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#D1F - Régis MOHAR (ex-VGA Saint-Maur) : "Plus de plaisir avec les filles qu'avec les garçons"

Après cinq saisons passées à la Vie au Grand Air de Saint-Maur des Fossés, l'ex-entraîneur Régis Mohar est revenue sur cette riche expérience qui lui a permis de découvrir le football féminin en passant de la DH à la Division 1.



Régis Mohar en juin dernier lors l'annonce officielle de son départ
Régis Mohar en juin dernier lors l'annonce officielle de son départ
Tout d'abord, quels étaient les objectifs fixés lors de votre arrivée à la VGA ?
L'objectif quand je suis arrivé, après un an, c'était d'avoir un trio de joueuses (Meflah, Boumrar et Léocadie) autour duquel je greffais de nouvelles joueuses pour aller de l'avant. Il a fallu expliquer aux joueuses le projet car il n'était pas facile de leur faire quitter la D1 pour venir jouer en DH. J'ai fait avec la même méthode que j'avais avec les garçons. J'ai tourné sur les terrains de D2 le dimanche. C'est comme ça que j'ai recruté. A part de là, j'ai pu lancer le projet en leur disant de me laisser cinq ans pour aller en D1.

Quel discours aviez-vous pour les convaincre ?
Elles ont vu que j'étais déterminé, que j'avais envie d'apporter mon savoir. Elles ont pu constater mon implication sur les séances. Elles ont adhéré tout de suite.

Vous avez aussi su vous entourez de personnes d'expérience ?
Danilson est arrivé il y a trois ans, c'est un ami à moi que je connais depuis quinze ans. Je me suis dit pourquoi il n'apporterait pas son savoir qu'il a eu avec Créteil en Ligue 2 puis le Red Star. Il a pris sur son temps de récupération pour venir faire les séances. Sa venue a été bénéfique. Il a apporté son expérience aux entraînements. Cette année, les résultats n'ont peut-être pas suivis mais les joueuses étaient toujours présentes aux entrainements. J'ai pris plus de plaisir en cinq ans avec les filles qu'en douze ans avec les garçons.

"Il nous manquait un petit truc, le mental"

Vous avez su garder ce groupe au fil des saisons...
Ces filles-là, je leur aurai demandé de traverser le désert, elles l'auraient traversé à pied, tellement elles croyaient au projet. J'avais demandé quatre ans pour monter en Division 1, j'ai eu les résultats, du jeu. Les filles ont progressé. Quand vous prenez une fille comme Aurore Paprzycki qui est arrivée à 19 ans au club, aujourd'hui, elle a eu une énorme progression.
Je remercie une fille comme Céline Chatelain. S'il y a une joueuse avec qui je dois partir, c'est elle. C'est une joueuse en or, pour moi c'est une professionnelle. Elle apporte beaucoup aux jeunes. Après elle a son caractère, j'ai adhéré, elle a adhéré avec moi. Il y a des joueuses aussi comme Boumrar. Le discours est bien passé. Maintenant il faut laisser la place et que tout le monde prenne son envol.

Qu'a-t-il manqué pour se maintenir en Division 1 ?
On aurait dû se renforcer par ligne, de la gardienne à l'attaquante. J'aurai dû prendre une joueuse par ligne. J'avais l'équipe pour me maintenir. On a accroché le PSG jusqu'à la 70e minute. En Coupe de France, on a longtemps accroché Montpellier. Il y a beaucoup de regrets parce que j'avais une équipe pour me maintenir. Il nous manquait un petit truc, c'est le mental. C'est indispensable au haut niveau. Tout n'est pas à jeter, c'est une bonne expérience. Je leur ai dit que vous avez grandi de cette expérience.

"(Marie-Thérèse Policon) a beaucoup donné depuis trente ans"

Comment s'est passé la transition avec le changement d'entraîneur ?
C'est un nouveau projet qui repart avec un nouveau président, un nouveau bureau. Il y a des nouveaux coachs en place. Ce sont mes adjoints (Mansouri et Kheliel) qui ont pris place. Ils sont en doublette, ils ont montré le projet au nouveau président qui a validé. Je leur souhaite beaucoup de réussite. Il fallait tourner la page, j'arrivais au bout du chemin en partant de la DH et a monté jusqu'en D1.

Y-a-t-il une autre personne qui vous a marqué durant votre passage à la VGA ?
On ne parle pas beaucoup de Marie-Thérèse Policon. Elle a beaucoup donné depuis 30 ans pour le développement du football féminin. C'est elle qui est venu me chercher. Je lui ai dit de me donner carte blanche. Je retiens deux choses de cette dame. Ces larmes de DH en D2. Le match contre Troyes, elle a pleuré devant tout le monde. Un autre souvenir, c'est lorsque l'on n'a pas réussi à monter en D1 lors de la première saison. Je lui avais promis, et on a réussi. Elle aime son club. Aujourd'hui, elle n'est plus présidente, elle a pris du recul depuis quelques mois.

Quel souhait avez-vous pour la suite de votre carrière ?
Je souhaite continuer dans le football féminin. Je prends un peu de recul. Il y a quelques projets où je n'ai pas donné suite mais je resterai dans le foot féminin. C'est mon objectif. Je vais continuer à me former et revenir dans le circuit.

Propos recueillis par Sébastien Duret

Lundi 4 Juillet 2016
Sebastien Duret

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