Coupe de France - CLAIX se prépare

En attendant le tirage au sort des quarts de finale de la coupe de France, nous avons interrogé Marion Delpech (gardienne) et Laura Vervisch (Milieu de terrain), deux joueuses de Claix (D2) encore en lice dans cette compétition nationale. Interviews.



C'est ce mardi avril 2013, qu'aura lieu le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de France féminine. Huit équipes sont encore en course dans cette compétition, six équipes de D1, et deux équipes de D2 (Paris, Montpellier, Saint-Etienne, Yzeure, Lyon, Guingamp, Hénin-Beaumont, et Claix). Zoom sur Claix, pensionnaire de D2 féminine, avec la gardienne titulaire du club (Marion Delpech), et une jeune joueuse espoir débarquée de Saint-Etienne cette année (Laura Vervisch).

Leurs arrivées dans le football.
Marion : J’ai commencé assez tard en club, à vrai dire. Je jouais au basket avant, car je fais partie de la génération où on disait que le football n’était pas un sport réservé aux filles. J’en ai toujours fait avec mes amis, ma famille, on allait très régulièrement jouer dans notre quartier quand on avait un moment de libre. Jouer en club, pour une fille, ce n’était pas très bien vu. Mais j’ai toujours eu l’envie de continuer, j’ai réussi à faire craquer mes parents, et ils ont cédé (rires) !
Laura : Depuis toute petite, je joue avec les garçons. J’ai toujours eu envie de pratiquer ce sport. C’est vrai qu’au début, je ne jouais pas en club, juste pour le plaisir, mais c’est très vite devenu une passion pour moi, ça m’a vraiment attirée et je suis très contente de pouvoir faire du foot aujourd’hui.

Pourquoi Claix ?
Laura : C’est ma première année au club. Au tout début, lors de mon arrivée, j’évoluais avec l’équipe de DH, car j’avais encore beaucoup de choses à apprendre. Petit à petit, j’ai commencé à me faire une place, et j’ai eu l’occasion de disputer quelques matchs avec la D2, avant de devenir titulaire. J’ai préféré partir de Saint-Etienne la saison dernière, je jouais alors en U19, car je me suis dit qu’il était mieux pour moi de jouer dans un club de D2, d’avoir du temps de jeu et d’enchaîner les matchs, plutôt que de rester dans une équipe de D1 où je n’allais pas forcément avoir ma chance. Je voulais également me rapprocher un petit peu plus de ma famille, c’est aussi une des raisons qui a motivé mon choix de signer à Claix.
Marion : J’ai en fait commencé à Claix en 2005-2006, avant un passage à Nivolas de 2008 à 2010. J’avais besoin de changement, de découvrir autre chose. De plus, nous avions alors créé notre propre équipe à Nivolas, c’était sympa. Mais malheureusement, avec les études et le travail, ça commençait à faire un peu lourd, car j’habite Grenoble. Claix m’a proposé ses services, j’ai accepté, c’est moins loin de chez moi et je m’y sens bien aujourd’hui. J’ai eu le coach, Nicolas Bach, au téléphone, c’est lui qui m’a proposé le poste. Nous avons longuement discuté, et j’ai été séduit par le projet du club, à long terme.

« Un projet-club ambitieux et très prometteur »

Le développement de la section féminine du club
Laura : La section féminine de Claix se développe de plus en plus, qui dispose de bonnes structures pour les entraînements et les matchs. Je trouve que c’est un bon club qui intègre bien ses joueuses. Par exemple, lors de mon arrivée, on m’a tout de suite proposé un poste d’éducatrice à l’école de foot. Claix fait parti des clubs français qui développe beaucoup le foot féminin, et je trouve ça très bien
Marion : L’arrivée de Nicolas Bach au club a contribué à l’essor de cette équipe féminine, il est très impliqué dans le football féminin, toutes catégories confondues. De plus en plus de joueuses et éducatrices s’inscrivent au club, ça montre vraiment la volonté qu’à ce club de développer sa section féminine. A travers nous, il a su développer toute l’image de Claix, donner envie à des joueuses de s’inscrire dans les différentes catégories. C’est très positif, car ça plaît à beaucoup de monde.

Un rythme de travail plus soutenu en 2013
Marion : Depuis début 2013, nous avons régulièrement quatre séances d’entraînements par semaine, car l’objectif était vraiment d’aller le plus loin possible en coupe de France. Ce temps d’entraînement supplémentaire nous a permis à toutes d’accentuer le travail sur différents points, pour que ça paye au bon moment. J’ai la chance, pour ma part, d’avoir un entraîneur des gardiennes spécialisé. On est souvent une ou deux gardiennes, pas plus, ça permet de travailler vraiment sur le spécifique, avec des exercices individualisés.
Laura : Le coach insiste beaucoup avec nous sur la détermination, et le fait de ne rien lâcher, de toujours donner le maximum pour progresser. Nous travaillons beaucoup sur l’intelligence de jeu.
Marion : Il veut inculquer à ses joueuses de la réflexion, c'est-à-dire qu’il souhaite que son groupe fasse les choses vraiment en réfléchissant. Il va insister sur l’application et l’intensité que l’on va chacune mettre dans notre projet de jeu.

La vie sportive au sein du club et du collectif de Claix
Marion : Au mois d’août dernier, il y a eu pas mal d’arrivées au club, des joueuses de qualité qui pouvaient tout de suite intégrer le groupe D2. Ça a vraiment perturbé l’équilibre qu’il y avait la saison dernière, où on avait beaucoup de mal à se trouver, à adapter le projet de jeu aux différents profils de toutes les joueuses. Aujourd’hui, nous n’avons vraiment rien lâché, on est encore dans les objectifs fixés par le club, à savoir finir sur le podium en fin de saison en championnat, et aller le plus loin possible en coupe de France. Tout le groupe est investi, se donne les moyens pour accomplir les différents objectifs fixés, même s’il est vrai que ce n’est pas évident.
Laura : Nous avons tout de même quelques regrets sur certaines défaites, notamment celle de Muret. Sinon, c’est vrai que ça a été difficile au début, avec les recrues, d’obtenir une bonne cohésion de groupe, mais je pense qu’à l’heure actuelle, les choses se passent plutôt bien. Pour ma part, j’ai bien été intégrée dans ce groupe. J’ai en fait l’impression d’avoir toujours évoluée avec cette équipe, je n’ai vraiment rien à dire là-dessus, je me sens très bien au club.

L'intégration des nouvelles joueuses
Marion : C’est une des spécificités du club, de bien intégrer les nouvelles joueuses pour qu’elles se sentent très rapidement dans le bain et qu’elles livrent les meilleures performances possibles rapidement. Quand on voit qu’il y a des filles performantes en divisions inférieures, on va tout de suite les intégrer en D2, pour qu’elles se sentent bien et apportent vite leurs qualités au service de l’équipe. C’est un peu anecdotique, mais nous avons créé une chanson toutes ensemble propre au club, on la chante à chaque fois qu’on gagne un match. Ça permet d’acquérir une identité de club et une grande fierté de porter le maillot.

« J'aimerais tomber contre Saint-Etienne »

La coupe de France
Laura et Marion, d'une seule et même voix : « L’objectif, jusqu’à la fin de saison ! »
Marion : La Coupe de France est une très belle compétition dans laquelle on avait à cœur de tout donner et d’aller le plus loin possible cette année. Par chance, le tirage nous a globalement toujours été favorable pour l’instant depuis le début de la coupe. Nous avons rencontré jusqu’à présent trois équipes de DH et une équipe de D2. On veut toujours se donner à fond et prouver qu’on est meilleures.
Laura : En coupe, tout se joue sur l’instant présent. En championnat, on peut toujours se rattraper, car il y a beaucoup de matchs, mais la coupe de France a une saveur particulière, nous n’avons pas le droit à la moindre erreur si nous voulons aller loin.

Marion : Si on raisonne logiquement, on souhaiterait tomber sur Hénin, qui est une équipe de même niveau que nous (D2), pour avoir peut-être une chance de s’en sortir. Après, si on se fait sortir par une grosse équipe de D1, on pourra sortir la tête haute. Pour ma part, j’aimerais bien jouer le PSG. Si, en plus, nous jouons à domicile, ça serait super, une vraie grande fête pour tout le club et le public, avec éventuellement un match à jouer au Stade des Alpes de Grenoble, pourquoi pas ! Mais je crois que Laura a un souhait particulier pour le prochain adversaire, elle va vous dire …
Laura : J’aimerais bien tomber contre Saint-Etienne, car c’est mon ancien club. Chez nous, à domicile, ça serait encore mieux ! En effet, à part pour jouer l’équipe du Puy (D2), on s’est toujours déplacées pour disputer nos rencontres de coupe de France. Après, on sait que tout peut arriver, c’est la magie de la coupe.

Propos recueillis par Benjamin Roux, à Bourgoin-Jallieu.


Mardi 9 Avril 2013
Benjamin Roux