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Marie-Laure Delie : "Marquer l'histoire"

La jeune attaquante des Bleues évoque cette Coupe du Monde en toute décontraction et honnêteté. Marie-Laure Delie espère écrire l'histoire du football au féminin.



Marie-Laure Delie : "Marquer l'histoire"
En venant ici, pensiez-vous réussir un tel parcours ?
En jouant la Coupe du Monde, l'objectif premier était remporter la coupe. On ne venait pas ici pour visiter l'Allemagne mais pour faire un résultat. On est maintenant dans le dernier carré, c'est magique.

Lorsque tu as commencé le football, pensais-tu jouer une Coupe du Monde ?
Quand j'ai débuté le football, ca me paraissait improbable. Mais petit à petit, je me suis rendue compte que c'était possible. Je suis entrée à Clairefontaine, et j'ai commencé à être appelée dans les sélections jeunes et je me suis dit qu'un jour, ça allait arriver en A.

Comment gérez-vous la pression ?

Je n'ai pas eu trop de pression depuis le début, j'ai plus envie de jouer, de gagner et de se montrer sur le terrain. On n'est pas venue pour rien, on a une bonne équipe et on peut faire un bon résultat. Je reste zen, j'ai envie de bien faire et de gagner tous les matchs.

Est-ce que vous vous rendez compte du côté historique ?
On ne se rend pas vraiment compte de l'impact. On joue et tant que l'on gagne, tant mieux. Peut-être qu'on va réaliser en rentrant en France mais pour l'instant on prend les matchs les uns après les autres. On nous dit que ça commence à bouger en France, on nous voit aux infos, dans les journaux.

(photos : Eric Baledent)
(photos : Eric Baledent)
On a vu que l'Allemagne avait la pression populaire, est-ce un avantage pour vous ne pas avoir cela ?
Je pense que c'est un avantage. Elles avaient la pression, elles étaient obligées de gagner, alors que nous on est venues en outsider, on avait tout à gagner. Ca fait aussi plaisir d'être reconnu, et on est des pionnières. Pour nous, on sait qu'il faut passer par là pour que le football féminin se développe, c'est obligatoire.

Et maintenant que l'objectif est atteint...
On atteint notre premier objectif, mais il n'y a pas de relâchement. Le coach nous a dit justement qu'il fallait continuer, ce n'est pas que du bonus. On doit garder le même état d'esprit, il nous reste deux matchs qu'il faut gagner, on ne veut pas s'arrêter à ça.

Que pensez-vous de votre adversaire ?
J'ai déjà joué contre les Etats-Unis en U20 à la Coupe du monde, on a perdu 3-0. C'est une équipe complète qui est bien place, physique et athlétique. Ce n'est pas pour rien si elles sont là.

Avec 23 buts en 24 sélections, tu es déjà la 3e meilleure buteuse des Bleues...
Je ne le savais pas, ca fait plaisir. Ce n'était pas un objectif mais pourquoi pas de marquer l'histoire du foot. Quand je suis entrée à Clairefontaine, j'avais plusieurs objectifs, en premier vivre du foot, en deuxième d'aller en A, et en troisième de marquer l'histoire.

A Düsseldorf,
Propos recueillis par Sébastien Duret

Mercredi 13 Juillet 2011
Sebastien Duret

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