#UWCL - Fin de série pour l'OL : une équipe empruntée, un second souffle à trouver

Depuis novembre 2014, l'OL n'avait manqué aucun match européen, enchaînant cinq trophées consécutifs. La série a pris fin ce dimanche pour l'OL qui a dû faire face à une préparation compliquée sans pouvoir préserver le résultat de l'aller.



Renard trompe Bouhaddi et l'OL est éliminé (photo @PSG féminines)
C'était l'une des interrogations avant cette rencontre et le déroulement de la rencontre a confirmé que les Lyonnaises n'étaient pas au mieux physiquement. Trois semaines après avoir joué contre Dijon (0-3) et les premiers cas de COVID-19, les Lyonnaises étaient à l'isolement. Entre cette période d'isolement, suivi médical et entraînement individuel, l'effectif lyonnais n'était pas dans de bonnes dispositions pour aborder ce match retour. Seules quelques Lyonnaises avaient rejoint leur sélection nationale pour s'entraîner et jouer un match. Mais au coup d'envoi de la rencontre, Nikita Parris l'unique joueuse alignée. Jean-Luc Vasseur avait choisi de laisser les autres joueuses de champ sur le banc : Eugénie Le Sommer, Melvine Malard, Selma Bacha ou Janice Cayman. Si certaines n'étaient pas des titulaires habituelles, d'autres pouvaient l'être.

Jean-Luc Vasseur expliquait avoir dû prendre aussi en compte les critères liés au cluster lyonnais. "Il y a eu forcément à prendre en considération les filles qui étaient revenues depuis peu de temps. J'ai fait ce choix-là. Il a été probant sur les premières minutes et puis on a reculé un peu. On s'est retrouvé acculé". Dans le secteur défensif, les deux latérales lyonnaises ont connu une rencontre difficile face aux débordements de Diani et Baltimore. Ainsi Carpenter, touchée par le COVID, s'est montrée en difficulté comme rarement, et Karchaoui de l'autre côté a été prise à revers, les deux buts étant initiés depuis son couloir. Buchanan, décisive à plusieurs reprises dans ses interventions même si elle redonna le ballon à Geyoro sur le premier but, a été la meilleure défenseure lyonnais tandis que sa partenaire Renard n'a pas offert la meilleure des prestations, avec la relance contrée amenant le premier but, avant la déviation contre son camp. Celle qui a souvent été la sauveuse de l'OL, affichant sa grande détermination et l'envie de performer, n'a pas non plus eut l'occasion d'apporter autant qu'à l'accoutumée sur les coups de pied arrêtés avec seulement trois corners lyonnais et un coup franc.

Un collectif à la peine

Dans le but lyonnais, Sarah Bouhaddi n'a rien pu faire sur le premier but parisien (24e) alors que sur le second but, difficile de savoir si elle a pu échanger avec son partenaire pour éviter cette situation, même si la présence en embuscade de Katoto avait mis la pression. Elle évita le but du break en remportant son duel devant Bachmann (74e). Dans le secteur offensif où l'OL a pêché et Bouhaddi en fit l'amer constat dans sa déclaration d'après-match : "Le résultat à l'aller n'a pas suffi. Quand on joue un match, il faut marquer des buts. On n'a pas marqué assez. Elles sont venues ici, elles nous ont mis la pression".

C'est dans l'animation du jeu et le secteur offensif que l'OL a à nouveau failli. Henry et Kumagai sur le banc, Gunnarsdóttir blessée, Egurrola était titularisée pour la seconde fois avec l'OL. Si elle eut un importance abattage dans le milieu pour tenter de freiner les attaques adverses, elle n'était pas à même de relancer son équipe seule. Et dans ce domaine, les présences de Marozsán et Majri auraient dû l'accompagner. Mais les deux joueuses semblèrent diminuées. Faute de l'apport habituel de ses joueuses, le secteur offensif sembla parfois démuni et les longues séquences de passes furent rares comme le soulignait Patrice Lair sur OL TV.

Macário n'eut que peu de ballons intéressants pour venir s'approcher du but d'Endler. "Je ne suis pas encore à mon meilleur niveau. Je veux tout faire pour aider l’équipe" soufflait l'Américaine après le match. Sa partenaire Nikita Parris qui avait aussi montré des difficultés en sélection nationale n'était pas assez dangereuse. Cascarino fut aussi décevante dans le couloir gauche où elle avait été affecté combinant rarement avec Majri face à des adversaires comme Diani, Geyoro en pleine possession de leurs moyens.

"Il y avait trop de petites choses qui nous manquaient"

Jean-Luc Vasseur (photo twitter OL)
Le coach de Jean-Luc Vasseur a aussi pu surprendre. Si seul le coach lyonnais connaissait la situation de son effectif après le cluster, les premiers changements intervenus qu'après le deuxième parisien ont semblé tardif pour un effectif en manque de compétition. L'OL subissait déjà en première période et ne semblait pas avec l'équipe alignée en mesure de répondre au pressing parisien. "Il y avait trop de petites choses qui nous manquaient. Une bonne préparation, un peu plus d'énergie" relevait pourtant ce dernier ajoutant "On a reculé un petit peu". Mais les entrées des expérimentées Le Sommer et Henry n'ont pas changé la physionomie. La seconde était rapidement avertie et la première, manquait à son tour de bons ballons. Seule Malard comme elle l'avait montré depuis le début de la compétition était dangereuse. Buteuse avec la sélection U23 il y a une semaine, elle allait être se procurer une balle de qualification dans les arrêts de jeu. Une reprise de volée parfaite exécutée mais qui se heurtait à l'arrêt décisif Endler (90+2e).

"On sort d’une grosse période de COVID qui ne nous a pas avantagé. Cela a été un véritable inconvénient. On a manqué de fraîcheur dan le jeu. Si on avait été en meilleures conditions physiques, le match aurait été différent" regrettait Macário. Si la période difficile connue à cause du cluster a impacté l'OL pour ce quart de finale retour avec un manque de rythme évident, l'OL a affiché certaines lacunes déjà relevées tout au long de saison. Dans le domaine collectif et technique et aussi sa dépendance croissante sur coups de pied arrêtés s'est confirmée. En l'absence de ces situations pour aller porter le danger plus souvent devant le but parisien, l'OL a semblé désemparé. Mais pour l'entraîneur lyonnais, cette erreur de parcours n'est que provisoire positivant en fin de conférence : "Ce n'est pas du tout une page qui se tourne. Il nous a surtout manqué du rythme et de la préparation pour ce match face au PSG." Le match retour de championnat dans un mois et demi permettra de juger.

Lundi 19 Avril 2021
Sebastien Duret