#D1Arkema - En chiffres, comment le PSG a fait vaciller la machine lyonnaise

Vainqueur de l’Olympique Lyonnais lors du choc de la D1 Arkema et désormais nouveau leader, le Paris Saint-Germain a mis les ingrédients pour faire tomber une équipe intouchable depuis des années. Retour sur cette rencontre en chiffres.



De par sa rareté, un succès face à l’OL fait toujours parler quand il survient. Mais si les qualificatifs comme « historique » ou « exploit » ressortent depuis vendredi, c’est avant tout grâce à la manière employée par le PSG pour parvenir à infliger une troisième défaite à son adversaire dans l’histoire des confrontations entre les deux équipes en D1. En maitrise durant la majeure partie de la rencontre, les Parisiennes ont paralysé une équipe lyonnaise des mauvais jours.

Et ce en commençant par les réduire au silence offensivement. Avec quatre tirs pour seulement un cadré, l’OL affiche ses pires statistiques toutes compétitions confondues depuis au moins le début de la saison 2017-2018 (soit 102 rencontres analysées). Même chose pour les xG* lyonnais sur ce match, avec un petit 0,28 (pire total TCC sur la même période) loin des standards des joueuses de Jean-Luc Vasseur en championnat (2,7 xG par match). En proportion de tirs cadrés (25%), seule la demi-finale aller face à Manchester City en avril 2018 fait pire (22% de tirs cadrés).
Les quatre tirs de l’OL face au PSG (Point = réussi / X = hors cadre ou contré).

Paris a retenu les leçons du passé

Pour parvenir à asphyxier l’OL devant dans de telles proportions, les joueuses d’Olivier Echouafni ont su tirer les enseignements des récents affrontements entre les deux équipes. Et ce en gênant avant tout les transmissions lyonnaises : 82% de passes réussies seulement contre 87% en moyenne en D1. Un chiffre similaire à ceux vu lors des derniers PSG-OL en Coupe de France et en championnat (80%).

Un pressing et une intensité constants qui ont permis au PSG de récupérer un nombre record de ballons dans la moitié de terrain adverse dans un PSG-OL (21). De quoi forcer les Fenottes à reculer légèrement et à se précipiter par instant, ces dernières perdant par conséquent pas moins de 29 ballons dans leur propre moitié de terrain (plus haut total en championnat sur les quatre dernières saisons). Symbole de ces difficultés à contrôler l’entrejeu, la rencontre difficile vécue par Amandine Henry au Parc des Princes.

D’habitude métronome du jeu rhodanien et essentielle dans les transitions, la milieu a été bousculée dans les duels. En effet, si elle est restée dans ses standards défensivement, elle a fait preuve de plus de difficultés pour ressortir les ballons rapidement et se projeter vers l’avant, avec une faible proportion de duels offensifs (2 sur 7 disputés) et aériens remportés (1 sur 5 disputés) par l’internationale française en plus d’un jeu de passe plus latéral ou en arrière que d’habitude. En prime, sur les quatre ballons qu’elle perd, trois sont dans sa moitié de terrain.

Tout l’inverse d’une Sara Däbritz à l’opposé dans le milieu parisien, auteure d’un gros travail dans l’ombre et bien souvent au marquage de la Française notamment dans le premier acte : 41% de duels offensifs remportés (7 sur 17 disputés dont 3 dribbles sur 4 réussis) et 75% de duels aériens remportés (3 sur 4 disputés). Sa volonté de remonter le ballon lui en a fait perdre un certain nombre (9) mais toujours à bonne distance de sa cage : seulement deux ont été lâchés dans sa moitié de terrain.

Rien d’alarmant pour l’OL mais…

En brisant la mécanique habituelle du milieu de l’OL, Paris a réduit les velléités offensives de celui-ci en rendant son jeu stérile. En atteste le nombre de fois où les Lyonnaises sont parvenues à rentrer dans la surface adversaire (13 fois soit leur plus faible total en championnat depuis deux ans). Et contrairement à ce qui a pu arriver lors des derniers affrontements, Lyon n’a pas réussi à se sauver grâce aux coups de pied arrêtés malgré sept tentatives. La faute notamment à une Christiane Endler solide dans ses sorties et une Wendie Renard bien cadrée par la défense parisienne.

Comme le montrent les chiffres globaux et la rencontre dans son ensemble, à défaut de pouvoir dominer pleinement le match, le PSG a su le neutraliser pour mieux le maitriser sur la durée, bien aidé par son but inscrit rapidement dans la partie. Un plan similaire à celui tenté récemment par le Bayern pendant le Final 8 de la Ligue des Championnes en août dernier mais avec cette fois plus de maitrise et de réussite au bout.

Pour l’OL, il n’y a pas de quoi paniquer pour la suite. Mais ce coup de frein est à prendre sérieusement en compte pour des Lyonnaises moins tranchantes par séquence depuis le début de saison, comme ce fut le cas par exemple contre Fleury ou Dijon, et qui ont fini par le payer.

Des enseignements à tirer des deux côtés qui ne confirment en tout cas qu’une seule chose : le match retour promet d’être palpitant.


Toutes les statistiques de cet article sont fournies par notre partenaire InStat Football : https://instatsport.com

*xG : Expected Goals, soit le nombre de buts que l’équipe aurait dû marquer en fonction de la probabilité que ses tirs se transforment en buts (calculée grâce à divers facteurs).

Dimanche 22 Novembre 2020
Daniel Marques