Bleues - Bilan 2014 - Une équipe-type qui se dessine

Avec dix-sept matchs joués cette année, les Bleues se sont essayées à tout type d'adversaire et ce dans différents cadres de rencontres. Ce qui a en tout cas permis d'établir une équipe type au fil de l'année.



Philippe Bergerôo affinera ses choix en 2015 (photo E Baledent/LMP)
Trois catégories de rencontres peuvent être établies. Les 6 matchs de qualification pour la Coupe du monde face à des faire-valoir, les 6 matchs amicaux contre des nations majeures et les 4 matchs joués au tournoi de Chypre contre des adversaires de niveau intermédiaire dont trois seront au Canada. Bien que joué contre un adversaire du même standing que ceux affrontés à Chypre, le match contre la Nouvelle-Zélande ne sera pas mis sur le même plan, l’intérêt de Chypre étant d’être un tournoi avec ses problématiques de matchs rapprochés et à enjeu.
Ainsi lors du troisième match de poule contre les Pays-Bas, les Bleues menaient 2-0 à la fin du temps réglementaire, mais c’était insuffisant pour devancer l’Écosse et atteindre la finale. Griedge Mbock, titulaire en défense centrale a alors débordé pour déposer un centre sur la tête de Wendie Renard qui venait d’entrer en position d’avant-centre. Ce genre de situation n’aurait aucune chance de se présenter en dehors du contexte d’un match à enjeu lors d’un tournoi, fût-il amical.
Bien sûr, la chronologie a aussi son importance, la hiérarchie a pu changer entre le match contre la Suède au mois de février et le dernier contre le Brésil. De plus, certains matchs ont clairement été l’occasion de faire tourner, notamment celui contre le Pays-Bas à Chypre, contre le Brésil à Remire-Montjoly et dernièrement contre la Nouvelle-Zélande. Dans tous les cas, il s’agissait de gérer les forces dans le cadre de matchs rapprochés.

Une équipe-type bien établie

L’analyse des trois groupes de matchs montre une chose que l’on savait déjà : l’équipe type est globalement bien établie. Dans la mesure où Philippe Bergerôo a pris très au sérieux les matchs faciles de la phase éliminatoire, c’est finalement à Chypre qu’elle a été le plus modifiée, en partie par choix et en partie par la force des choses, Amandine Henry et Laure Boulleau ayant été obligées de laisser leurs coéquipières en route.
L’absence de la première a surtout permis de repousser à plus tard le choix entre Camille Abily et Élise Bussaglia, même si c’est Kheira Hamraoui qui a remplacé la Nordiste de l’OL face aux Pays-Bas, comme elle le fera plus tard contre l’Allemagne.
Au poste d’arrière gauche, la solution a été de décaler Jessica Houara, ce qui ouvrait les possibilités à droite où Corine Petit a alors perdu sa place, remplacée successivement par Sabrina Delannoy puis Griedge Mbock. La fin d’année a un peu changé la donne avec l’éclosion d’Amel Majri, présente à Chypre mais pas encore comme arrière latérale. Elle s’est depuis imposée comme une solution à gauche, au point même de prétendre à la place de titulaire. Du coup, Jessica Houara reste fermement à droite où Sabrina Delannoy semble être sa remplaçante. *
La troisième incertitude dans cette équipe type concerne le nom de l’attaquante qui ne débute pas parmi Gaëtane Thiney, Eugénie Le Sommer et Marie-Laure Delie.
La tentative de mettre Camille Abily devant contre l’Écosse à Chypre n’ayant pas été couronnée de succès, et aucune autre avant-centre n’ayant réellement été testée4. Laetitia Tonazzi n’a eu qu’un temps de jeu famélique (et sa seule titularisation s’est achevée avant la mi-temps pour cause de réorganisation suite à l’expulsion de Wendie Renard contre le Brésil) et semble devancée par sa coéquipière Claire Lavogez. Mais ce n’est pas pour le moment pour une place de titulaire.

Louisa Necib au top

La seule candidate française qui figurait dans la liste des 10 joueuses candidates au titre de « Joueuse Mondiale de la Fifa » est statistiquement d’assez loin la Bleue de l’année, à la fois meilleure buteuse (6 buts, à égalité avec Gaëtane Thiney et Marie-Laure Delie) et meilleure passeuse (7 passes, loin devant les 3 d’Élodie Thomis).
Replacée sur le côté gauche mais avec une grande liberté de ne pas rester cantonnée sur sa ligne, la native de Marseille semble trouver chez les Bleues un style de jeu qui lui convient mieux que celui de Lyon.
Gaëtane Thiney, Eugénie Le Sommer et Laura Georges ont fait une année pleine dans la lancée de la précédente (même si la place de titulaire de la Parisienne avait été remise en cause à l’arrivée du nouveau sélectionneur qui alignait plutôt Sabrina Delannoy). Amandine Henry et Jessica Houara se sont au contraire imposées comme des pièces maîtresses de l’équipe de France et sont jusque là les deux seules joueuses à avoir gagné une place de titulaire depuis l’Euro suédois.

Kenza Dali sans faire de bruit

Treize joueuses semblent susceptibles d’être titulaires (Sarah Bouhaddi, Jessica Houara, Laura Georges, Wendie Renard, Laure Boulleau, Camille Abily, Élise Bussaglia, Amandine Henry, Élodie Thomis, Louisa Necib, Gaëtane Thiney, Eugénie Le Sommer et Marie-Laure Delie), ainsi que des suppléantes de premier rang (Céline Deville et Sabrina Delannoy) constituent le noyau dur.
D’autres joueuses ont semblé se faire une place tout au long de la saison. Dès Chypre, Kheira Hamraoui est devenue la quatrième postulante du binôme de récupératrices, celle qui doit apporter de l’impact physique en particulier quand Amandine Henry n’est pas là. Elle n’a connu que trois titularisations (Pays-Bas, Brésil et Allemagne quand même) mais a toujours été appelée et est souvent entrée.
Plus récemment appelée puisque sa première sélection date du mois d’août, Kenza Dali n’a pas tardé à s’imposer en participant à cinq des six matchs joués depuis, dont quatre fois en tant que titulaires. Et si elle a manqué le match contre l’Allemagne, c’est sur blessure. Dans la recherche des joueuses capables de relayer Louisa Necib et Élodie Thomis sur les côtés offensifs, elle semble avoir pris une longueur d’avance sur Marina Makanza qui a été moins convaincante et sur Viviane Asseyi qui a disparu des listes.
Le fait même qu’elle ait été rappelée pour les matchs contre la Nouvelle-Zélande et le Brésil alors qu’elle avait à peine repris après sa blessure (6 minutes de jeu à ce moment là), de la même manière que ses coéquipières du PSG et cadres des Bleues Laure Boulleau et Marie-Laure Delie, montre bien l’importance que lui accorde le sélectionneur.

Amel Majri, la révélation

Enfin, on ne peut évidemment pas faire la liste des joueuses en train de se faire une place sans parler d’Amel Majri qui a profité d’un replacement en arrière latérale à l'Olympique Lyonnais et des absences de Laure Boulleau pour forcer la porte.
Les deux seuls matchs qu’elle n’a pas joué en intégralité depuis le début de la saison l’ont été parce qu’elle rattrapait le Bac qu’elle n’avait pas pu passer en juin pour cause de tournée aux Amériques puis sur blessure contre la Nouvelle-Zélande.
Ses prestations ont été telles que la question qui se pose désormais n’est pas de savoir si elle sera dans la liste mais si elle va rendre la place à Laure Boulleau. C’est pour l’instant peu probable mais la Parisienne n’a pas encore eu l’occasion d’enchaîner les matchs en club cette saison.
Avec un programme chargé et relevé en 2015 avant le Mondial, les confirmations devraient apparaître pour être dans la lignée de cette année 2014. Les Etats-Unis, l'Algarve Cup et les rencontres prémondiales seront l'occasion d'affirmer les choix du sélectionneur

CHR$

PLUS D'INFOS


Vendredi 5 Décembre 2014
Sebastien Duret