Bleues - Viviane ASSEYI : « Mon absence... ? Un mal pour un bien »

Absente du groupe tricolore pour la rencontre face au Brésil, en novembre dernier, la Bordelaise Viviane Asseyi est de retour pour commencer 2019 après avoir enchaîné les performances en club. Deux épisodes qui sont liés selon la principale intéressée.



(photo FFF)
Comment avais-tu pris ta non sélection en Bleues lors du dernier rassemblement pour le match face au Brésil ?
J’étais énervée, mais plus contre moi en fait. Je savais que mes performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de moi, donc c’était normal. Ça fait toujours du mal quand tu n’es pas sélectionnée, sachant que tu as le niveau pour. Au final ça a été un mal pour un bien, ça m’a remise dans le bon chemin, ça a été bénéfique pour moi et pour mon club, c’est l’essentiel.

« C’était la moindre des choses de réagir »

Les mots de Corinne Diacre lors de l’annonce de la liste (« Elle a été piquée, elle a eu une très belle réaction avec son club », NDLR), ça t’a fait sourire ?
J’étais contente, puisque sa décision c’était pour nous faire réagir, et je pense que c’était la moindre des choses de le faire. Mais ce n’est pas une fin en soi, il faut ne pas retomber dans ses travers.

Tu es en plus de retour pour un match spécial, face aux Etats-Unis !
C’est l’une des meilleures nations mondiales, pour l’instant les numéros 1 ! Moi si je joue au foot c’est pour jouer des grands matches comme ça. C’est un match particulier quand même, parce que si on va demander à quelqu’un de donner une nation dans le foot féminin, tout le monde va dire : « Les Etats-Unis », parce que c’est une des meilleures équipes. J’ai eu la chance de pouvoir jouer contre elles à la SheBelieves Cup (1-1, le 4 mars 2018), là-bas devant leur public et ce n’était pas rien. Après ça reste un match de foot aussi (sourire).

Les USA, c’est votre potentiel adversaire en quart de finale de la coupe du monde, c’est quelque chose dont vous parler dans le groupe ?
C’est un match de préparation comme un autre, on sait que c’est une grande nation, mais si on veut être les plus fortes et atteindre notre objectif, il faudra se confronter à toutes les équipes, surtout aux meilleures, et il faudra travailler. Si on est les meilleures, qui qu’on nous mette en face, ça passera !

« Avec l’OM, a n’a pas fait le nécessaire tout au long de la saison »

La coupe du monde, elle ne sort plus de vos têtes ?
C’est un objectif, certes, mais on a le championnat aussi en dehors. Il faut savoir différencier les deux. Quand on est en équipe de France on y pense, mais quand on est en club on pense plus à nos objectifs sur le plan national. Quand je suis Bordeaux, je pense à Bordeaux.

En parlant de clubs, revenons-en à la saison passée, avec l’OM, et cette relégation. Avec du recul, comment expliques-tu cette saison compliquée ?

C’est vrai qu’être dernière pendant les trois quarts du championnat c’est pénible, maintenant à froid on se dit qu’on aurait dû faire le travail quand il le fallait. On n’a pas su travailler aux moments où on en avait besoin. Après, il y a aussi eu un manque de chance de notre côté, avec des matches souvent frustrants. On n’a pas fait le nécessaire tout au long de la saison. C’est dommage, parce qu’avec la qualité de ce groupe, individuellement, on n’avait pas une équipe qui méritait de descendre, mais on n’a pas trouvé cette force pour nous relever.

Tu as rebondi depuis à Bordeaux, pourquoi ce choix ?
J’avais d’autres propositions, mais j’ai eu beaucoup d’entretiens avec le coach (Jérôme Dauba, NDLR), et son discours a fait la différence. Le feeling est bien passé, et ensuite en voyant les structures qu’il y avait, l’investissement du club chez les féminines m’ont plu. Ça reste un grand club chez les garçons aussi donc je savais où j’allais mettre les pieds.

Vous êtes actuellement troisièmes. Le podium, c’est un objectif ?
L’objectif c’est d’aller le plus haut possible. Après ce serait bête d’être troisième maintenant et de finir dernière (rires) ! On veut continuer à faire une bonne saison, et surtout ne rien lâcher car il y a de gros matches qui nous attendent. Le groupe est totalement différent de celui de l’OM mais c’est valable pour chaque équipe de D1 je pense. On vit bien en dehors, on travaille beaucoup à l’entraînement et surtout, on sait différencier les rigolades du travail, c’est le principal.

Personnellement, qu’est ce qui te manque ?
Il faut que je sois plus décisive, je le sais, j’ai raté beaucoup d’occasions, parfois franches, et si je les avais mises, je n’en serais pas seulement à 7 buts (en D1). Il me faut plus de régularité. Si je me plais dans le sud ? (rires) Le sud c’est une qualité de vie, de base ! Pour être bien sur le terrain il faut être bien en dehors, j’aime bien le sud c’est vrai, je m’y sens bien.

Que peut-on te souhaiter pour la suite de la saison ?

La santé évidemment ! Que je fasse une bonne fin de championnat avec mon club et que je fasse de belles performances quand j’ai l’occasion d’être appelée en équipe de France.

Vendredi 18 Janvier 2019
Vincent Roussel