D1 : une reprise sans surprise

Samedi soir, Vendenheim et Lyon avaient ouvert la saison devant plusieurs milliers de spectateurs, dimanche, dans un contexte plus traditionnel, le championnat se poursuivait.



Le championnat a redémarré en grande pompe au stade de la Meinau devant quelque 3 000 spectateurs au coup d'envoi puis une affluence qui n'a cessé de croître pour atteindre les 9 000 en fin de rencontre, alors que suivait derrière une rencontre de CFA2 avec le RC Strasbourg. Si l'on pourra se réjouir de voir les foules découvrir le football féminin, il n'en reste pas moins que sur le plan sportif, les écarts de niveau restent flagrants dans le championnat et pourrait être contre-productif. L'armada lyonnaise n'a pas tardé à se régaler avec un long ballon dans la course de Thomis à droite qui trouvait la Suédoise Schelin dans la surface. L'attaquante dos au but enchainait pied gauche, et pied droit pour pivoter et placer une frappe du droit à ras de terre aux 6 m. Le premier but de la saison était inscrit après 13 minutes de jeu. La suite était marquée par des triplés de Thomis et Le Sommer, ainsi que des réalisations d'Abily et Dickenmann. Schelin réussissant finalement un doublé. Le coach alsacien reconnaissait à la fin du match la différence de statut entre un promu et un champion d'Europe : "On a bien pu mesurer ce qui nous sépare de ces équipes là. Patrice Lair peut se permettre de démarrer la rencontre avec trois internationales sur le banc". Conscient de cela, Dominique Steinberger n'était pas pour autant désabusé : "Le collectif n’a pas explosé, j’ai apprécié l’attitude de certaines joueuses cadres aussi. Et physiquement, on était bien". L'entraîneur lyonnais Patrice Lair reconnaissait le courage adverse : "Elles sont restées solidaires jusqu’au bout, et je souhaite de tout cœur qu’elles restent avec nous en D1".

Débuts difficiles pour les promus

Soyaux qui retrouvait la D1 comme Vendenheim aura aussi connu des débuts difficiles. Dans un enceinte de Bondoufle de 19 000 places qui sonnait bien creuse avec 300 personnes, le stade Maquin étant en travaux, Juvisy n'a pas eu de problème à trouver ses repères. Gaëtane Thiney aura été la grande artisane de ce succès. Vingt minutes de jeu et un corner de l'internationale trouvait la tête de Guilbert. La n°17 des Bleues allaient s'y donner à coeur joie lancée par sa partenaire Soubeyrand (37e) puis d'une frappe dans la lucarne opposée (62e) avant de finir par la panoplie complète avec une tête (81e). Le récital était conclu par une réalisation de Tonazzi sur une passe décisive de Trimoreau, la deuxième de la journée (86e) faisant presque oublier que Soubeyrand avait aussi manqué un penalty (76e). Malgré cette lourde défaite, Corinne Diacre relativisait : "On est là pour travailler, on le sait. Je suis fière du groupe car aucune fille ne se cache. Malgré tout, je vais montrer aux joueuses certaines choses à ne pas répéter. On doit progresser quand on a le ballon, ne pas le perdre trop vite et surtout se procurer des occasions."

Diguelman libère Montpellier

Ne parvenant pas à se défaire du système mis en place par le coach ruthénois, Montpellier a dû avoir recours à un coup de pied arrêté frappé par Ludivine Diguelman, remplaçante au coup d'envoi. La capitaine de l'équipe de France militaire a inscrit le seul but du match à un quart d'heure de la fin. Benameur impeccable jusque là ne pouvait rien faire sur le coup. Mais ce résultat laissait par conséquent des regrets aux visiteuses et à Franck Plenecassagne : "C’est râlant car on fait le match qu’il faut. On ne concède pas d’occasions. On avait même fait le plus dur avant ce coup franc. Mais, Montpellier, c’est comme Lyon... Une occasion et ça fait but." Pour Sarah M'Barek, cette victoire reconnaissait que ce but avait été une libération mais justifiait la prestation de son équipe avant de mettre en exergue le manque d'efficacité offensive : "Contre Rodez, c’est toujours un derby avec dans son rang de nombreuses anciennes Montpelliéraines. Nous, il nous manque encore le petit plus pour nous procurer des occasions. Mais, je ne demandais pas plus que le succès !" Montpellier débute la saison comme l'an dernier par une victoire avant de se rendre samedi prochain à Yzeure.

Guingamp réussit sa première

Ellie Hamon et Guingamp ont assuré l'essentiel face à Muret (photo S Duret)
Face au promu, et sous les yeux du Président de la FFF Noël Le Graët, Guingamp a débuté par un succès au stade Fred Aubert. Après un début de match où Morel avait deux opportunités, les joueuses bretonnes se faisaient de grosses frayeurs défensives. C'est finalement Rissoan juste avant la pause qui montrait la voie du succès d'une frappe qui lobait la gardienne de 35 m (1-0, 45+1'). Mais Muret avait de la ressource et notamment Tenret qui égalisait sur une action individuelle. Un score de parité qui ne durait que quelques minutes puisque Amani en deux temps venait battre Fromantin. Guingamp n'allait jamais se mettre à l'abri malgré deux transversales, et Muret aura la balle d'égalisation en fin de rencontre. Comme les deux autres promus, Muret s'incline mais sur un score plus modeste.

Dernier match de cette journée, l'opposition entre Hénin-Beaumont et Yzeure n'a pas trouvé de vainqueur. Les Yzeuriennes faisaient le plus dur en ouvrant le score grâce à leur recrue Anaïs Ribeyra. Mais les joueuses de Yannick Ansart égalisaient à la reprise par l'inévitable Aurélie Desmaretz (1-1, 52'). Les deux équipes se partageaient finalement les points du match nul.


Lundi 5 Septembre 2011
Sebastien Duret