BLEUES - Sabrina DELANNOY : « On ne l’aborde pas comme un match amical »

Après trois nuls consécutifs, les Bleues, qui affrontent l'Allemagne (18h30 à La Meinau) pour la deuxième fois, ont bien l'intention de marquer les esprits. "On est tout à fait capable d’aller chercher des victoires", assure la Parisienne, Sabrina Delannoy.



(photos William Morice)
Sabrina, dans quel état d’esprit le groupe aborde-t-il cette seconde rencontre face à l’Allemagne ?
C’est un groupe qui a envie de travailler ensemble et qui sait que, demain, il y aura une grosse opposition. On fait ce qu'on a l’habitude de faire : c’est-à-dire travailler dans la bonne humeur, on prend plaisir à se retrouver ensemble et ça nous permet de travailler dans de bonnes conditions.

Camille Abily disait que cette rencontre face à l’Allemagne « n’était pas un match amical ». C’est aussi votre sentiment ?
Match amical, c’est un nom qui ne veut plus dire grand-chose. Quand on porte le maillot bleu, on a, très envie de remporter tous les matches. On ne va donc pas l’aborder comme un match amical, ce sera plus un match de préparation en vue de l’Euro. Il faudra essayer de bien rivaliser contre cette équipe mais on va essayer d’aller chercher la victoire.

Battre l’Allemagne, ça marquerait les esprits ? L’équipe de France ne l’a plus fait depuis 2007.
Oui, je pense parce que tout le monde a, désormais, en tête que l’Allemagne est l’une des plus grosses nations au monde. Et si on arrive à faire un résultat et à battre l’Allemagne, même si pas ce n’est pas en compétition, les gens prendront confiance en nous et ça leur donnera d’autant plus envie de suivre les résultats de l’équipe de France à l’Euro.

"Un plus grand panel de joueuses pour le sélectionneur"

Que faudra –t-il corriger par rapport au match aller (match nul 1-1) ?
Il ne faudra surtout pas laisser trop d’espaces entre les lignes parce que c’est une équipe qui joue très bien les coups. Le moindre espace qu’on va leur laisser, elles vont en profiter pour s’engouffrer dedans. Il faudra être attentives là-dessus, solides dans les duels et exploiter les opportunités offensives qu’on aura.

Les Bleues n’ont plus perdu depuis les Jeux mais n’ont plus gagné depuis le mois de septembre avec trois nuls consécutifs. Les Bleues sont toujours revenues au score mais vous avez peut-être plus de mal à rentrer dans vos matches, non ?
Non, on a affronté de grosses équipes comme l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Allemagne. Ce sont de très grosses nations du foot féminin. Cela nous permet de bien travailler, ce sont des matches de préparation qui nous permettent de voir plus loin pour l’Euro, de tester, de mettre en place certaines choses. On est tout à fait capable d’aller chercher des victoires, j’espère que ça commencera demain.

L’Allemagne est l’adversaire idéal pour préparer l’Euro ?
Oui, c’est l’une des meilleures équipes du monde et peut-être même la meilleure équipe européenne avec nous. C’est bien de pouvoir faire des matches de préparation contre des équipes de très haut niveau, ça nous permet de hausser notre niveau de jeu, notre niveau d’exigence et de nous mettre au niveau de la compétition qui nous attend l’été prochain.

Avec votre sélection, celle de Kheira Hamraoui ou Jessica Houara, on a l’impression que le PSG prend de plus en plus d’importance dans cette sélection.
C’est important pour le PSG d’avoir des filles qui représentent le club en équipe de France. On a recruté de grandes joueuses qui nous ont permis d’élever notre niveau de jeu. Jouer avec Annike Krahn en défense centrale m’apporte beaucoup par exemple. Shirley Cruz au milieu aussi. Ce sont des filles qui ont beaucoup d’expérience, s’entrainer avec des joueuses comme ça au quotidien et un staff complétement pro, nous permet de travailler sur ces petits détails qui font la différence. Et ça paye aujourd’hui.

Ça ne peut être que bénéfique pour les Bleues ?
Oui parce qu’il y aura un plus grand panel de joueuses à la disposition du sélectionneur. On fait partie des deux clubs complètement pro en D1, c’est normal qu’il y ait des filles du PSG en équipe de France. Il faut espérer que les autres clubs puissent passer professionnel, ça permettra aux joueuses d’évoluer dans de meilleures conditions et ça élèvera, à la fois, le niveau du championnat de France et de l’équipe nationale.

Lyon possède dix internationales en équipe de France, pensez-vous que le rapport de force peut se rééquilibrer dans les années à venir ?
Je l’espère. L’objectif du club, c’est aussi ça. On veut aller chercher sur du long terme, le titre de champion et la Ligue des Champions. L’OL est professionnel depuis plusieurs années. Cette année, on espère décrocher cette deuxième place mais à plus long terme - deux ou trois ans- on aimerait aller chercher le titre de champion.

Thibault Simonnet

Mardi 12 Février 2013
Sebastien Duret