Footofeminin.fr : le football au féminin
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D1 - D2 - Des sanctions, des questions ?

Il n'est pas coutume de faire débat des sanctions mais celles qui sont tombées en cette fin de semaine dernière laissent beaucoup d'interrogations. Car entre écoles de football féminin en règle ou non, beaucoup de disparités amènent à des situations parfois peu comparables. Explications



(photo ajc26)
(photo ajc26)
Depuis la saison dernière, la FFF a mis en place des obligations en matière de développement des équipes de jeunes filles pour tous les clubs de D1 et D2. Une mise en place à laquelle la grande partie des clubs après deux saisons a su se conformer en se donnant les moyens humains. Si l'an dernier 18 clubs sur 48 avait été sanctionné de trois points, cette saison, la liste publiée par la FFF à l'issue d'une réunion organisée le 22 mai est de 13 clubs. En tout cas, avant que la Commission d'Appel déjà saisie par plusieurs clubs n'ait examiné les requêtes de quelques clubs concernés. Car en apprenant la nouvelle jeudi dernier, certains clubs ont été surpris de cette décision. Car depuis le début de saison, voire même déjà la saison passée, ils ont répondu aux obligations avec un encadrement, deux équipes en plateaux, au moins 20 licenciées féminines. Prouver qu'ils sont en règle ne devrait pas poser de problèmes car tous les justificatifs sont là mais pour autant les dossiers remis à la Fédération se sont avérés dans certains cas incomplets sans que les clubs n'aient pu à un moment imaginé cela. Ainsi le FCF Arras, en règle l'an passé, n'aurait pas été en règle cette saison. Mais avec une équipe en foot à 5 et une autre en foot à 7 (en cliquant sur les liens accès aux équipes), 24 licenciées de U6 à U11, le club a appris par ce courrier qu'il serait interdit de monter. Le club est donc obligé de faire appel pour ne pas voir sa fête gâchée. A Gravelines, on s'inquiétait aussi de ce courrier car le club a une équipe en foot à 3 et une autre en foot à 7 et 21 joueuses, serait sanctionné d'une rétrogradation s'il ne le faisait pas alors qu'il a bien répondu au cahier des charges. Pour Hénin-Beaumont, avec une équipe foot à 9 et foot à 7, même son de cloche avec un club en règle, même si la relégation est désormais inéluctable au classement sur le plan sportif.
Plus à l'Est, Algrange devra prouver que ses deux équipes ont participé régulièrement aux plateaux alors qu'en Lorraine, la saison n'est pas encore terminée... la trêve hivernale interrompant les plateaux plusieurs mois en hiver.

Obligation de nombre, obligation d'équipes...

(photo ESB)
(photo ESB)
S'il est bien évident que les clubs doivent montrer l'exemple en matière de formation et d'accueil des jeunes footballeuses, il est aujourd'hui difficile de faire une obligation homogène en football d'animation. Ainsi l'engagement de deux équipes est bien compliquée à comparer. Surtout lorsque des Districts les plus denses proposent du foot à 3 pour les U6/U7, d'autres démarrent au foot à 5... Derrière le minimum des 20 licenciées posent problème car engager deux équipes de foot à 3 en U6/U7 n'est pas simple car il faut toucher une population très jeune, mais est bien loin d'obliger du coup à avoir 20 licenciées. Et finalement cette saison, les clubs ont plus facilement affiché 20 licenciées (seuls quatre clubs ne les ont pas atteint sur 48, contre 17 l'an dernier).
Mais sont-elles toutes pratiquantes ? Condé, sanctionné, avec moins de 20 licenciées, présentait par exemple une équipe U9 et une équipe en U11 mais toutes pratiquantes. Il a même innové avec une équipe de "baby" footballeuse mais une catégorie inférieure à U6 non reconnue encore.
Par ailleurs, si certains clubs avaient jusqu'au 30 avril pour atteindre le total de 20 licenciées, la date butoir avait été finalement repoussée après l'affaire "Muret". Mais le club de Gonfreville n'aurait pas pu cette saison demander une licence aussi tard dans la saison puisque la Ligue de Normandie arrête la délivrance de licences au 31 mars ! Là aussi un souci d'équité se pose.

Déjà depuis les années 80 et les premières obligations de nombre de licenciées dans le football féminin (qui n'existent pas dans les obligations d'école de football masculine), avaient vu au bout de quelques saisons après la mise en place de ces obligations, quasiment tous les clubs remplir les obligations de nombre. L'obligation des équipes est donc un bon moyen de contrôle mais là aussi le nombre de plateaux par District, selon les contraintes de densité de population, de situation géographique, de catégorie peut varier du simple au double (d'une dizaine à une vingtaine). Il resterait alors à pouvoir suivre régulièrement ces équipes.

Pourquoi un malus et non pas un bonus ?

Pour conclure, il ne faut pas remettre en cause, la demande de création d'école de football féminine dans les clubs. Cette démarche mise en place a malgré tout créé un engouement dans les clubs favorables au développement même à des niveaux de compétitions inférieurs à la D2 au passage. Les sanctions sont un moyen de pression supplémentaire mais pourquoi raisonner en matière de points de pénalité et ne pas avoir un regard plus positif et bonifier les clubs en règle de trois points comme cela se fait dans d'autres pays européens.
D'ici quelques jours, en tout cas, on suivra de près les décisions de la Commission d'Appel sur les décisions de la Commission Fédérale des Compétitions Nationales Féminines Seniors du 22 mai.

Extrait des décisions du PV adressé aux clubs et Ligues le 23 mai et publié sur le site de la FFF le 31 mai 2012

Division 1
FCF Hénin-Beaumont et AS Muret : - 3 points pour ne pas avoir d'école de football labellisée féminine
Par ailleurs, le FCF Hénin-Beaumont étant en infraction avec les obligations pour la seconde année consécutive, le club est rétrogradé en Division 2.

Division 2
Arras FCF, Dijon FCOF, AS Algrange, US Gravelines, COM Bagneux, CS Amiens Montières (groupe A), FCF Condéen, CPB Bréquigny Rennes, FCF Herblay (groupe B), RC Flacé Mâcon, ES Saint-Simon (groupe C) : - 3 points pour ne pas avoir d'école de football labellisée féminine.
Par ailleurs, les clubs Dijon FCOF, RC Flacé Mâcon, CPB Bréquigny Rennes, AS Algrange, US Gravelines, COM Bagneux étant en infraction avec les obligations pour la seconde année consécutive, les clubs sont rétrogradés en Division Honneur.
Par ailleurs, le FCF Arras est interdit de monter en Division 1.


Que va-t-il se passer maintenant ?
- Les clubs ont dix jours pour faire appel de cette décision après la notification. La Commission d'Appel amateur recevra alors les clubs ayant fait appel et statuera sur l'application de cette sanction ou du retrait en fonction des justificatifs que fourniront les clubs.
- Si Arras ne voyait pas sa sanction retirée, étant entendu qu'il y a au moins une promotion par groupe, Le Mans FC serait promu en D1.
- Si des clubs non classés aux deux dernières places sont relégués en DH par rapport au non respect deux années consécutives des obligations, il y aurait des montées supplémentaires d'Interrégion en D2 mais pas de maintien supplémentaire. En application du Règlement des championnats nationaux (article 4 IX), les clubs relégués seraient remplacés dans l'ordre suivant pour atteindre le total de 36 équipes : Saint-Quentin FF (21 points), Besançon RC (18 points, +13), AS Verchers (18 points, +11), Sainte-Christie (16 points, +2), Aulnat Sports (16 points, +1), FC Woippy (14 points)

Rappel de l'obligation des écoles de football féminine

I. Obligations en matière d’accueil :
• Minimum 20 licenciés féminines enregistrées U 6 F à U 11 F
• 2 équipes participant régulièrement aux plateaux organisés par les Districts
• Minimum ½ terrain mis à disposition pour l’entraînement
• Minimum 1 vestiaire mis à disposition et dédié aux jeunes féminines

II. Obligations en matière d’encadrement :
• Minimum 1 éducatrice ou 1 éducateur diplômé(es) FFF par équipe
• Minimum 2 dirigeants(es) accompagnateurs(trices) par équipe


Jeudi 31 Mai 2012
Sebastien Duret


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