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Euro 2013 – SOUBEYRAND - ASSEYI, portrait croisé

Portraits croisés détonants entre la « doyenne » du groupe Sandrine Soubeyrand et la plus jeune Viviane Asseyi qui va sur ses 20 ans. Malgré la différence d'âge, les deux partenaires sont déjà complices après un mois et demi de vie commune. Et elles ont apparemment un point commun : la danse.



Sandrine Soubeyrand (39 ans, 195 sélections) - Viviane Asseyi (19 ans, 1 sélection) (photo : Eric Baledent)
Sandrine Soubeyrand (39 ans, 195 sélections) - Viviane Asseyi (19 ans, 1 sélection) (photo : Eric Baledent)
Qu'est-ce qu'Asseyi peut apporter à Soubeyrand
Sandrine Soubeyrand : Comme chacune des joueuses qui sont ici : tout. J'apprends des autres, je ne sais pas si les autres apprennent de moi. En tout cas, je n'ai aucune prétention. C'est un regard nouveau, une personnalité nouvelle avec ses qualités, ses défauts. Je ne vais pas dire que je vais m'inspirer de « Vivi »parce qu'elle a une approche différente de moi mais j'essaye de comprendre son approche et de me dire que l'approche qu'elle a de la compétition, c'est peut-être la bonne. Elle découvre peut-être tout mais elle a vécu d'autres compétitions chez les jeunes. Elle arrive, elle est heureuse, elle est joyeuse. Il faut prendre ça des nouvelles qui arrivent dans le groupe. Car, quand on vient ici, on est dans un train-train, un rythme. Mais finalement tout est nouveau pour moi ici aussi. Même si j'ai 16 ans d'équipe de France derrière moi : je découvre les lieux. Comme Vivi.

Qu'est-ce que Soubeyrand peut apporter à Asseyi
Viviane Asseyi : Je prends exemple sur son expérience, c'est un peu la doyenne du groupe. Elle a eu un long parcours et ça me sert d'exemple pour la suite. Avoir autant de sélections, il faut le faire. Elle a vécu plein de choses. Elle sait partager son expérience. C'est quelqu'un de posée, pas folle (rires). Et moi, je vais plus écouter quelqu'un de posée plutôt que quelqu'un qui n'arrête pas de parler. C'est bien d'être insouciante mais c'est bien aussi de savoir se poser pour mieux réfléchir.

Souvenirs du premier Euro
S.S. : J'avais déjà plus que son âge quand je suis arrivée à l'Euro (ndlr : elle avait 24 ans en 1997). Je me rappelle le premier match contre la Russie puis celui contre l'Espagne. C'était déjà deux adversaires qu'on avait déjà joué à cette époque. Après le match contre la Russie, on se croyait qualifié puis on avait pris une raclée contre la Suède. On n'avait pas touché la balle.
V.A : Je le vis bien parce que je ne m'attendais pas à être là à la base. J'ai eu ma chance, je la saisis à fond. Beaucoup de personnes voudraient être à ma place. Je ne vais pas faire la malheureuse ! C'est bien d'être ici. Je profite de tous les moments. C'est un moment unique peut-être que je le revivrais. Peut-être pas. Je n'en sais rien. On ne sait pas de quoi demain sera fait.

Le regard de Soubeyrand sur le jeu d'Asseyi
S.S : Je la côtoie depuis un mois et demi mais elle est souvent dans ma zone en club. Ça fait 2-3 ans. Et disons que son jeu ne correspond pas trop au mien (fou rire). Elle a un jeu de percussion, elle est plutôt explosive. C'est une joueuse moderne qui sait quasiment tout faire. Quand on est milieu de terrain défensif, on n'aime pas trop les prendre. Elle est souvent imprévisible. Et quand elle accélère, percute, j'ai souvent tendance à ne voir que son numéro derrière (rires). Je préfère donc la voir quand elle est sur le banc de touche à Montpellier (rires).

Le regard d'Asseyi sur le jeu de Soubeyrand
V.A : C'est une fille sur qui on peut compter, elle est sereine sur le terrain et en dehors. Elle a un bon jeu long aussi. J'ai joué plusieurs fois contre elle en championnat. C'était bien pour moi parce que la génération que je connais depuis toute petite, c'est Soub. C'est cette équipe. Ça fait bizarre de se dire que je joue avec elle parce que, petite, je les regardais à la télé.

"J'ai le numéro de téléphone de sa maman"

Euro 2013 – SOUBEYRAND - ASSEYI, portrait croisé
Le regard de Soubeyrand sur Asseyi
S.S. : Un jour j'ai joué à Montpellier et, dans l'avion qui nous ramenait à Paris, il y avait sa maman. Il s'est donc créé une relation particulière. J'ai même le numéro de téléphone de sa maman dans mon répertoire. Elle, je ne la connaissais pas trop mais je connaissais sa maman qui est très avenante. Quand on joue l'une contre l'autre, c'est un autre contexte. On apprend à mieux connaître les personnes quand on les côtoie au quotidien. Elle est à l'image de sa maman : elle vient, elle sourit, elle chambre, je la chambre un peu aussi. Ce n'est pas parce qu'on est plus jeune qu'on ne peut pas apporter quelque chose à celles qui ont un peu plus d'expérience. L'expérience, ça sert sur le terrain pour donner des conseils. Mais, même si je suis la plus ancienne, j'accepte de recevoir des conseils.

Le regard d'Asseyi sur Soubeyrand
V.A : On peut avoir des a priori sur le terrain sur comment est la personne mais, pour ma part, je ne juge pas sans connaître la personne. Je ne m'attendais pas à une personne méchante de toute façon (rires). Mais c'est quelqu'un dont je peux m'inspirer pour le calme, la sérénité. Par contre, c'est vrai qu'elle me chambre beaucoup. Sur quoi ? Mon physique (rires). Dans le groupe, on me compare à Aluko (une joueuse anglaise)... Mais bon, c'est vrai qu'elle me ressemble beaucoup.

Leurs rôles dans le groupe
S.S : Vivi elle est pas mal dans l'ambiance (rires). Plus que moi en tout cas. On est différente mais Vivi se sent déjà à l'aise dans le groupe. Elle est chambreuse, a pas mal d'humour, danse pas mal et participe à la vie de l'équipe. C'est bien parce que quand on arrive dans une équipe, ce n'est pas facile. C'est cool parce que ça veut dire qu'elle se sent bien, qu'on lui a permis de bien s'intégrer. Ce qui compte, c'est que tout le monde puisse trouver sa place. Jeune ou moins jeune.
V.A. : Elles m'ont bien intégrée. Je ne connaissais pas la majorité des joueuses personnellement. Je me suis dit : je vais découvrir. Mais au final je suis vraiment moi même aujourd'hui.

"La danse ? J'ai encore beaucoup à apprendre de ce côté là"

Euro 2013 – SOUBEYRAND - ASSEYI, portrait croisé
Le point fort de chacune
S.S.: Pour Vivi, c'est sa spontanéité dans la vie comme au foot. Et dans le foot, je dirais sa force de percussion.
V.A.: Pour Soub, sa générosité dans la vie et son expérience sur le terrain.

Un point à améliorer
V.A : La qualité de danseuse de Soub. C'est à améliorer (rires)
S.S : J'ai encore beaucoup à apprendre de ce côté là (rires). Je suis plus âgée que Vivi mais elle a beaucoup plus fréquenté les boîtes de nuit que moi. (rires). Ou alors c'est peut-être inné !


Leur point commun
V.A : La danse (rires).
S.S.: On fait partie de l'Euro et j'espère qu'on sera là le 28 juillet.

Un souhait pour chacune
S.S. : Elle éprouve du plaisir à être venu et à jouer. J'espère que ce que ça va lui donner envie de perdurer dans ce groupe pour vivre d'autres compétitions.
V.A. : Qu'elle soit championne d'Europe avec moi.

Mardi 16 Juillet 2013

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