D1 - Wendie RENARD (OL) : "Tout le monde a envie de nous battre".

Un huitième titre assuré, une saison contrastée, et un dernier déplacement bien négocié. Avant de disputer l'ultime rencontre de championnat dimanche face à Hénin-Beaumont à Gerland, la capitaine Wendie Renard revient sur les instants-clés ce huitième sacre. Elle évoque également sa saison personnelle et ses objectifs pour la suite de sa carrière. Entretien.



>> Wendie Renard, comment avez-vous jugez cette saison 2013/2014 ?
Disputer un championnat sans Ligue des champions, ce n'est pas la même chose que lorsqu'on joue une saison avec un objectif européen. Nous savons très bien que, dans un club, la coupe d'Europe est très importante. Quand on a vécu quatre titres de suite dans cette compétition, il n'est jamais facile de s'en passer. Nous ferons tout pour la reconquérir dès la saison prochaine. Cependant, il ne faut pas oublier qu'on a joué deux rencontres face à une grande équipe de Potsdam, qui nous a mis en difficultés, mais face à laquelle nous aurions largement pu espérer meilleur résultat. Malgré cette élimination, l'équipe a bien réagi et tout le monde a tiré dans le même sens pour aller remporter un maximum de matchs dans l'optique d'engranger un nouveau trophée en D1.

>> L'équipe évoluait dans un contexte plus difficile, avec des matchs plus serrés et une défaite face au PSG. Est-ce que vous constatez que l'étau se resserre en D1 ?
Le niveau de jeu proposé par les différentes formations devient meilleur. Il y a moins d'écart entre les clubs. De plus, lorsqu'on joue à l'OL, tout le monde nous attend au tournant, car nous représentons l'équipe à battre. C'est ce qui peut expliquer que certains résultats ont été relativement serrés face à des équipes que l'on n'attendait pas forcément à ce niveau. Dans tous les cas, le plus important est de l'emporter quoiqu'il arrive, et pour l'instant, on ne s'est pas planté. Concernant la rencontre face au PSG, notre seule défaite en date, cela reste un match à part. Nous n'avons pas grand chose à nous reprocher sur cette opposition, cela s'est joué à très peu d'éléments et nous avons malheureusement perdu. On l'accepte, nous faisons avec, et je pense que tout le groupe a bien su réagir par la suite. Un championnat, ça se joue sur la durée, le titre est aujourd'hui acquis, et c'est le plus important.

"Gagner à Saint-Brieuc était symbolique"

L'OL a remporté son huitième titre sur les terres de son futur ex-coach, Patrice Lair (photo : Le Télégramme)
>> Quels sont les matchs-clés que vous retiendrez de cette nouvelle saison passée sous le maillot lyonnais ?
Après nos rencontres de ligue des champions, nous avons joué Montpellier dans un contexte qui n'était pas évident pour nous. On venait de perdre et de tomber de haut sur la scène européenne, toute l'équipe devait se remobiliser. Nous sommes allées chercher une belle victoire au stade de la Mosson, en produisant du beau jeu et en misant nos forces sur le collectif. L'état d'esprit était conquérant, ce qui nous a permis d'inscrire des buts. Il y a donc ce match-là, et puis je dirai également le déplacement Charléty face au PSG, car c'est important de l'emporter contre les adversaires directs, pour afficher notre ambition et surtout creuser l'écart tout de suite en vue du titre en fin de saison.

>> Finir à Guingamp avec ce huitième titre acquis dans la région natale de votre coach Patrice Lair, qui quittera le club en fin de saison, c'était important pour vous ?
Patrice était très ému après le match, et c'est bien normal. Comme il l'a si bien dit lui-même, il est né et a grandi là-bas. Comme il l'a indiqué en fin de rencontre, il a perdu ses parents, et je pense que cela lui a fait énormément de bien de gagner ce match à Saint-Brieuc, c'est symbolique. D'un point de vue général, pour l'équipe c'est un nouveau trophée, une nouvelle ligne inscrite au palmarès du club, et c'est vraiment exceptionnel. Je suis très heureuse d'avoir remporté tous ces titres, d'autant plus que je suis la seule joueuse de l'effectif à les avoir tous gagnés. J'ai pu voir l'évolution du club, de l'équipe, et je pense que chaque année notre président Jean-Michel Aulas a mis les moyens qu'il fallait, il continue d'ailleurs toujours aujourd'hui, c'est bien pour l'Olympique lyonnais et pour le football féminin en général.

"Ravie d'avoir prolongé mon bail"

Wendie Renard est la seule Lyonnaise a avoir participé aux huit victoires en championnat de France (crédit : Alex Ortéga)
>> De ces huit titres de D1, lequel vous a le plus marqué ?
Mon tout premier sacre de championne de France, l'année de mon arrivée au club. Lorsqu'on est loin de chez soi et que l'on débarque dans un club, une ville que l'on ne connait pas, ce n'est pas toujours évident. J'ai cependant été très bien accueillie, mon adaptation s'est très vite effectuée et je vis une belle aventure dans ce club depuis mes débuts, j'espère continuer encore longtemps. C'est pourquoi j'ai prolongé, début 2013, mon contrat avec Lyon jusqu'en 2017.

L'envie est-elle toujours la-même que lors de votre arrivée, en 2006 ?
L'olympique lyonnais est un club qui a de l'ambition, donc bien évidemment, tout le monde a envie d'y jouer le plus longtemps possible. J'ai la chance d'évoluer au sein de cette formation depuis plusieurs années, et je suis ravie d'avoir prolongé mon bail. Nous avons fait quatre finales de suite en ligue des champions, je pense que ce n'est pas quelque chose qui est donné à tout le monde. Je suis une compétitrice, j'ai une grande envie, une très grande motivation, et je continue de toujours vouloir remporter plus de titres d'année en année.

Propos recueillis par Benjamin Roux.

Wendie Renard digest
Née le 20 juillet 1990 à Schoelcher (Martinique)
Poste : défenseure.
Sélections : A (53), U20 (7), U19 (18)
Parcours joueuse : OL (depuis 2006)

Vendredi 30 Mai 2014
Benjamin Roux