Bleues - Une finale pour l'histoire

Ce mercredi (19h00 sur W9), la France dispute sa première finale en compétition officielle en Espagne face aux championnes du Monde en titre. Une première finale de Ligue des Nations qui est l'occasion d'inscrire une première ligne au palmarès.



La France reste sur une série de sept victoires consécutives face à l'Espagne, la dernière en date en août 2019 juste à l'issue de la Coupe du Monde en France. Depuis l'édition 2023 est passée et son adversaire du jour y a décroché son premier trophée mondial. L'Espagne est devenue l'équipe à battre mais paradoxalement la France n'a jamais perdu face à son adversaire du jour (10 victoires, 3 nuls). Pourtant ce sont bien les partenaires d'Aitana Bonmatí qui seront les favorites devant le public sévillan.

Le cap des demi-finales enfin franchi dans une compétition, la France est à 90 ou 120 minutes d'un premier trophée. Un moment dont Hervé Renard veut tirer profit pour inscrire le nom au palmarès : "C'est une chance énorme de pouvoir participer à une finale quelle que soit la compétition.
C'est un moment un peu particulier pour cette équipe de France féminine. Il faut savourer et ne jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour-même, donc concentration, détermination."
Le message est passé, l'occasion est là et il faut s'en saisir. Quelque chose d'inédit avec cette équipe comme le souligne sa capitaine Eugénie Le Sommer qui y voit un titre européen à la clé pour cette épreuve nouvellement créée : "C'est un peu nouveau. L'équipe qui gagne est pour moi championne d'Europe. On mesure l'importance de remporter ce titre demain."

Hervé Renard : "La possession, c'est bien quand elle est efficace"

Hervé Renard, vendredi dernier (photo FFF)
Les Tricolores ont pris la mesure de l'événement d'atteindre cette première finale : "J'ai senti beaucoup de joie, de fierté. On écrit l'histoire, on en est consciente. On est venu pour gagner, de passer cette demi-finale nous rapprochent un peu plus de cet objectif. Honnêtement je ne me soucie pas de ce plafond de verre. Les équipes de jeunes l'ont réussi maintenant il faut qu'on le fasse avec les A. Il faut continuer d'y croire, de travailler. C'est un premier pas vers ce que l'on est venu chercher" explique Le Sommer. Malgré que l'adversaire soit champion du Monde en titre, cela ne se semble pas impressionner les Bleues : "On a analysé cette équipe, notre match face à l'Allemagne. On a beaucoup de ressources pour faire face à cette équipe dans différents domaines. L'Espagne a un collectif, à nous de nous concentrer sur nous".

D'autant qu'après avoir fait tomber l'Allemagne qui était une bête noire en compétition, la France veut rester dans la même lignée. Pour Hervé Renard qui reste son adversaire, il veut avant tout que son équipe soit au rendez-vous : "L'équipe a été championne du Monde d'une façon tout à fait méritée. C'est elle qui a proposé du beau football. C'est une équipe qui marque beaucoup de buts mais elle encaisse beaucoup. Il va falloir jouer sur ces failles même si cette équipe a plus de points forts que de points faibles. Un collectif redoutable, dans la récupération du ballon, dans la projection. On est prévenu" après avoir néanmoins souligné plus tôt sur son adversaire : "La possession, c'est bien quand elle est efficace". Une marque de fabrique espagnole que Montse Tomé et Jenni Hermoso se sont accordées à souligner : "C'est notre marque de fabrique".

"On pratique le football pour vivre cette adrénaline"

Fort de son expérience personnel, le sélectionneur positive pour emmener son groupe vers un titre tant espéré : "C'est un énorme challenge à relever. Jouons nos chances à fond. On a beaucoup de qualités, croyons en nous. Dans ce genre de matchs, cela joue à des détails de concentration, de rigueur tactique. On pratique le football pour vivre cette adrénaline. Quand elle est là, il faut surtout ne pas en avoir peur. Il faut gagner en respectant son adversaire."

Depuis le succès vendredi face à l'Allemagne, les joueuses ont bien récupéré. Si Sandy Baltimore a dû quitter le groupe pour raisons familiales, Vicki Becho a été appelé et le coach dispose de 24 joueuses. Revenant sur le temps de repos, Hervé Renard est confiant : "C'est une bonne fatigue quand on gagne. On avait suffisamment de temps pour récupérer. Ce n'est pas un problème, elles seront prêtes. La gestion du match sera très importante. Les remplaçantes ont une responsabilité très importante. C'est souvent là que la différence peut se faire".

Hermoso : "le jour pour montrer que l'Espagne est la meilleure équipe du monde"

Jennifer Hermoso (capture RFEF TV)
La coach espagnole se méfie de cet adversaire qu'elle n'a jamais battu : "Nous les connaissons très bien et nous les respectons beaucoup. Elles ont des joueuses capables d'évoluer très vite et contre lesquelles nous devrons être très attentives". L'Espagne libérée d'une première qualification historique aux JO, c'est désormais un nouveau titre que la sélection peut inscrire à son palmarès seulement six mois après la Coupe du Monde. Pour Jennifer Hermoso, elle avoue que "c'est une chance de pouvoir disputer une autre finale, de continuer à profiter du football et de pouvoir concourir pour remporter un autre tournoi avec l'Espagne. J'espère que demain (ndlr : mercredi) sera un grand jour pour tout le monde." La sélectionneuse d'ajouter : "Être aux Jeux Olympiques était un objectif que nous nous étions fixé au mois de septembre. C'était un rêve pour tout le monde et nous l'avons déjà atteint. Maintenant, nous nous concentrons sur cette finale et nous voulons la gagner. Nous avons travaillé dur pour être ici". La capitaine espagnole assure "demain est le jour pour montrer que l'Espagne est la meilleure équipe du monde et nous voulons sortir et remporter le titre et, enfin, battre la France".


Le Sommer : "Il faut décupler les moyens pour promouvoir ces matchs-là"

Tout comme la France, l'Espagne espère garnir son stade au maximum. Un constat similaire pour l'Espagne qui malgré son titre mondial peine avec la sélection a réalisé des affluences records : "Je pense que demain sera un très beau match contre une grande équipe. Je pense qu'il n'y a pas de plus grande motivation que cela pour que les gens viennent nous encourager" espère Jennifer Hermoso. Interrogée sur ce sujet, Eugénie Le Sommer fait référence aussi à ce qui se passe en France : "On essaye de remplir nos stades aussi. On aimerait avoir de plus en plus en monde et je pense que l'Espagne, c'est pareil. Il faut promouvoir, sensibiliser les gens, inspirer les jeunes filles. Je pense que l'on a un public plus familial. Il faut décupler les moyens pour promouvoir ces matchs-là." Hervé Renard abonde dans le même sens, cherchant des pistes d'amélioration : "Le marketing, la communication, les stades attirants, tout cela en fait partie".

Ce mercredi soir, outre l'affluence au stade, il sera aussi intéressante de relever l'audience télé avec un horaire en access prime-time. Souvent avancé comme un accélérateur de reconnaissance, le fait de décrocher un trophée sera-t-il le déclic tant espéré ? La suite le dira à quelques mois des JO en France.

Le programme

UEFA Women's Nations League - Finale
Mercredi 28 février 2024 - 19h00 (en direct sur W9)
ESPAGNE - FRANCE
Séville (Estadi La Cartuja de Sevilla)
Arbitres : Tess Olofsson (Suède) assistée de Almira Spahić (Suède) et Francesca Di Monte (Italie). 4e arbitre : Iuliana Demetrescu (Roumanie). Arbitres VAR : Rob Dieperink (Pays-Bas) assisté de Katrin Rafalski (Allemagne)

UEFA Women's Nations League - Match pour la 3e place qualificative pour les Jeux Olympiques
Mercredi 28 février 2024 - 20h45
PAYS-BAS - ALLEMAGNE
Heerenveen (Abe Lenstra Stadium)
Arbitres : Stéphanie Frappart assistée de Camille Soriano et Élodie Coppola. 4e arbitre : Maria Caputi (Italie). Arbitres VAR : Jérôme Brisard (France) assisté de Ella De Vries (Belgique)

Mardi 27 Février 2024
Sébastien Duret avec Daniel Marques