Formation - Le Pôle FRANCE de Clairefontaine à l'INSEP

Elles ont entre quinze et dix-sept ans et font partie du pôle France. Les meilleures Françaises de chaque classe d'âge. Une sélection parmi les soixante-dix autres qui sont réparties dans les pôles régionaux, pour être plus à proximité de leur environnement familial. Vingt-quatre à peu près au total. Le futur de la France du football féminin est désormais à l'INSEP.



L'INSEP
Installées depuis Septembre 2014 à l'INSEP (Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance), 28ème Pôle France intégrant l'institut, elles y préparent leur futur personnel au sein d'un environnement multi-sportifs où tous les athlètes de haut niveau se retrouvent, quelles que soient leurs disciplines, dans une sorte d'Université de la Performance, insérée dans un ADN de l'Olympisme français, maîtrisant parfaitement la notion de double projet, au cœur de la démarche de Jean-Pierre De Vincenzi : d'un côté, celui sportif ; de l'autre, celui scolaire et universitaire.

DTN du Basket-ball, entraîneur médaille d'argent Jo de Sydney 2000, récemment nommé, ce dernier cherche à ouvrir l'INSEP « appartenant à tous car propriété de l'Etat », auprès de tous les partenaires potentiels (entreprises, fédérations, athlètes) pour associer, ce qu'il qualifie sur la très récente INSEP web tv (Octobre 2014) être un centre multiculturel de compétences diverses (chercheurs, entraîneurs, fédérations, athlètes, etc..) toutes les composantes vers un objectif partagé, la performance, identifié autour d'une valeur commune : « l'Or Olympique ».

C'est le savoir-faire de l'INSEP où les médailles ne se comptent plus depuis sa création (1975) et qui a été l'exception française en créant un établissement d'état dans un monde occidental qui n'avait pas encore à l'esprit que le sport était l'expression d'une qualité individuelle ainsi que celle d'une nation que la Fédération Française de Football a choisi comme partenaire pour un projet très ambitieux qui respire à chaque propos : la Coupe du Monde de football féminin en 2019 pour lequel la France déposera son dossier de candidature dans la quinzaine qui va venir.

Le Savoir-faire de l'INSEP
28 Pôles France. INSEP, un acronyme qui respire le dépassement de soi. « Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance ». Des résultats sportifs qui dépassent le normal. Une entité déclinée régionalement. Des conditions d'aide à la performance sportive rarement égalées ailleurs.

Un ensemble d'arguments.
On trouve donc à l'INSEP désormais les jeunes footballeuses du Pôle France autrefois à Clairefontaine qui côtoient des basketteurs du même âge, des judokas, des épéistes, assis sur les mêmes bancs d'école ; disposant des mêmes avantages, énormes quand on arrive à ce niveau de performances : une classe à 3 minutes de son terrain d'entraînement, des horaires aménagés prévus et organisés, étudiés et analysés pour permettre une réussite à 100 % aux différentes options du baccalauréat 2014, des soins médicaux immédiats et des outils venant d'autres disciplines que le centre de Clairefontaine, axé sur le football ne pouvait pas offrir.

Reconnus par les fédérations.
Pourtant les fédérations, « clientes » de l'INSEP se sont créees des outils indépendants. Le football, le Judo, le Cyclisme. Mais sur le plan « formation sportive et formation scolaire », aucunes ne sont arrivées à égaler le niveau atteint par l'établissement. C'est ce que précisait Jean-Pierre de Vincenzi quand il avait failli supprimer la piste de cyclisme, datant de l'époque lointaine de Daniel Morelon et Pierre Trentin, rappelé à l'ordre par la même Fédération, confirmant son engagement auprès de l'INSEP pour « former les jeunes » en complément de l'outil moderne qu'il s'était créé pour encadrer les A.

Une réussite scolaire, sociale.
Un ensemble d'accords constitué de contrats spécifiques auprès de l'Education Nationale comme du Ministère de l'Enseignement Supérieur déléguant, sur place des enseignants de qualité permettant de présenter un résultat final de 100 % au baccalauréat 2014, toutes options confondues avec 4 mentions TB, 12 Bien et 19 assez bien. Inès Jaurena (Fcf Juvisy) étant là pour justifier que l'approche universitaire était aussi bien abordée avec une 2ème année de journalisme encadrée par des professeurs d'écoles reconnues venant dans l'établissement, pour former les candidats à des diplômes d'état.

Un lieu historique synonyme de valeurs
De plus, étant dans un environnement au passé glorieux que Jean-Pierre de Vincenzi souhaite mettre, au quotidien en lumière, comme un cadre d'accompagnement des anciens vers les jeunes, les athlètes conscients de cette force, se cadrent et s'auto-régulent entre eux, dès lors que certains ou certaines commettent des impairs de règles dites comme non-dites. Une forme de transmission des valeurs, du plus haut niveau, vers le plus haut niveau.

Dans ce lieu historique, s'y sont formés David Douillet, Tony Parker, Jean-François Lamour, Teddy Riner, Amélie Mauresmo, etc... et la liste de ceux qui ont pu s'y réaliser sur le plan scolaire, universitaire et ensuite professionnel montre à quel point, l'INSEP a su gérer la pratique de l'exigence sportive et de celle professionnelle pour apporter les bases de la réussite humaine et financière tout simplement.

Le choix de la fédération, spécifique aux féminines.

L'ex-judokate Frédérique Jossinet a contribué à ce rapprochement
Ce savoir faire semble avoir été essentiel aux yeux de Brigitte Henriques, rappelant une vérité biblique aux interlocuteurs présents, et utiles à rappeler aux joueuses en devenir : « le football féminin est fait, quasiment à l'unanimité de clubs amateurs qui n'ont pas les moyens de donner une rémunération totale et complète aux joueuses. Les joueuses payées ne sont pas professionnelles, elles sont sous statut amateur et on ne peut pas promettre à une jeune joueuse de vivre de sa passion, en France comme dans les autres pays européens. L'exception de Lyon et du PSG restent des exceptions, et tant mieux qu'on les aient en France».
François Blanquart (DTN) appuyant l'argument en précisant que les excès du football masculin en la matière amenait maintenant « à mettre en place des formations pour les joueurs masculins afin qu'ils trouvent des solutions de reconversion » alors que la rémunération perçue de leurs qualités sportives avaient été bien insuffisante pour en vivre, ou pour épargner.
C'est donc sous la houlette de Frédérique Jossinet que ce projet s'est mis en place, (détachée auprès de la FFF, responsable de la transversalité du projet de la féminisation du football féminin) restée très longtemps à l'INSEP et dont on ne compte plus les médailles olympiques, diplômée de l'Essec avec un Master du Sport, spécialisé en management et stratégie d'entreprise, plus qu'habituée des lieux qui nous communiquait sa passion de l'endroit et à quel point ; elle pouvait affirmer que « c'était un lien fantastique d'échanges, de performances, et de formations » concluant auprès des jeunes joueuses que c'était certainement « la meilleure chance de leur vie ».

William Commegrain.
Lesfeminines.fr

Didier Christophe en charge de la formation

Après une phase d'adaptation prévue par François Blanquart, les jeunes filles devraient travailler dans les mêmes conditions footballistiques qu'à Clairefontaine puisqu'au-delà du synthétique, suffisant pour le groupe actuel, un terrain annexe verra le jour pour compléter l'offre de terrains. Didier Christophe, en charge de la formation de ces jeunes filles, rappelant que les conditions étaient identiques voire meilleures, puisque tous les départements de la formation des jeunes étaient dans un même lieu, disponibles au même moment.
Pour elles, si l'environnement du football était plus complet à Clairefontaine avec plus de terrains, notamment le synthétique couvert, le fait d'avoir une scolarité dans le même lieu leur permettait de s'entraîner deux fois par jour, en gagnant sur le temps de trajet vers le lycée de Rambouillet et les heures de permanence perdues alors que la gestion du temps leur permettait actuellement de pouvoir se reposer dans leurs chambres, entre deux entraînements.
En transférant le Pôle France de Clairefontaine vers l'INSEP, la Fédération Française de Football cherche à améliorer l'acquis pour aller vers des titres, en bénéficiant du savoir-faire unique de l'INSEP, adapté à l'économie du football féminin : la performance sportive associée à la réussite scolaire et universitaire. Si l'INSEP y trouve un partenaire économique justifié par un savoir-faire identifié ; la Fédération opte pour un outil à disposition qui a une vocation essentielle : se donner l'objectif de remporter la Coupe du Monde 2019 en offrant un meilleur outil à la génération appelée à la jouer. Au final, deux objectifs qui s'associent : la mission « Or Olympique » de JP de Vincenzi et « le titre de Champion du Monde de football féminin ».
Une porte ouverte vers l'excellence ? La Fédération Française répondant : « vers un titre ! »

Mercredi 15 Octobre 2014
Sebastien Duret