Bleues - Sur la route de VANCOUVER

Tout comme le premier match de l’année contre la Suède, la victoire en Allemagne (2-0) a montré une équipe de France solide et assez réaliste.



Jessica Houara s'impose de plus en plus à son poste (photo FFF)
Tout comme son prédécesseur à la tête des Bleues, Philippe Bergerôo pratique une communication où il a un peu tendance à exagérer les obstacles surmontées par son équipe. La qualification pour la Coupe du monde a été présentée comme un chemin semé de ronces nommées Autriche ou Finlande. La réalité, c’est plutôt que tout autre résultat qu’une qualification aurait été un grave échec vues les différences de niveaux.
Depuis 2001, la France n’a manqué que la Coupe du monde 2007, la faute à un match manqué dans la douceur angevine un après-midi de septembre contre les Pays-Bas. Euro et Coupe du monde, la France va donc participer à sa 7e phase finale sur 8 possible depuis une quinzaine d’années. Elle commence donc à être une habituée. Outre son propre niveau, l’augmentation du nombre de qualifiées (de 8 à 12 pour l’Euro, de 5 à 8 pour la Coupe du monde) transforme cette partie en une formalité pour une équipe de France qui s’était toujours sortie des phases qualificatives de l’Euro à 8 (entre 1997 et 2005).
Pourtant, Philippe Bergerôo n’a jamais semblé considérer ces qualifications comme une formalité et a clairement limité les essais et innovations pendant sa première année de mandat.

Le discours et la méthode

Philippe Bergerôo et son staff (photo FFF)
À tel point qu’entre matchs officiels et amicaux de prestige, il n’aura tenté de vraies expérimentations que lors du tournoi de Chypre, particulièrement contre les Pays-Bas pour un troisième match pourtant décisif où il laissait Wendie Renard, Camille Abily, Louisa Necib et Gaëtane Thiney sur le banc au coup d’envoi, et lors du match contre le Brésil à Remire-Montjoly, disputé 4 jours après la finale de la Coupe de France Lyon-PSG à 7000 km de là et qui concernait 16 des 25 sélectionnées, dont la plupart des titulaires habituelles.
L’équipe type a assez peu évolué avec le changement de sélectionneur même si le système a évolué, passant du 4-3-3 au 4-4-2. Mais la différence est surtout dans l’animation, la « meneuse » Gaëtane Thiney est devenue « deuxième attaquante » chez Philippe Bergerôo, et les « ailières » devenant « milieux excentrées ». Le principal changement se situe à l’arrière droit où Jessica Houara a supplanté Corine Petit, la première étant même la deuxième joueuse la plus utilisée du nouveau sélectionneur tandis que la seconde n'a plus été appelée depuis le printemps dernier. Pour le reste, l’équipe type des éliminatoires ressemble de très près à celle de l’Euro, Amandine Henry remplaçant Sandrine Soubeyrand.

Rendez-vous le 5 juillet

Toutefois cela n’a pas empêché le nouveau sélectionneur d’apporter sa touche de nouveauté avec 7 nouvelles joueuses en un an (Marine Dafeur, Griedge Mbock Bathy, Aurélie Kaci, Sandie Toletti, Kenza Dali, Rose Lavaud et Amel Majri, Claire Lavogez), soit autant que Bruno Bini (et moins qu’Élisabeth Loisel qui en avait lancé 12 mais à une autre époque).
Dans le même ordre d’idée, les choix n’ont pas été marqués par le signe de l’audace, tant pour les compositions de départ que pour les choix en cours de match qui ont pu sembler prudents face à des équipes contre lesquelles il était sans doute possible d’enfoncer le clou plutôt que de tenir le résultat.
Pour le comprendre, il faut sans doute se replacer dans les objectifs fixés au sélectionneur : se qualifier pour la Coupe du monde et la remporter (ou au moins bien y figurer). Or ces deux objectifs ne demandent pas les mêmes armes. Ce n’est pas obligatoirement l’équipe qui sera le plus capable de marquer 15 buts plutôt que 5 à la Bulgarie qui sera celle la plus à même de remporter un match à enjeu contre l’Allemagne ou les États-Unis. C’est pourquoi il est sans objet de se baser sur l’impression des matchs de qualifications pour imaginer l’équipe de France qui jouera au Canada.

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LES COULISSES DE LA PREMIERE VICTOIRE EN ALLEMAGNE (FFF TV)


Jeudi 30 Octobre 2014
Sebastien Duret