#Bleues - Corinne DIACRE : "Tout faire pour ramener un trophée à la Fédération"

A l'issue de la conférence de presse de lancement de la saison de D1 féminine, Corinne Diacre a répondu à ses premières questions depuis sa nomination. Son contrat débute dès ce vendredi 1er septembre 2017.



"Ravie de revenir à la maison", ce sont les premiers mots que Corinne Diacre a tenu en public depuis sa nomination. Le signe que cette prise de fonction à la tête des Bleues n'était qu'une question de temps et un souhait de l'ancienne capitaine des Bleues aux 121 sélections, qui avait aussi été l'adjointe de Bruno Bini de 2007 à 2013. "Un poste comme celui-ci ne se refuse pas" comme une suite logique à une carrière riche comme joueuse avant de passer sur le banc et d'obtenir le plus haut diplôme d'entraîneur. Pourtant sollicitée il y a un an, Corinne Diacre n'avait pas pu accepter la proposition comme elle l'a rappelé ce jeudi : "Il y a des choses à respecter, j'avais un contrat avec un club. La saison dernière, ce n'était pas le bon moment". Un an plus tard, le moment est venu de dire oui. Le contrat avec Clermont s'achevant en fin de saison, les deux Présidents ont réussi à se mettre d'accord : "On a pu trouver une solution assez rapidement". De joueuse de la sélection, à adjointe du sélectionneur, elle a pu atteindre la dernière marche à l'orée de moments forts : "C'était toujours un rêve caché. J'avais toujours ça dans un coin de ma tête. Aujourd'hui c'était le bon moment de revenir à la Fédération".


"Il ne faut pas la rater"

Le challenge sportif ne pouvait se refuser à deux ans d'une Coupe du Monde en France. Les Bleues restent sur des performances en deça des espérances éliminées en quart de finale de Coupe du Monde, des JO et de l'Euro et les exigences futures sont élevées. "Il ne faut pas la rater", à propos de la Coupe du Monde 2019. "Il faudra faire du bon travail et tout faire pour ramener un trophée à la Fédération". Corinne Diacre a été choisie par son profil et comme étant la personne la plus légitime pour y parvenir. Les deux précédentes expériences avec des sélectionneurs ne connaissant pas le football au féminin n'ont pas convaincu, Corinne Diacre qui a pu jouer avec certaines des internationales encore présentes, est à l'inverse pointue sur le sujet. Elle devra aussi assurer la transition entre les joueuses ayant leur retrait, ou éventuel retrait, jugeant déjà : "Je pense que certaines sont en fin de carrière. Je ne me suis pas encore penchée sur le sujet mais je vais le faire rapidement".

Depuis l'accord trouvé entre les deux Présidents mardi, la réception d'Echouafni mercredi matin, tout a été très vite et Corinne Diacre va devoir suivre dès ce dimanche le championnat pour présenter une première liste. Elle assure dès à présent que des choix seront faits au regard du bilan qu'elle a fait avec l'Euro 2017 : "Il y aura quelques joueuses qui ont joué l'Euro qui ne seront pas rappelées". Tout ne sera pas pour autant précipité avec deux ans de matchs amicaux au programme avant la Coupe du Monde en juin 2019. Corinne Diacre se laisse le temps et ne veut pas tout changer, assurant : "Il n'y aura pas de coupe franche". Il en sera par contre tout autre dans le staff des Bleues : "Je vais changer complètement le staff" a clairement exposé la native de Croix.

"Faire une équipe plus compétitive"

De jeunes joueuses, la France en dispose avec la formation mise en place et des titres chez les jeunes sélections au niveau mondial et européen. La page de la génération dite dorée mais jamais titrée est en train d'être tournée : "La belle génération est passée. Il y a un gros travail à faire". En continuant à suivre notamment son club de cœur, Corinne Diacre va devoir construire un nouveau groupe rajeuni, sans pour autant effacer le passé. Au regard des prestations des adversaires des Bleues, elle a pu constater que toutes les sélections avaient énormément progressé et que la France devait aussi se remettre en question. "On doit se réajuster, se remettre à niveau par rapport aux équipes qui montent" faisant le parallèle avec l'équipe de France demi-finaliste de la Coupe du Monde 2011 qui n'avait alors jamais atteint un tel stade de la compétition. Aujourd'hui, la France est attendue mais les adversaires savent contrer les Bleues. La clé de la réussite, Corinne Diacre va devoir la trouver : "À moi de trouver les solutions pour redorer le blason de cette équipe pour en faire une équipe plus compétitive que ce que l'on a pu voir par le passé".

Seuls des matchs dit amicaux seront au programme, mais ces rencontres de préparation vont permettre de jouer des adversaires choisis et relevés à l'inverse de qualifications très souvent ennuyeuses. L'intégration de nouvelles joueuses sera aussi plus aisée sans l'importance du résultat. Humble, Corinne Diacre préfère voir les Bleues en outsider dans deux ans, à l'image des Pays-Bas vainqueurs de l'Euro cet été : "Ce n'est pas un manque d'ambition de dire qu'on est outsider" tout en visant le titre préférant insister sur le fait que "la place de favori" n'a jamais réellement convenu aux Bleues.

Corinne Diacre, posée, ne veut pas précipiter les choses et mettre une pression alors même que celle-ci apparaîtra nécessairement à l'approche de la compétition. Un titre serait l'aboutissement de plusieurs années de travail et permettrait de franchir une nouvelle étape, comme celle qu'a pu connaître Diacre avec Bini suite à la Coupe du Monde 2011.


Vendredi 1 Septembre 2017
Sebastien Duret