JO - Elise BUSSAGLIA : "J'ai pris mes responsabilités"

La milieu de terrain des Bleues est revenue sur le penalty manqué malgré la déception de l'élimination tricolore qui était aux portes d'une première finale.



Elise Bussaglia (photo E Baledent/LMP)
Vous choisissez de tirer le penalty, cela tarde un peu car l'arbitre fait reculer les joueuses. Avez-vous été déconcentrée ?
Au moment du penalty sifflé, que tu sais que tu vas le tirer, après tout le temps qui passe, c’est du temps qui s’écoule qui n’est pas à ton avantage parce que le temps de penser à plein de choses. Après des penalties, j’en ai mis je ne sais pas combien et voilà c’est le premier que je rate. Il aurait mieux fallu en rater un autre et mettre celui-là. J’ouvre trop mon pied et ça passe à côté. Je veux vraiment m’appliquer mettre de la force car à ce niveau-là, si je ne mets pas de force, la gardienne peut faire l’arrêt.

Comment avez-vous vécu ensuite les dernières minutes ?
Je pense à mon penalty mais j’essaye de me reconcentrer dans le match. Après il restait du temps, je me dis que l’on va avoir encore d’autres occasions. Peut-être pas aussi franches mais il y a encore deux trois coups à jouer mais malheureusement, on n’arrive pas à la mettre au fond. J’essaye de rester dans le match et de me concentrer sur ce que j’ai à faire pour le reste du match. Plus le temps passe et plus tu te dis que ça va être compliqué de marquer. On essaye d’emmener le ballon vite sur le côté pour amener des centres. Et après on essaye de leur mettre le feu dans la surface. Malheureusement il a manqué un peu truc pour mettre le deuxième but.

A la fin vous êtes rentrée tout de suite aux vestiaires...
J’ai voulu m’isoler un peu. On a beau dire tout ce que l’on veut, tu sais qu’il est pour toi. Si on égalise, je pense qu’après on peut mettre un troisième vu la pression qu’on leur mettait. C’était contre personne, j’avais besoin de me retrouver seule parce que dans ces moments-là, que ce soit les filles, le staff, ce qui se passe dans ma tête, c’est à moi de le gérer et ça va être compliqué. Je n’aurai peut être plus la possibilité de vivre une finale dans ma carrière. Pour les autres, je suis désolée, pour toute l’équipe parce que si je le mets, ça change tout. J’ai pris mes responsabilités. Après il y a eu d’autres événements dans le match qui aurait dû faire qu’on gagne ce match.

C'est vous qui décidez de tirer ?
Oui. Il n'y a pas de liste prédéfinie. Ce sont les joueuses qui se sentent prêtes. On s’est regardé à plusieurs, et j’y suis allée.

La France a mis beaucoup de temps pour produire son jeu. Etait-ce un choix ?
Face à une équipe aussi technique et à l’aise avec beaucoup de mobilités, on passe beaucoup de temps à récupérer le ballon, à défendre. Et quand on l’a récupéré, on a passé beaucoup de temps à essayer de le garder et à les faire courir. On prend deux buts sur coups de pied arrêtés alors qu’elles sont plus petites que nous et qu’on est sensées s’imposer là-dessus. On n’a pas réussi à le faire. Il y avait peut être un manque de fraîcheur, des adversaires qui nous pressent bien qui ont de la vivacité, qui viennent tout de suite sur le porteur de balle. Un manque de justesse technique qui nous fait défaut.

Comment allez-vous faire pour évacuer la déception avant le dernier match ?
On a la chance d’avoir un dernier match avec une médaille de bronze à aller chercher pour évacuer cette déception. Il y avait franchement largement la place sur la deuxième mi-temps d’inverser la tendance. On a l’expérience de l’année dernière et finir quatrième c’est vraiment la place que l’on ne veut pas. Je pense que tout le monde va faire en sorte de bien récupérer pour ce dernier match. On veut la médaille. Il n’y aura pas de problème pour remobiliser tout le monde.

A Londres,
Sébastien Duret


Lundi 6 Aout 2012
Sebastien Duret