Ligue des Champions - Des louves contre des lionnes (partie I)

La finale de la Ligue des Championnes opposera Lyon à une équipe allemande comme tous les ans depuis quatre ans. Cette année, c’est Wolfsbourg, novice en la matière qui représente la Bundesliga en finale.



Lotta Schelin et Conny Pohlers (photo uefa.com)
L’affiche de la finale de Ligue des Championnes était envisageable dès le début de la saison, entre un Olympique Lyonnais double tenant du titre et et un VfL Wolfsbourg en pleine progression et très renforcé, au contraire de Potsdam qui venait de perdre en particulier Babett Peter et Bianca Schmidt parties à Francfort et Viola Odebrecht arrivée justement à Wolfsbourg.

Arsenal et les clubs suédois ne semblant pas vraiment en mesure de remettre en cause la désormais traditionnelle mainmise de Lyon et des clubs allemands sur la compétition européenne, le pronostic se portait naturellement sur Potsdam et sur les deux clubs que l’on retrouve finalement.

La suprise Arsenal

Pourtant les Anglaises ont quelque peu fait mentir le pronostic : dans l’élan de la création de la Women’Premier League, championnat professionnel, Arsenal a éliminé Potsdam en huitièmes de finales en l’emportant à l’aller comme au retour, ce qui reste un événement, les éliminations avant la finale d’équipes allemandes hors des duels germano-allemands se comptant sur les doigts d’une main.

Mais en demi-finale, Arsenal a buté sur Wolfsbourg en perdant tous ses espoirs dès le match aller perdu 2-0 à domicile. Même si Kim Little entretenait un petit espoir en égalisant à 1-1 en début de deuxième mi-temps au retour, la capitaine Nadine Keßler remettait les choses à plat en transformant un pénalty en deux temps.

La Suède battue par la France

Camille Abily, buteuse l'an dernier en finale (photo uefa.com)
Les équipes suédoises ont par contre confirmé qu’avec le déclin d’Umeå et en attendant l’arrivée du Tyresö de Marta, Christen Press et Verónica Boquete, elles n’étaient plus en mesure de jouer le titre. Malmö, qualifié comme champion et entre temps vice-champion à la différence de but avec Tyresö a explosé face à Lyon en quart de finale (0-5 et 0-3) et Göteborg a concédé deux défaites à Juvisy au même stade confirmant que la Division 1 n’a pas grand chose à envier au Damallsvenskan.

Avant de rencontrer Arsenal, Wolfsbourg avait eu un parcours relativement facile d’abord face aux Polonaise de l’Unia Racibórz puis au Norvégiennes de Røa qui ont toutefois réussi à arracher le nul au retour. En quart, ce sont les Russes de Rossiyanka qui se dressaient face aux Allemandes qui se faisaient une légère frayeur à l’aller dans la Volkswagen Arena : menant 2-0 et à 11 contre 10 après l’expulsion d’Olesya Mashina, elles avaient concédé un but dès le début de deuxième mi-temps et restaient à portée avant le match retour malgré une importante domination (19 tirs à 5). Au stade Luzhniki, il leur fallait plus d’une heure avant de se mettre à l’abri.

Le parcours lyonnais a été nettement plus linéaire face à des adversaires du même calibre : les Finlandaise du PK-35 Vantaa ont été avalées 7-0 et 5-0, l’autre équipe russe du Zorkiy Krasnogorsk n’a pas mieux résisté (0-9 et 0-2) et Malmö a donc également été balayé. La demi-finales franco-française contre Juvisy a connu à peu près aussi peu de suspense et Lyon arrive en finale avec des statistiques impressionnantes (8 matchs, 8 victoires, 40 buts marqués, 1 but encaissé).

La même réussite domestique

Lyon et Wolfsbourg arrivent à Stamford Bridge après une saison déjà réussie sur le plan national. Les deux équipes ont été sacrées en championnat au mois d’avril avant la fin de la compétition. Là aussi, le parcours diffère un peu : Lyon a remporté tous ses matchs alors que Wolfsbourg a laissé quelques points en routes : un 0-0 contre Essen lors de la 6e journée et un 2-2 contre Bad-Neuenahr lors de la 11e trois jours avant une lourde défaite 3-0 contre le Bayern avec un milieu remanié privé de Nadine Keßler et de Zsanett Jakabfi. Les louves avaient donc remporté 26 de leurs 30 premiers matchs de la saison, toutes compétitions confondues.

Elles ont en particulier affirmé leurs prétentions sur le titre au mois de novembre en battant Francfort et Potsdam à 15 jours d’intervalle. Contre les championnes en titre, c’est la capitaine Nadine Keßler qui renversait la situation alors que son équipe était menée 1-0, but de Lisa Evans mais jouait en supériorité numérique après l’expulsion de Jeannette Yango. Elle égalisait d’abord à dix minutes de la fin avant de marquer le but de la victoires dans les arrêts de jeu.

Wolfsbourg a certes perdu les deux matchs retours ces dernières semaines mais le match contre Potsdam n’a aucune signification pour une équipe qui avait déjà le titre en poche et les yeux tournés vers ses deux finales du mois de mai et qui est arrivée avec une composition très fantaisiste et 7 titulaires au repos (sans compter les blessées). Le match contre Francfort est plus intéressant même s’il n’était pas vraiment décisif non plus puisqu’une victoire dans les quatre derniers matchs suffisait4. Face à une équipe de Francfort remise en selle par son deuxième changement d’entraîneurs de la saison et son recrutement hivernal, elles étaient logiquement battues.

La suite demain et jeudi.

CHR$

Mardi 21 Mai 2013
Sebastien Duret