(photo Footofeminin)
Bonjour Fátima, on nous a prévenus que vous sortez à l’instant de votre cours de français. Comment se porte ce dernier quelques semaines après votre arrivée à Strasbourg ?
Ça va, je n’arrive pas encore à bien parler français mais j’aime apprendre. J’ai encore du mal avec certains mots et la connexion dans les phrases. Mais c’est important pour comprendre mes coéquipières et le coach et m’intégrer pleinement ici.
Vous êtes arrivée cet été après avoir connu le championnat portugais, notamment au Sporting, et espagnol. Pourquoi ce choix ?
C’est une proposition qui a surgi durant l’été. Elle était intéressante et j’ai beaucoup aimé les discussions que j’ai eues avec le coach et le staff de Strasbourg, ce qu’ils pensaient et attendaient de moi pour l’équipe. Ça m’a plu et j’ai décidé de venir.
Vous avez évoqué par le passé dans d’autres entretiens le fait d’être une joueuse certes physique, présente dans les duels, mais qui aimait aussi avoir le ballon et jouer. À quel point cela a joué dans la décision de venir à Strasbourg ?
Ça a beaucoup compté, c’était l’une des choses les plus importantes pour moi. Comme j’ai dit par le passé, même si je suis une joueuse physique, j’aime beaucoup avoir le ballon. C’est pour cette raison aussi que j’ai souhaité parler avec l’entraîneur, voir des vidéos de matches pour comprendre le style de jeu de l’équipe qui m’attendait ici.
J’aime vraiment avoir la possession et le ballon. Par exemple, quand j’étais en Espagne, ils ont changé d’entraîneur en cours d’exercice et le nouveau coach avait un style de jeu beaucoup plus direct. Je n’ai pas aimé la suite de la saison là-bas à cause de cela. C’est vraiment un point qui compte pour moi.
Vous arrivez en étant l’une des joueuses les plus expérimentées, qui a déjà disputé des grands tournois avec le Portugal, la Ligue des Champions au Sporting… le tout dans un groupe assez jeune à Strasbourg. Comment s’est passée votre intégration au sein du club et du groupe ?
J’ai été très bien accueillie. Le fait d’être dans une équipe assez jeune fait que mes coéquipières sont assez à l’aise, aiment faire des blagues, chambrer. Le plus difficile, finalement, reste la barrière linguistique. Peu d’entre elles parlent anglais et je ne parle pas encore français, je débute à peine. Mais tout le monde a été super accueillant que ce soit le vestiaire ou les membres du club.
Je suis effectivement une des joueuses les plus expérimentées de l’équipe et j’espère pouvoir aider les plus jeunes, que ce soit pour concrétiser leurs ambitions ou progresser sur certains aspects. Typiquement sur la communication sur la pelouse pendant les matches. J’ai la sensation qu’ici, elles parlent peu, alors qu’au Portugal et en Espagne, il y a l’habitude de beaucoup se parler sur le terrain. Culturellement, c’est moins le cas ici, elles sont plus discrètes.
Le fait d’avoir une compatriote dans le vestiaire avec Bruna Lourenço a dû aider par rapport à la barrière linguistique ?
Bien sûr, c’est toujours sympa de pouvoir parler sa langue au quotidien et j’ai le sentiment que si elle n’avait pas été là, ça aurait été plus compliqué pour moi. Mais mes coéquipières essaient toujours de m’aider d’une manière ou d’une autre, ce qui facilite les choses.
Ça va, je n’arrive pas encore à bien parler français mais j’aime apprendre. J’ai encore du mal avec certains mots et la connexion dans les phrases. Mais c’est important pour comprendre mes coéquipières et le coach et m’intégrer pleinement ici.
Vous êtes arrivée cet été après avoir connu le championnat portugais, notamment au Sporting, et espagnol. Pourquoi ce choix ?
C’est une proposition qui a surgi durant l’été. Elle était intéressante et j’ai beaucoup aimé les discussions que j’ai eues avec le coach et le staff de Strasbourg, ce qu’ils pensaient et attendaient de moi pour l’équipe. Ça m’a plu et j’ai décidé de venir.
Vous avez évoqué par le passé dans d’autres entretiens le fait d’être une joueuse certes physique, présente dans les duels, mais qui aimait aussi avoir le ballon et jouer. À quel point cela a joué dans la décision de venir à Strasbourg ?
Ça a beaucoup compté, c’était l’une des choses les plus importantes pour moi. Comme j’ai dit par le passé, même si je suis une joueuse physique, j’aime beaucoup avoir le ballon. C’est pour cette raison aussi que j’ai souhaité parler avec l’entraîneur, voir des vidéos de matches pour comprendre le style de jeu de l’équipe qui m’attendait ici.
J’aime vraiment avoir la possession et le ballon. Par exemple, quand j’étais en Espagne, ils ont changé d’entraîneur en cours d’exercice et le nouveau coach avait un style de jeu beaucoup plus direct. Je n’ai pas aimé la suite de la saison là-bas à cause de cela. C’est vraiment un point qui compte pour moi.
Vous arrivez en étant l’une des joueuses les plus expérimentées, qui a déjà disputé des grands tournois avec le Portugal, la Ligue des Champions au Sporting… le tout dans un groupe assez jeune à Strasbourg. Comment s’est passée votre intégration au sein du club et du groupe ?
J’ai été très bien accueillie. Le fait d’être dans une équipe assez jeune fait que mes coéquipières sont assez à l’aise, aiment faire des blagues, chambrer. Le plus difficile, finalement, reste la barrière linguistique. Peu d’entre elles parlent anglais et je ne parle pas encore français, je débute à peine. Mais tout le monde a été super accueillant que ce soit le vestiaire ou les membres du club.
Je suis effectivement une des joueuses les plus expérimentées de l’équipe et j’espère pouvoir aider les plus jeunes, que ce soit pour concrétiser leurs ambitions ou progresser sur certains aspects. Typiquement sur la communication sur la pelouse pendant les matches. J’ai la sensation qu’ici, elles parlent peu, alors qu’au Portugal et en Espagne, il y a l’habitude de beaucoup se parler sur le terrain. Culturellement, c’est moins le cas ici, elles sont plus discrètes.
Le fait d’avoir une compatriote dans le vestiaire avec Bruna Lourenço a dû aider par rapport à la barrière linguistique ?
Bien sûr, c’est toujours sympa de pouvoir parler sa langue au quotidien et j’ai le sentiment que si elle n’avait pas été là, ça aurait été plus compliqué pour moi. Mais mes coéquipières essaient toujours de m’aider d’une manière ou d’une autre, ce qui facilite les choses.
(photo Footofeminin)
Pour l’instant, Strasbourg tourne bien offensivement en ce début de saison même s’il y a eu ce coup d’arrêt à Montpellier lors de la dernière journée (défaite 0-2). Quelle vision portez-vous sur cet exercice jusqu’ici ?
J’ai le sentiment qu’on est encore un groupe « neuf » après plusieurs départs cet été et l’arrivée de nombreuses nouvelles joueuses. On doit penser et jouer de la même manière, mais ça demande encore du temps pour y arriver pleinement.
Dimanche, vous allez recevoir le Paris SG pour l’un des premiers gros morceaux de cette saison en championnat. Comment avez-vous préparé ce match durant ces deux semaines sans compétition ?
On s’est davantage focalisé sur le match du PSG cette semaine. Sur celle passée, on a surtout corrigé les aspects qui n’ont pas été sur le match face à Montpellier pour pouvoir les appliquer face aux Parisiennes. On a travaillé sur le match à venir cette semaine mais toujours en nous concentrant sur nous-mêmes, pour améliorer notre jeu.
L’an passé, Strasbourg avait établi son record d’affluence face au PSG à la Meinau (13 613 spectateurs), avec la volonté de répéter la même chose cette année. Vous avez déjà eu l’occasion de jouer devant des stades pleins en club ou en sélection. À quel point cela change-t-il les choses en tant que joueuse et est important sur le terrain ?
C’est toujours incroyable de pouvoir jouer dans un stade rempli, de sentir le soutien et l’affection des supporters. J’espère qu’on parviendra à répéter, voire battre, ce record lors de ce match, que les gens viennent nous soutenir. J’ai déjà vu quelques supporters portugais qui sont venus assister aux rencontres.
Il faut continuer à travailler dans ce sens, cette volonté d’avoir plus de spectateurs à nos matches, pas seulement lors des affiches mais aussi pour le reste des confrontations.
Avez-vous un message à faire passer aux supporters qui hésiteraient encore à venir vous voir ?
Ce sera un match très serré, de haut niveau, et j’aimerais beaucoup que vous veniez nous soutenir et nous pousser un peu plus vers la victoire et les trois points.
L’objectif évoqué a toujours été le maintien, qui avait été arraché dans les dernières minutes l’an passé (but de Liana Joseph à la 90+6e contre Reims), mais y a-t-il la volonté et le sentiment de pouvoir aller chercher plus cette saison ?
Oui, atteindre l’objectif passe toujours par le fait de faire mieux que la saison passée. Certes, le premier reste le maintien mais on sait qu’on est capable de faire bien mieux que l’an passé en termes de résultats.
À titre personnel, vous avez déjà eu l’occasion de vous illustrer en marquant face à Reims en Coupe et en délivrant une passe décisive contre Lens en championnat. Comment s’est passée cette adaptation ici à la France et à l’Arkema Première Ligue ?
J’avais de grandes attentes avant le premier match tout en étant un peu anxieuse, car je ne connaissais pas réellement le championnat français. C’est une chose de voir les matches à la télévision ou les équipes en Ligue des Championnes, et une autre de jouer sur le terrain dans cette compétition.
Je trouve que c’est une ligue assez technique et physique, une bonne combinaison qui me plaît. Il y a beaucoup d’intensité, j’ai pu m’en rendre compte sur les premières rencontres. C’est un bon championnat je trouve, on prend du plaisir à jouer avec tous ces éléments réunis. Et j’espère pouvoir aider l’équipe au maximum, à mon niveau.
Est-ce qu’il y a déjà des choses ou des différences que vous avez remarquées par rapport à vos précédentes expériences ?
Par exemple, par rapport au championnat portugais, les matches sont beaucoup plus intenses. Il suffit de regarder mon GPS : je cours beaucoup plus de distance à haute intensité, il y a beaucoup plus de sprints. C’est une bonne chose, c’est plus exigeant au quotidien et j’aime ça.
Par rapport à mes expériences passées, je trouve le championnat espagnol très bon également mais je n’ai pas eu la meilleure expérience qui soit comme je l’ai évoqué plus tôt, avec le fait d’avoir très peu eu le ballon. Ici, j’ai la sensation qu’on peut davantage jouer. Je suis venue ici à la recherche d’un nouveau défi à relever et pour l’instant, j’en suis satisfaite.
J’ai le sentiment qu’on est encore un groupe « neuf » après plusieurs départs cet été et l’arrivée de nombreuses nouvelles joueuses. On doit penser et jouer de la même manière, mais ça demande encore du temps pour y arriver pleinement.
Dimanche, vous allez recevoir le Paris SG pour l’un des premiers gros morceaux de cette saison en championnat. Comment avez-vous préparé ce match durant ces deux semaines sans compétition ?
On s’est davantage focalisé sur le match du PSG cette semaine. Sur celle passée, on a surtout corrigé les aspects qui n’ont pas été sur le match face à Montpellier pour pouvoir les appliquer face aux Parisiennes. On a travaillé sur le match à venir cette semaine mais toujours en nous concentrant sur nous-mêmes, pour améliorer notre jeu.
L’an passé, Strasbourg avait établi son record d’affluence face au PSG à la Meinau (13 613 spectateurs), avec la volonté de répéter la même chose cette année. Vous avez déjà eu l’occasion de jouer devant des stades pleins en club ou en sélection. À quel point cela change-t-il les choses en tant que joueuse et est important sur le terrain ?
C’est toujours incroyable de pouvoir jouer dans un stade rempli, de sentir le soutien et l’affection des supporters. J’espère qu’on parviendra à répéter, voire battre, ce record lors de ce match, que les gens viennent nous soutenir. J’ai déjà vu quelques supporters portugais qui sont venus assister aux rencontres.
Il faut continuer à travailler dans ce sens, cette volonté d’avoir plus de spectateurs à nos matches, pas seulement lors des affiches mais aussi pour le reste des confrontations.
Avez-vous un message à faire passer aux supporters qui hésiteraient encore à venir vous voir ?
Ce sera un match très serré, de haut niveau, et j’aimerais beaucoup que vous veniez nous soutenir et nous pousser un peu plus vers la victoire et les trois points.
L’objectif évoqué a toujours été le maintien, qui avait été arraché dans les dernières minutes l’an passé (but de Liana Joseph à la 90+6e contre Reims), mais y a-t-il la volonté et le sentiment de pouvoir aller chercher plus cette saison ?
Oui, atteindre l’objectif passe toujours par le fait de faire mieux que la saison passée. Certes, le premier reste le maintien mais on sait qu’on est capable de faire bien mieux que l’an passé en termes de résultats.
À titre personnel, vous avez déjà eu l’occasion de vous illustrer en marquant face à Reims en Coupe et en délivrant une passe décisive contre Lens en championnat. Comment s’est passée cette adaptation ici à la France et à l’Arkema Première Ligue ?
J’avais de grandes attentes avant le premier match tout en étant un peu anxieuse, car je ne connaissais pas réellement le championnat français. C’est une chose de voir les matches à la télévision ou les équipes en Ligue des Championnes, et une autre de jouer sur le terrain dans cette compétition.
Je trouve que c’est une ligue assez technique et physique, une bonne combinaison qui me plaît. Il y a beaucoup d’intensité, j’ai pu m’en rendre compte sur les premières rencontres. C’est un bon championnat je trouve, on prend du plaisir à jouer avec tous ces éléments réunis. Et j’espère pouvoir aider l’équipe au maximum, à mon niveau.
Est-ce qu’il y a déjà des choses ou des différences que vous avez remarquées par rapport à vos précédentes expériences ?
Par exemple, par rapport au championnat portugais, les matches sont beaucoup plus intenses. Il suffit de regarder mon GPS : je cours beaucoup plus de distance à haute intensité, il y a beaucoup plus de sprints. C’est une bonne chose, c’est plus exigeant au quotidien et j’aime ça.
Par rapport à mes expériences passées, je trouve le championnat espagnol très bon également mais je n’ai pas eu la meilleure expérience qui soit comme je l’ai évoqué plus tôt, avec le fait d’avoir très peu eu le ballon. Ici, j’ai la sensation qu’on peut davantage jouer. Je suis venue ici à la recherche d’un nouveau défi à relever et pour l’instant, j’en suis satisfaite.
(photo facebook Fátima Pinto)
Vous avez connu des aventures et des conditions bien différentes entre les clubs dans votre carrière, que ce soit le fait d’évoluer avec les garçons en jeunes, d’avoir joué sans toucher de salaire à vos débuts à Ouriense ou, par la suite, dans un cadre sans structure professionnelle. À quel point cela a joué dans la joueuse que vous êtes aujourd’hui et dans votre capacité d’adaptation ?
Ça m’a clairement aidée sur l’adaptation. Quand je suis partie de Madère pour arriver à Ouriense, effectivement, le club me payait le logement, la nourriture et les vols aller-retours, mais je n’avais pas de salaire.
J’ai connu des conditions très différentes et pour vous donner un exemple très simple : je joue au football depuis 20 ans, et c’est la première fois que je m’entraîne chaque jour de la semaine sur une pelouse naturelle. J’ai dû attendre 20 ans dans ma vie pour avoir le droit à cela et m’entraîner tous les jours sur le même terrain.
Même au Sporting ce n’était pas le cas, alors que j’évoluais dans une équipe qui jouait le titre et luttait pour les places qualificatives en Ligue des Championnes au Portugal. Le Racing est un contexte différent mais avec des conditions incroyables. Elles étaient déjà superbes au Sporting, mais sur ce point du terrain, ce n’était pas le cas.
On s’entraînait seulement deux fois par semaine sur une pelouse naturelle et on changeait fréquemment de terrain, ce qui n’est pas une bonne chose pour les athlètes de passer constamment d’un revêtement à un autre.
C’est pour cela que je suis très heureuse de ces conditions aujourd’hui. Dans le football masculin, c’est une chose si simple et évidente mais chez les féminines, on passe des années à lutter pour ce point qui semble si basique.
Dans ces différents passages de votre carrière et ces difficultés, votre famille et votre entourage vous ont-t-ils toujours soutenu dans cette passion du football, que ce soit de votre enfance à Madère jusqu’à aujourd’hui ?
Oui toujours. Mes parents m’ont toujours soutenue, notamment ma mère. Mon père au début n’était pas très amusé par le fait que je joue au football. Mais quand j’ai eu l’occasion de partir de Madère vers le continent, ils m’ont pleinement soutenu sur tout jusqu’à aujourd’hui. J’en suis reconnaissante et les remercie encore aujourd’hui d’être à Strasbourg.
Il y a quelques mois dans un podcast de Renascença, vous évoquiez le fait qu’il était important pour le championnat portugais que des joueuses étrangères viennent et brillent pour ouvrir la porte à d’autres et faire évoluer le championnat. On a aussi vu le mouvement inverse ces dernières années, avec plusieurs internationales portugaises qui sont parties à l’étranger pour progresser (Andreia Jacinto, Kika, Tatiana Pinto…). Quel regard portez-vous sur ces dynamiques et en arrivant dans l’un des meilleurs championnats européens, vous sentez-vous investie du rôle d’ouvrir la voie à d’autres futures compatriotes à l’avenir ?
Je pense. Au Sporting, on avait de bonnes conditions pour être des joueuses professionnelles et y rester. J’en suis partie car je cherchais d’autres choses et c’est important je crois que moi, Tatiana et d’autres soyons sorties du championnat assez tôt, pour ouvrir potentiellement des portes à des joueuses plus jeunes.
Mais j’ai la sensation de plus en plus qu’au Portugal, on a les conditions et la situation pour garder plus d’internationales portugaises au sein du championnat. On est en train d’avancer dans ce sens. Si on continue à améliorer ces conditions, on aura aussi plus de joueuses étrangères qui viendront, ce qui rendra la Liga BPI de plus en plus compétitive.
Ça m’a clairement aidée sur l’adaptation. Quand je suis partie de Madère pour arriver à Ouriense, effectivement, le club me payait le logement, la nourriture et les vols aller-retours, mais je n’avais pas de salaire.
J’ai connu des conditions très différentes et pour vous donner un exemple très simple : je joue au football depuis 20 ans, et c’est la première fois que je m’entraîne chaque jour de la semaine sur une pelouse naturelle. J’ai dû attendre 20 ans dans ma vie pour avoir le droit à cela et m’entraîner tous les jours sur le même terrain.
Même au Sporting ce n’était pas le cas, alors que j’évoluais dans une équipe qui jouait le titre et luttait pour les places qualificatives en Ligue des Championnes au Portugal. Le Racing est un contexte différent mais avec des conditions incroyables. Elles étaient déjà superbes au Sporting, mais sur ce point du terrain, ce n’était pas le cas.
On s’entraînait seulement deux fois par semaine sur une pelouse naturelle et on changeait fréquemment de terrain, ce qui n’est pas une bonne chose pour les athlètes de passer constamment d’un revêtement à un autre.
C’est pour cela que je suis très heureuse de ces conditions aujourd’hui. Dans le football masculin, c’est une chose si simple et évidente mais chez les féminines, on passe des années à lutter pour ce point qui semble si basique.
Dans ces différents passages de votre carrière et ces difficultés, votre famille et votre entourage vous ont-t-ils toujours soutenu dans cette passion du football, que ce soit de votre enfance à Madère jusqu’à aujourd’hui ?
Oui toujours. Mes parents m’ont toujours soutenue, notamment ma mère. Mon père au début n’était pas très amusé par le fait que je joue au football. Mais quand j’ai eu l’occasion de partir de Madère vers le continent, ils m’ont pleinement soutenu sur tout jusqu’à aujourd’hui. J’en suis reconnaissante et les remercie encore aujourd’hui d’être à Strasbourg.
Il y a quelques mois dans un podcast de Renascença, vous évoquiez le fait qu’il était important pour le championnat portugais que des joueuses étrangères viennent et brillent pour ouvrir la porte à d’autres et faire évoluer le championnat. On a aussi vu le mouvement inverse ces dernières années, avec plusieurs internationales portugaises qui sont parties à l’étranger pour progresser (Andreia Jacinto, Kika, Tatiana Pinto…). Quel regard portez-vous sur ces dynamiques et en arrivant dans l’un des meilleurs championnats européens, vous sentez-vous investie du rôle d’ouvrir la voie à d’autres futures compatriotes à l’avenir ?
Je pense. Au Sporting, on avait de bonnes conditions pour être des joueuses professionnelles et y rester. J’en suis partie car je cherchais d’autres choses et c’est important je crois que moi, Tatiana et d’autres soyons sorties du championnat assez tôt, pour ouvrir potentiellement des portes à des joueuses plus jeunes.
Mais j’ai la sensation de plus en plus qu’au Portugal, on a les conditions et la situation pour garder plus d’internationales portugaises au sein du championnat. On est en train d’avancer dans ce sens. Si on continue à améliorer ces conditions, on aura aussi plus de joueuses étrangères qui viendront, ce qui rendra la Liga BPI de plus en plus compétitive.
Le fait de partir pour un championnat où l’on a que très peu vu de représentantes de la sélection portugaise jusqu’ici, c’est une chose que vous avez pu évoquer avec des coéquipières qui y sont passées, comme Mélissa Gomes, voire avec le sélectionneur national, Francisco Neto ?
J’ai eu l’occasion, oui, d’en parler avec Mélissa et avec le sélectionneur, aussi bien pour les interroger sur le championnat que sur le club de Strasbourg lui-même.
Je me souviens que l’une des premières choses que Mélissa m’a dites, c’était que Strasbourg était un club avec beaucoup de supporters et qui était en train d’investir pleinement dans le football féminin. Le sélectionneur m’a lui prévenu que c’était un championnat plus physique, bien plus intense qu’au Portugal, mais aussi assez technique et que j’allais aimer.
Le sélectionneur va annoncer sa liste ce vendredi pour les deux amicaux à venir face aux États-Unis, le premier rassemblement depuis l’élimination en poules lors du dernier EURO. Reste-t-il encore un sentiment de frustration par rapport à ce dernier à l’aube de ce retour en sélection ?
Sincèrement, l’année 2025 jusqu’ici n’a pas été bonne pour nous. C’est sans doute l’une des pires années récentes que l’on ait connues en sélection en termes de résultats. Avec les amicaux qui arrivent face aux États-Unis, j’espère qu’on pourra donner le change, inverser la tendance au niveau des résultats et repartir de l’avant.
À votre niveau, voyez-vous une explication à cette année 2025 si difficile pour le Portugal (10 matches – 1 victoire, 3 nuls, 6 défaites) ?
Honnêtement, je n’ai pas de réponse à cette question. On est resté avec le même groupe depuis plusieurs années mais rien ne s’est bien passé jusqu’ici en 2025. Je ne saurais pas expliquer pourquoi… Peut-être que les autres équipes ne nous regardent plus de la même façon et abordent les rencontres différemment par rapport à avant.
Pour autant, je ne veux pas me reposer là-dessus ni chercher des excuses. Nous n'avons pas été à notre meilleur niveau, et nous voulons changer cela rapidement.
Ces matches à venir seront aussi les premières retrouvailles avec les Américaines depuis le Mondial 2023, où vous étiez passées à un poteau d’éliminer ces dernières. La volonté de prendre « une revanche » sera-t-elle présente ?
Bien sûr ! J’aime beaucoup personnellement jouer les États-Unis, et le fait de se déplacer chez elles est une bonne chose aussi. Là-bas, les gens vivent le football féminin de manière complètement différente par rapport à nos habitudes ici. C’est incroyable de voir ce soutien autour de leur sélection, et l’ambiance dans les stades n’a rien à voir.
Sur ce match au Mondial, ça nous reste en travers forcément. Mais on n’oublie pas que ça reste une des plus grandes équipes du monde face à nous. J’ai hâte de voir ce que donneront ces rencontres, le temps ayant passé depuis, en espérant que ça nous sourira.
Pour terminer cet entretien, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette saison ?
J’espère pouvoir aider le club au maximum en étant au top de ma forme, pour faire encore mieux que la saison passée et amener le Racing encore plus haut au classement. Pour la sélection, j’espère continuer à en faire partie et y avoir du temps de jeu, en comptant sur le fait que 2026 sera une bien meilleure année pour nous que celle qui s’achève.
J’ai eu l’occasion, oui, d’en parler avec Mélissa et avec le sélectionneur, aussi bien pour les interroger sur le championnat que sur le club de Strasbourg lui-même.
Je me souviens que l’une des premières choses que Mélissa m’a dites, c’était que Strasbourg était un club avec beaucoup de supporters et qui était en train d’investir pleinement dans le football féminin. Le sélectionneur m’a lui prévenu que c’était un championnat plus physique, bien plus intense qu’au Portugal, mais aussi assez technique et que j’allais aimer.
Le sélectionneur va annoncer sa liste ce vendredi pour les deux amicaux à venir face aux États-Unis, le premier rassemblement depuis l’élimination en poules lors du dernier EURO. Reste-t-il encore un sentiment de frustration par rapport à ce dernier à l’aube de ce retour en sélection ?
Sincèrement, l’année 2025 jusqu’ici n’a pas été bonne pour nous. C’est sans doute l’une des pires années récentes que l’on ait connues en sélection en termes de résultats. Avec les amicaux qui arrivent face aux États-Unis, j’espère qu’on pourra donner le change, inverser la tendance au niveau des résultats et repartir de l’avant.
À votre niveau, voyez-vous une explication à cette année 2025 si difficile pour le Portugal (10 matches – 1 victoire, 3 nuls, 6 défaites) ?
Honnêtement, je n’ai pas de réponse à cette question. On est resté avec le même groupe depuis plusieurs années mais rien ne s’est bien passé jusqu’ici en 2025. Je ne saurais pas expliquer pourquoi… Peut-être que les autres équipes ne nous regardent plus de la même façon et abordent les rencontres différemment par rapport à avant.
Pour autant, je ne veux pas me reposer là-dessus ni chercher des excuses. Nous n'avons pas été à notre meilleur niveau, et nous voulons changer cela rapidement.
Ces matches à venir seront aussi les premières retrouvailles avec les Américaines depuis le Mondial 2023, où vous étiez passées à un poteau d’éliminer ces dernières. La volonté de prendre « une revanche » sera-t-elle présente ?
Bien sûr ! J’aime beaucoup personnellement jouer les États-Unis, et le fait de se déplacer chez elles est une bonne chose aussi. Là-bas, les gens vivent le football féminin de manière complètement différente par rapport à nos habitudes ici. C’est incroyable de voir ce soutien autour de leur sélection, et l’ambiance dans les stades n’a rien à voir.
Sur ce match au Mondial, ça nous reste en travers forcément. Mais on n’oublie pas que ça reste une des plus grandes équipes du monde face à nous. J’ai hâte de voir ce que donneront ces rencontres, le temps ayant passé depuis, en espérant que ça nous sourira.
Pour terminer cet entretien, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette saison ?
J’espère pouvoir aider le club au maximum en étant au top de ma forme, pour faire encore mieux que la saison passée et amener le Racing encore plus haut au classement. Pour la sélection, j’espère continuer à en faire partie et y avoir du temps de jeu, en comptant sur le fait que 2026 sera une bien meilleure année pour nous que celle qui s’achève.
(photo FPF)