#UWCL - PSG - OL : les réactions parisiennes : Didier OLLÉ-NICOLLE et Grace GEYORO

L'entraîneur parisien et sa capitaine ont répondu en conférence de presse à l'issue de la demi-finale perdue face à Lyon.



Didier Ollé-Nicolle (entraîneur du PSG)

Votre réaction après le match de ce soir et l’élimination ?
Il y a des regrets. À l’approche du haut niveau, on a manqué d’efficacité, notamment ce soir en seconde période. Il y a le regret que ce ne soit pas passé, notamment pour les filles car entre le match aller et celui-ci, elles auront été merveilleuses de générosité. Quand on est mené dès la première situation lyonnaise ce soir alors qu’on avait fait une entame très cohérente, ce n’est jamais facile. Mais une fois qu’elles l’ont digéré, elles ont montré en seconde période une générosité et une qualité collective très intéressante. On a 3-4 situations nettes face à la gardienne lyonnaise mais malheureusement à ce moment de la rencontre après l’égalisation, il fallait marquer ce deuxième but. Psychologiquement et avec l’appui du public, ça aurait été très difficile pour les Lyonnaises.

La saison a été assez agitée pour votre équipe. Quel regard vous portez sur celle-ci, est-ce la frustration qui domine ?

Oui bien sûr. Quand on débute une saison, on sait qu’il y a le championnat qui, sauf pépin ou surprise d’une équipe qui avance aussi vite voire plus vite que Lyon ou Paris, se résume à un mano a mano entre les deux clubs. On a été très très proches en championnat tout le long. Il reste encore 3 matches, sachant que l’on doit encore jouer les Lyonnaises. Elles auront une rencontre certainement décisive face au Paris FC dimanche prochain, qui est une très belle équipe qui se construit et qui aura à cœur de démontrer ses progrès.

On sait que les Lyonnaises ont un bel avantage mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. En Champions League, l’objectif était d’arriver dans le dernier carré. On sait après que ces matches-là contre Lyon, Barcelone… Ça se joue à pas grand-chose. On l’a vu sur les 2 rencontres face à l’OL. Je retiens une grande fierté. On a vu une équipe parisienne qui a un vrai style, un vrai fond de jeu et qui a produit 20 très bonnes premières minutes et une très bonne seconde période avec des qualités de jeu et morales.

À la pause, on a changé de plan. L’idée était de bâtir cette seconde période en deux temps. Tout d’abord égaliser, pour se redonner la possibilité d’aller gagner cette rencontre. En égalisant, j’étais persuadé qu’on aurait les situations pour marquer. Ça s’est produit. Les filles ont élevé leur niveau, ont été très généreuses. Mais il y avait aussi une belle équipe lyonnaise en face qui a été très efficace. Elles sont tueuses dans la surface, avec un jeu aérien au-dessus de la moyenne. Dans ce type de match, c’est important. Reste qu’il y a beaucoup de fierté du parcours que fait l’équipe cette saison. Il nous reste encore des matches de championnat et une finale de Coupe de France. On se doit de ramener un titre au PSG car pour l’instant, le club n’en a pas encore beaucoup dans son histoire. C’est important d’écrire une nouvelle page du PSG.

" Lyon a 4-5 joueuses cadres de plus, plus expérimentées"

Quelques nouvelles de Barbora Votíková, sortie sur blessure à la pause. Que s’est-il passé sur l’action ?
On ne sait pas trop. Elle s’est tordue le genou toute seule sur l’action. Sur les images qu’on a regardées à la fin, on ne voit pas trop non plus. Elle s’est fait une torsion du genou. Il faut attendre lundi matin maintenant pour faire des examens complémentaires et laisser le genou un peu à froid pour voir ce qu’il en est.

Avec les évènements, on a vu Laurina Fazer être titulaire, Charlotte Voll entrée en jeu. Des joueuses pas forcément titulaires alors que côté Lyon, au moment des changements, il y a des joueuses sur le banc avec plus d’expérience notamment du haut niveau. N’est-ce pas également une différence importante entre Paris et Lyon cette profondeur du banc et l’expérience des remplaçantes ?
C’est certain. On connaît l’historique de Lyon et les titres gagnés sur les 15 dernières années en championnat et en Ligue des Championnes. On sait aussi que l’expérience est importante au haut niveau. J’ai entendu cette semaine 2-3 joueuses lyonnaises dire qu’elles avaient l’avantage, à juste titre, car elles comptaient des joueuses expérimentées qui connaissent ces évènements-là. Nous, on a une équipe plus jeune, avec des joueuses qui ont également de l’expérience de haut niveau à travers de leur sélection nationale. Que ce soit en équipe de France pour 5-6 joueuses, avec le Canada, la Suède, l’Allemagne, etc.

Elles ont l’habitude de se frotter au gotha du football mondial. C’est important et on se rend compte que l’écart entre les deux équipes n’a pas été important. Sur les entrées ce soir, Ramona Bachmann est une joueuse d’expérience, Charlotte Voll sur la seconde période qui a été parfaite sur ce qu’elle avait à faire. Il y a aussi Laurina Fazer, qui s’est beaucoup entraînée avec nous et qui est une jeune joueuse d’avenir pour le PSG dans les deux années qui viennent. Les deux duels qu’elle a joué face à l’OL entre la semaine dernière et aujourd’hui vont lui permettre de grandir beaucoup plus vite.
On a une vingtaine de joueuses finalement, avec 17-18 cadres et quelques jeunes. Lyon a 4-5 joueuses cadres de plus, plus expérimentées. C’est aussi une notion un peu de passé, de moyens et de choix, de possibilité. Pour toutes ces raisons, malgré les pépins, les blessures, il y a de la fierté. Encore aujourd’hui, on a dû changer de gardienne à la mi-temps et l’équipe est restée soudée, collective. Quand on a perdu, il faut être bon perdant. Les Lyonnaises ont fait moins d’erreurs, ont été plus chirurgicales que nous mais sur le match, collectivement on a démontré des choses très intéressantes avec une jeune équipe. Mais à un moment donné, s’il y a des joueuses fatiguées, blessées ou un peu au bout, on n’a pas forcément d’autres joueuses au poste pour pouvoir modifier soit le système, soit l’équipe.

Grace Geyoro (milieu et capitaine du PSG)

Ce soir, votre équipe a produit un beau jeu. N’est-ce pas frustrant malgré la possession du ballon de ne pas avoir réussi à faire la différence pour aller chercher la qualification ?
Si forcément, il y a de la frustration. On sait qu’on a tout donné ce soir. On a essayé de produire du jeu, de repartir de l’arrière, de se créer des occasions. On les a eus. Comme le coach l’a dit, c’est le haut niveau, ça se joue aux détails près. On sait que quand on manque une ou deux occasions, l’équipe adverse a l’opportunité de marquer. C’est ce qu’il s’est passé. Il a donc de la frustration mais le parcours est beau. On est quand même assez fières de ce qu’on a pu faire, même si on est des compétitrices et qu’on aurait aimé décrocher cette qualification. Il faut garder la tête haute.

Vous étiez déjà sur le terrain l’an passé face à Barcelone. Est-ce qu’il y a le sentiment que cette fois, ça s’est joué à encore moins de détails que contre le Barça ? Et plus largement, est-ce vous jugez que l’équipe a évolué dans l’approche de ce type de rencontre ?
Vu la physionomie du match et comment on l’a géré, on a eu des moments très difficiles. Ces moments qu’auparavant on avait un peu plus de difficulté à gérer. On a su mettre le pied sur le ballon quand il le fallait cette fois. Mais ça se joue encore sur des détails. Elles ont un coup de pied arrêté, elles arrivent à le mettre alors qu’on a eu des occasions juste avant. Ça nous met un peu dedans mais ce sont les détails qui font la différence quand on arrive à ce stade de la compétition.

Un mot sur le public ce soir présent en nombre. Comment vous l’avez vécu, cela vous a-t-il aidé ou au contraire mis la pression ?
Au contraire, ça nous a énormément poussé. Ils ont été là du début à la fin. Comme d’habitude, ils sont toujours derrière nous. On voulait montrer un très beau visage pour toutes les personnes qui sont venues, pour tous les supporters qui nous poussent depuis le début de la saison. De voir toutes ces personnes-là ce soir et le public qui n’a pas arrêté de chanter, ça nous a fait chaud au cœur. Ça nous a poussé aussi dans les moments difficiles. On voulait leur rendre la pareille ce soir. On a fait le maximum je pense et ils vont repartir ce soir avec quand même des bons souvenirs.

Sur votre bandage à l’épaule, pouvez-vous nous dire si vous êtes blessée ou si c’est grave ?
Non, je suis tombé sur l’épaule. J’avais déjà eu mal à ce niveau à l’aller face à Lyon et je me suis fait de nouveau mal à cet endroit. Sur une action, une joueuse me tombe dessus et je glisse un peu… Mais on verra demain.

Avec tout ce qu’il s’est passé en dehors du terrain ces derniers temps au club, notamment autour du cas Hamraoui, y’a-t-il un poids émotionnel dans le vestiaire actuellement ?
On a vécu une saison difficile. En tant que compétitrices, on sait que pour jouer de grands matches, il faut mettre de côté tout ce qui est hors terrain et rester concentrées. C’est ce qu’on a réussi à faire. On a fait ce parcours là aussi car à un moment donné, on a mis tout ce qui pouvait se passer à l’extérieur de côté et se concentrer surtout sur nos objectifs.

Lundi 2 Mai 2022
Daniel Marques