Coupe de France - Georges WESTERLYNCK (US GRAVELINES) : « On savoure chaque seconde de bonheur »

Amputé de quatre joueuses, Gravelines espère créer LA sensation face au PSG ce dimanche en quart de finale de la Coupe de France.



Gravelines n'aura rien à perdre (photo E Levecot)
Georges, Gravelines est-il prêt pour l’exploit ce dimanche à Paris ?
C’est une grande fierté et un grand honneur pour nous d’affronter le PSG et puis c’est la première fois que le club arrive à ce niveau. On va jouer le coup à fond, on n’a rien à perdre et on espère que ce sera une belle fête. On va rencontrer une équipe qui fait partie des quatre meilleures équipes françaises, qui a évolué en Ligue des Champions cette saison et qui a beaucoup d’internationale A ou B. C’est vraiment un grand moment pour nous.

Vous n'avez pas habitude de ce genre de rendez. Comment avez-vous géré cette semaine ?
On a fait comme habitude. Les médias ont été très proches de nous que ce soit la presse écrite ou la TV. On est en train de savourer chaque seconde de bonheur mais c’est surtout pour les filles. C’est une reconnaissance pour elles, elles la mérite. Mais dimanche, il y a un match et on va tout donner. Si la logique est respectée, Paris battra Gravelines mais si on a la moindre petite chance, on va la saisir à 200%.

« Beaucoup de mes joueuses sont fans du PSG »

L’équipe vit un vrai conte de fées ?
Je suis heureux pour tous les gens qui œuvrent pour le foot féminin à Gravelines que ce soit le président, la Ville, les supporters, les dirigeants et surtout les joueuses. C’est leur cadeau. De plus, beaucoup de mes joueuses sont fans du PSG. Pour elles, ce sont vraiment des moments de bonheur. Ça va rester gravé en elles longtemps.

Ce quart de finale fait du bruit à Gravelines ?

Enormément. C’est le petit poucet qui va rencontrer l’ogre, une ville de 12500 habitants contre une ville de deux millions. On attend pas mal de supporters qui vont venir nous soutenir. Il y a plusieurs bus, des voitures particulières… Dans la rue, les gens nous interpellent. Ce sont des bons moments qu’il faut vivre mais on sait aussi que cela va retomber la semaine prochaine si on est éliminé. Il faut savourer tous ces moments et surtout ne pas oublier de jouer le match de dimanche.

Il y a des soutiens qui vous ont marqué ?
On a un soutien total des gens directement ou indirectement. Sur le net, il y a une vidéo qui circule. Ce sont les basketteurs du BCM, leaders de la ProA, qui encouragent les filles. Ce sont de grands professionnels qui disent un petit mot gentil. Ça a touché les filles.

"On sera soutenu par une galerie de supporters"

Finalement, le seul regret, c’est de ne pas jouer à domicile.
On attendait plus de 1000 spectateurs chez nous, c’est vrai que ça aurait été la cerise sur le gâteau. On a fait des démarches auprès du PSG pour inverser le match, faire la promotion du foot féminin, du grand PSG, ils n’ont pas accepté. Mais c’est quelque part une grande forme de respect, ça montre qu’ils ont un petit doute et puis il faut respecter le tirage au sort.

Y aura t-il une tactique différente pour ce match ?
Non ce ne sera pas différent. C’est vrai que j’ai pris beaucoup de renseignements sur l’équipe du PSG. J’ai eu un coach de D1 notamment. Tout en restant humble, je préfère miser sur la force de mon équipe. C’est toujours intéressant de savoir comment va se comporter l’équipe adverse mais on ne va pas mettre en place quelque chose pour contrer les Parisiennes qui comporte plusieurs internationales A et B. Et puis on a également quatre blessées importants (Justine Dubois, Justine Rougemont, Manon Parrisseaux et Hélène Cuvillier). On ne va pas se plaindre, je sais que la motivation des autres filles est intacte et je sais qu’elles joueront le match en pensant à leurs coéquipières blessées. Ca aussi, ça peut nous aider.

Comme souvent dans ce genre de matches, il faudra être au top mentalement.
On est des gens du Nord, ce sont toutes des filles du crû. Et j’attache beaucoup d’importance au mental, au respect de l’adversaire. Il faut que l’on soit impeccable sur et en dehors du terrain. Je sais que les filles vont répondre présentes dès la première minute. Si le PSG est plus fort que nous, ça se verra tout de suite mais on ne va rien lâcher. On ne part pas battu. Il y a un grand fossé déjà dans les structures. Et puis Paris, c’est le grand club au niveau français que ce soit masculin voire féminin même si Gravelines est aussi une commune où le sport est roi. On a d’ailleurs été nommé deux fois ville la plus sportive de France. Et les Bleues et Blancs vont tout donner soutenues par une galerie de supporters qui vont nous encourager jusqu’à la dernière minute.

Th.Si

L’avis de l’adversaire : Nonna DEBONNE (PSG)

« On n’a plus que la Coupe à jouer. Peut-être qu’on peut encore accrocher cette troisième place mais cette défaite contre Juvisy nous a abattu à tous les niveaux. En cas de victoire, on pourrait affronter Montpellier ou Toulouse même s’il y a encore Lyon derrière. On les a déjà battues une fois aux penalties et on a gagné Montpellier en finale. Donc pourquoi pas nous. Cette année le PSG est capable de tout notamment contre les grosses.
L’équipe de Gravelines ? On sait qu’il y a un gros fossé entre la D1 et la D2 mais les formations nordistes ont la réputation d’être très solides. On va se méfier par rapport à cette solidité, cette réputation. Même s’il ne nous reste plus grand-chose à jouer, on veut bien finir que ce soit en Coupe ou en championnat. »

Samedi 7 Avril 2012
Thibault Simonnet