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Bleues - Laura Georges : « Que du bonheur »

Après la facile victoire 8-0 face à l'Uruguay, mercredi, les Bleues se sont envolées pour la Martinique, jeudi matin, pour y affronter le Mexique dimanche (20h45). La Guadeloupéenne, Laura Georges revient sur ces trois jours, remplis d'émotion, passés en Guadeloupe.



Heureuse et triste

Laura Georges aura porté le brassard de capitaine en Guadeloupe (photo fff.fr)
Laura Georges aura porté le brassard de capitaine en Guadeloupe (photo fff.fr)
« Ca été dur de partir parce qu’on a eu une préparation de malade. Il y a eu l’arrivée, la préparation du match et le départ. Je n’ai pas eu le temps de profiter de ma famille malheureusement. Ca m’a quand même fait plaisir de revenir ici car, même si c’était trop court, j’ai passé un excellent moment. J’ai passé du temps avec ma famille que j’ai pu voir après la rencontre face à l’Uruguay, ça a été un moment d’émotions, c’était fort. J’ai donc apprécié le peu de temps que j’ai passé en Guadeloupe. »

Le carton contre l'Uruguay

« Ca aurait été la cerise sur le gâteau si j’avais pu marquer mais je disais à certaines de mes coéquipières que j’étais vraiment contente qu’elles puissent donner du spectacle à ce public. Cela m’a vraiment fait plaisir de voir autant de buts en Guadeloupe même si c’est vrai que l’adversaire, sans le dénigrer, nous a permis de jouer malgré les conditions difficiles. On a fait une belle prestation. »

La Guadeloupe à l’hôtel

« J’ai l’habitude de revenir régulièrement ici. Ce n’est pas comme si je n’y avais jamais été ou que je m’y rendais tous les dix ans, ça ne m’a pas rappelé vraiment de souvenirs car je n’ai pas vécu la Guadeloupe comme je la vis habituellement quand je suis avec ma famille. Vivre à l’hôtel et en étant en préparation de match, c’est différent. »

La ferveur des Ultramarins

« Quand je me rendais en Guadeloupe, les gens que je croisais dans la rue me parlaient énormément de football. Les Ultramarins, les Guadeloupéens et les Martiniquais sont férus de football et dès qu’il s’agit de supporter l’équipe nationale, ils sont forcément derrière et quand, en plus, des Ultramarins ou des Ultramarines s’illustrent, c’est une fierté pour eux. Donc ils suivent et puis il y a eu des bons résultats, du jeu et c’est ce qu’ils aiment. Il y a eu un réel engouement pour le foot féminin et puis voir autant de personnes au stade, ça n’a fait que confirmer mon sentiment. »

« Ils ne pouvaient que se régaler »

« Les Guadeloupéens ne font pas de cadeaux quand il voit que le niveau n’est pas présent mais au vue de la qualité produite par les filles, ils ne pouvaient que se régaler. Ils aiment les beaux gestes, la technique et pour eux c’était super de voir du foot féminin sur l’île. »

La grande famille réunie

« Mon père et mon compagnon avaient fait le déplacement de France pour venir me voir jouer et mon grand père maternelle était présent. J’avais aussi mes oncles, mes tantes et les frères de mon grand-père qui sont venus. Cela faisait beaucoup de membres de ma famille et ça m’a fait du bien de les revoir surtout dans ce contexte-là parce qu’ils m’ont soutenu. Et de me voir évoluer sur le terrain antillais, c’était énorme. »

Plus de chance que Thuram ou Gallas

« C’était très émouvant de jouer en Guadeloupe car des joueurs comme Lilian Thuram ou William Gallas n’ont pas eu la chance de porter le maillot bleu en Guadeloupe et pourtant Dieu sait ce qu’ils ont apporté au football. D’autres footballeurs ultramarins ont joué en équipe de France et n’ont jamais joué sur le sol guadeloupéen avec ce maillot bleu, moi j’ai eu cette opportunité là. Je pense être la première à l’avoir eue et ce n’est que du bonheur. Il y a eu beaucoup d’émotions lors de ce match-là. »

Encore du chemin à faire

« Le foot féminin en Guadeloupe n’est pas développé, c’est difficile pour les filles d’évoluer dans de bonnes conditions (ndlr : il y a deux divisions en Guadeloupe : la division d’excellence féminine et la promotion d’excellence, soit une quinzaine d’équipe). Le nombre de licenciés est faible il n’y a pas de centre de formation qui leur permet de former des jeunes pour qu’elles puissent au moins se présenter à la Coupe nationale. Il y a une sélection guadeloupéenne, les Gwada Girls qui s’est formée il y a un petit moment mais elles n’ont pas l’opportunité de voyager, de jouer beaucoup de matches pour progresser. C’est dommage pour le foot féminin en Guadeloupe. Il y a encore pas mal de boulot. »

Thibault Simonnet

Vendredi 18 Novembre 2011

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