EURO 2025 - Retour sur les quarts et présentation des demi-finales

La Suisse, qui bat des records de présence au stade au cours d'un Euro très bien organisé, est récompensée sur le terrain par des oppositions à élimination directe proposant un suspense toujours bienvenu pour le spectacle et l'intérêt porté à la compétition. Deux des quatre quarts de finale ont rendu leur verdict aux tirs au but, l'Angleterre et l'Allemagne rejoignant le dernier carré, l'Italie s'est qualifiée sur un but à la 90e minute de jeu, et même dans le quart de finale le plus déséquilibré sur le papier, il aura fallu plus d'une heure à l'Espagne pour prendre le dessus sur le pays-hôte, qui sort d'un Euro réussi avec les honneurs.

Les résultats des quarts de finale ne sont finalement pas très surprenants, et ont permis de confirmer plusieurs choses sur les équipes présentes. Dans le premier quart de finale, le renouveau de l'Italie, porté par un championnat en progression, ainsi que la déception permanente qu'est la Norvège, incapable compétition après compétition de se hisser au niveau que la qualité de ses joueuses devrait lui permettre, aussi bien en termes de résultats que de jeu. Dans la deuxième demi-finale, la déception continue de la Suède, dont la solidité et sa maturité tactique laissent régulièrement penser qu'elle peut aller au bout avant de perdre ses moyens. Et le fighting spirit anglais, jamais battu avant le coup de sifflet final. Dans la dernière demi-finale, que dire d'une équipe allemande qui a su, à 10 contre 11 pendant plus de 120 minutes, aller au bout d'elle-même pour aller chercher la qualification ? Et que dire alors de la France, qui a perdu ses moyens en supériorité numérique, oubliant les qualités sur lesquelles elle s'était reposée depuis le début du tournoi pour buter sur un adversaire qui ne lui réussit pas et une élimination en quart de finale devenue une marque de fabrique...

Le champion d'Europe en titre partira assez nettement favori face à l'Italie. S'il ne faudra en aucun cas sous-estimer une sélection qui est au rendez-vous des demi-finales en montrant sa volonté de ne jamais rien lâcher, il convient de reconnaître que l'Italie a profité d'un parcours favorable pour atteindre le dernier carré et qu'une Espagne remaniée est la meilleure équipe qu'elle a rencontrée (pour une défaite à la clé). L'Italie comptera évidemment sur son organisation tactique pour embêter les Lionesses et une Cristiana Girelli prête à faire payer le moindre faux-pas défensif, alors que la présence de Leah Williamson n'est pas encore certaine. L'Angleterre a cependant largement les moyens de l'emporter avec aise, cela dépendra en partie de son état physique alors qu'elle aura eu un jour de repos en moins en plus d'avoir disputé une prolongation alors que Sarina Wiegman ne devrait pas changer son équipe de départ. Jess Carter devrait moins souffrir que depuis le début de la compétition, l'attaque italienne n'ayant pas les joueuses les plus rapides de la compétition.

Le champion du monde en titre aura l'avantage dans cette deuxième demi-finale notamment grâce à sa fraîcheur. Elle n'a pas de soucis de blessures, Cata Coll ayant fait son retour et Aitana Bonmati ayant pu enchaîner. Elle ne fera -a priori- pas non plus face à une équipe regroupée dans sa surface, ce qui peut la mettre en échec comme cela fut le cas de la Suisse pendant plus d'une heure. L'Allemagne sera elle portée par cette qualification aux forceps face à la France, mais il n'en reste pas moins qu'elle sera logiquement plus entamée physiquement et qu'elle continue de connaître de soucis de blessures et de suspension en défense. La rapide expulsion de Kathrin Hendrich en quart de finale a boosté la solidarité et la combativité d'une équipe qui avait montré toutes ses lacunes contre la Suède en phase de groupe, d'Ann-Katrin Berger dans les buts à Giovanna Hoffmann, qui avait été préférée à Lea Schüller à la pointe de l'attaque. L'attaque allemande a les qualités pour mettre à mal une défense espagnole qui n'a pas forcément montré son meilleur visage, l'Espagne de son côté a pu manquer de tranchant offensivement mais regorge de talents capables de faire la différence à n'importe quel moment.

1 : soit le nombre de joueuses qui évoluaient en Arkema Première Ligue en 2024-2025 qui est encore en compétition avec l'une des sélections demi-finalistes. Il s'agit de Sarah Däbritz, qui quitte par ailleurs le championnat français cet été. A l'inverse, Jule Brand et Olga Carmona vont le rejoindre.
2 : sur les quatre demi-finalistes, deux ont déjà gagné l'épreuve (Allemagne, 8 fois et l'Angleterre, 1 fois). L'Italie a été deux fois finalistes (1993 et 1997) et l'Espagne égale sa meilleure performance (demi-finaliste en 1997).
3 : soit le nombre de joueuses suspendues pour les demi-finales (Nüsken, Hendrich pour l'Allemagne, Aleixandri pour l'Espagne).
4 : soit le nombre de buts de la meilleure buteuse à ce stade de la compétition. Il est détenu par l'Espagnole Esther González.
4 : soit le nombre de passes décisives de la meilleure passeuse à ce stade de la compétition. Il est détenu par l'Espagnole Alexia Putellas.
17 (sur 41) : soit le nombre de tirs non réussis depuis le point de penalty (tirs au but ou penalties). Sur les 17 échecs, 10 arrêts de la gardienne, 5 tirs non cadrés et 2 montants.
38 : Jessica Fishlock est devenue la buteuse âgée en phase finale en marquant à 38 ans et 176 jours et succède à l'Écossaise Julie Nelson (37 ans et 33 jours)
100 : le nombre de buts inscrits après France - Allemagne soit le record de l'épreuve (Précédent record : 95 en 2017)
20 504 : soit la moyenne de spectateurs par rencontre après les quarts (574 117 en cumulé. Le record anglais de 574 875 à l'issue de la finale va tomber en demi-finale).
34 128 : l'affluence de France - Allemagne est le nouveau record pour une rencontre de quart de finale.