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Bruno Bini : "Faire la meilleure équipe possible"

A la veille du match face à la Suède, Bruno Bini revient sur l'élimination des Bleues, l'impact médiatique et ce dernier match pour une 3e place.



(photo : Eric Baledent)
(photo : Eric Baledent)
Comment êtes-vous après cette élimination ?
Même si ça peut vous paraître très surprenant, la vie est toujours belle. On s'est qualifié pour le match de la troisième place et dan une carrière de joueuse, c'est quelque chose d'exceptionnel. C'est le foot, c'est la vie, on a eu 20 minutes difficiles il y a tellement de puissance dans cette équipe. On s'est battus avec nos armes. Techniquement, ça a été bien, on a été proche les unes des autres. On a un peu pêché dans les tirs au buts, on n'a pas trop cadré. C'était d'une intensité exceptionnelle. On a eu notre chance de la 20e minute jusqu'au 2e but. On a fait du jeu, contre l'Angleterre il nous avait récompensé, là non. Comme d'habitude, j'accepte ce que le jeu nous donne. Wambach m'a gêné du côté des USA, elle est tellement grande, tellement costaude, vous êtes sans arrêt sur le qui-vive.

Aujourd'hui on se dit que la France avait sa place en finale...
C'est toujours l'histoire du verre à moitié vide et à moitié plein. Quand je vois tout le « bazar » que ça a fait en France. Il y a deux mois, personne ne misait trois pécos sur nous, là on va jouer une troisième place et on va aller aux J.O. On ne peut pas tout le temps pleurer sur si on avait fait ça, si on avait fait-ci. Après on va bien sûr analyser, étudier. Mais qu'est ce que vous voulez dire : à part bonne chance aux États-Unis et meilleurs vœux pour la finale. S'ils y sont, c'est qu'ils l'ont mérité un peu plus que nous. On fait une grosse faute de marquage sur le corner mais avec des filles de ce gabarit, on le paye cash. Après on a essayé de voir rapidement comment s'organiser pour aller marquer un but en sachant que c'était un peu le même scénario contre l'Angleterre. La priorité, c'était de ne pas s'en prendre un car on peut toujours en marquer à la dernière seconde alors que si vous en prenez un autre vous êtes cuits. Et là on en a pris un autre, nous avons été cuits, frits et bouillis. Depuis 2007, je suis fier d'elles car le jour où un coach n'est plus fier de ses filles, il faut qu'il s'en aille.

Et l'effet médiatique de ces performances est-il bénéfique pour l'avenir du foot féminin ?
Les filles ont gagné sur elle-même. Elles savent qu'elles peuvent faire des choses exceptionnelles. On ne maitrise pas beaucoup ce qui se passe autour. Si on a pu susciter des vocations par la qualité du jeu, la gaieté, l'état d'esprit de l'équipe de France et si des parents se disent que finalement, le foot c'est aussi pour les filles c'est très bien. Après c'est la Fédération qui va faire ce job et ils vont faire quelque chose car il paraît que c'était chaud bouillant en France. Même si ça va retomber il y aura moins de monde pour la petite finale. C'est la vie, c'est comme ça.

Comment préparez-vous ce dernier match face à la Suède ?
On va faire la meilleure équipe possible en fonction de ce match bien spécifique. Je ne vais pas changer ma ligne de conduite. Il nous reste encore quelques heures pour y réfléchir avec le staff. Le seul danger, ce serait de croire que c'est terminé. Il y aura moins de monde à nous suivre, moins d'effervescence mais c'est quand même une 3e place de Coupe du Monde. Si on est 4e, on a le droit à une poignée de main, la 3e place c'est une médaille, et tant qu'à faire je préfère la médaille.


Vendredi 15 Juillet 2011
Sebastien Duret


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