Ligue des Champions - Olivier ECHOUAFNI (PSG) : « L’équipe est allée au combat du début à la fin »

D’abord déçu, voire même triste à l’issue de l’élimination de son équipe par Chelsea en quart de finale de la Ligue des champions, l’entraineur du PSG Olivier Echouafni s’est vite remis de ses émotions en conférence de presse d’après-match. Au point de décrire ce match comme un acte fondateur pour son équipe.



photo Eric Baledent
Olivier, le scénario de la rencontre est un peu cruel.
Un peu… Il a été totalement cruel, je suis tellement déçu pour mon groupe, autant d’efforts anéantis sur une faute d’inattention… Je suis déçu pour elles car elles ont tout donné, à la mi-temps on savait qu’on pouvait renverser le match, ce qu’on a plutôt bien fait. Il nous a manqué d’expérience sur cette fin de deuxième mi-temps.

Vous en voulez à vos joueuses qui sont parties à la faute sur le but adverse ?
Chelsea, sur l’ensemble des deux matches, c’est 3 occasions, 3 tirs cadrés, 3 buts. On n’a pas eu ce réalisme, notamment là-bas où on n’a pas su se créer d’occasion. Il nous a manqué des choses à l‘aller mais l’a c’était un match de haut niveau, même si on n’a pas eu assez de lucidité dans le dernier geste, dans le dernier centre. Les filles ont tout donné, mais ça n’a pas suffi.

Cette 2e période vous laisse des regrets, quand vous voyez ce que votre équipe est capable de faire ?
Le match aller n’a pas été à la hauteur de nos espérances, à 1-0 ça aurait été mieux, ça nous aurait permis d’aller chercher ce résultat et cette qualification. Cette équipe de Chelsea joue avec ses atouts mais n’a rien montré lors de ce match retour… On a fait honneur à nos couleurs, à nos supporters qui nous ont poussé jusqu’au bout. C’est magique, on doit le retenir et continuer de créer ce lien avec eux.

On a vu un match avec beaucoup d’émotion, vous en retirez un côté positif ?
En effet, on sent qu’il y avait une vraie croyance autour de ce match. Voir ces images de nos filles qui vont saluer les supporters à la fin ça en dit long sur ce qui va et ce qui peut se passer dans les saisons à venir. Les supporters se sont reconnu dans cette équipe qui n’a rien lâché et qui est allée au combat du début à la fin. Il y a eu un peu de crispation en première mi-temps, bien sûr, entre l’envie de vouloir attaquer et celle de ne pas prendre de but car on savait que ce serait difficile. Ça ne peut etre que fondateur pour la suite.

Dans ce genre de situations, Lyon arrive à se qualifier, mais à Paris, ça bloque. Pourquoi ?
Je vous ai parlé d’expérience. L’OL est une équipe qui se connait par cœur, c’est une équipe qui a beaucoup de vécu. Si elles y arrivent c’est un tout, on a aussi du talent, il faut une prise de conscience sur leur niveau. Elles vont progresser à travers ce match-là.

Vous avez fait un coup tactique avec une animation à 3 derrière. Vous en êtes satisfait ?
Si on était qualifié j’aurais dit qu’il était bon ! Il fallait changer des choses vu le peu d’occasions qu’on s’est créé à Chelsea, ça m’a fait prendre conscience avec le staff qu’il fallait changer certaines choses, selon les états de forme. Malheureusement hier on a eu la blessure de Dudek, Cook l’a remplacé à gauche de la défense, et a fait un très bon match pour une première en Ligue des champions, je lui tire mon chapeau. On a surpris Chelsea qui ne s’attendait pas à ce qu’on joue comme ça, on a bien utilisé ce système en deuxième période en faisant beaucoup de décalages, et de centres, on s’est créé beaucoup d’occasions mais il a manqué la finition. Ça viendra.

Encore une fois, l’entrée de Fran Kirby vous a embêté…
On connait, son talent, ses qualités de percussion et de vitesse… Elle a été moins pressante qu’au match aller, mais elle est toujours là où il faut.
On sent quand même à votre manière de parler beaucoup de confiance, et même d’espoir dans l’avenir…
Complètement, il nous reste une compétition, le championnat. On a une troisième bataille à mener, on a fait beaucoup d’efforts depuis 9 mois, les filles mériteraient d’être récompensées. C’est sûr que dans les 48 heures ça ne va pas etre facile d’aller remotiver tout le monde, mais croyez-moi on va aller de l’avant. Ce groupe-là a du potentiel, j’espère qu’ils pourront le montrer.

La non-sélection en équipe de France de Katoto à la veille de ce match a-t-elle eu une incidence sur sa prestation ?
Je ne pense pas, je ne vais pas rentrer dans ce débat. Ce soir j’ai vu une Marie-Antoinette qui a fait beaucoup d’effort, on lui en demande beaucoup, on lui met énormément de pression, elle essaye d’être à la hauteur ! Elle manque de confiance en ce moment, mais j’ai confiance en elle je sais qu’elle peut finir meilleure buteuse du championnat.

Quels leviers allez-vous actionner pour aider vos joueuses à se relever ?
Il faut savoir toujours rebondir dans le football, même quand ce n’est pas évident, je pense que l’équipe va relever le dernier défi qui nous attend, qui sera de taille, on se rapproche.

Quelles sont les pistes d’amélioration pour votre équipe ?
Je suis vraiment déçu pour mes filles, mais je vais sortir d’ici, je vais repartir, et les aider à surmonter leur déception, ça fait partie de l’apprentissage. C’est cruel, mais il faut peut-être en passer par là pour continuer. On est sur la bonne voie, on aurait tellement voulu jouer l’OL… On aura ce match retour en championnat, mais aussi ce match de championnat contre Rodez dès dimanche, il faudra tout de suite se remettre dans le bain pour préserver nos chances d’aller chercher le titre.

Emma Hayes (coach de Chelsea) : « Mon équipe n’a pas eu peur »

Le match :
Au début, je savais que ça serait difficile. mais je savais après le premier match que ça pouvait aller. J’étais déçu de l’équipe en première période. Dans les dernières minutes, j’ai senti qu’elles voulaient gagner. Donc quand j’ai vu ce centre de Carney, je savais que ça allait rentrer. J'ai adoré l'ambiance il faut féliciter le PSG. Les deux buts viennent sur deux erreurs. Mais on s’était préparé et mon équipe n’a pas eu peur

L’ambiance ?
J’adorerais avoir une ambiance comme ça en Angleterre. On a la structure maintenant manque juste le marketing

Le prochain adversaire, Lyon :
Nous voulons jouer ce genre de match. Je les respecte c'est la meilleure équipe d’Europe, nous sommes à un niveau où nous pouvons nous battre avec ce genre d’équipes. Nous ne sommes pas favorites nous n'avons pas la pression. Je ne prétends pas qu'on va gagner avec la maîtrise, mais si on garde notre esprit correct on peut leur poser des problèmes

Ann-Katrin Berger, fautive sur le 2e but du PSG :
Ça fait partie du jeu, elle fait ses erreurs elle apprend mais elle n'a pas besoin de s'excuser car elle a aussi participé à la qualification au final. Elle va en sortir grandie elle fait partie d’un collectif où les individus font parfois des erreurs.

Jeudi 28 Mars 2019
Vincent Roussel