#UWCL - PSG - Wolfsburg : les réactions

Battue à domicile par Wolfsburg, l'équipe parisienne devra réagir au match retour. Son entraîneur Gérard Prêcheur a fait part en conférence des différents faits de match, alors que son homologue affichait de la satisfaction.



Tommy Stroot (entraîneur de Wolfsburg) : "le genre de match qui se joue sur des détails comme celui de la main"

Votre réaction après ce match ?
C’était une rencontre difficile comme nous l’avions prédit. Rien n’est joué encore ce soir avant le match retour mais nous avons réussi ce que nous voulions : repartir avec un succès avant le retour chez nous. Il n’y a pas eu de réelles opportunités ce soir, c’est le genre de match qui se joue sur des détails comme celui de la main. C’est dur mais les rencontres de Ligue des Championnes se jouent souvent sur des détails.

Autour Lena Oberdorf, où il y avait pas mal de doutes autour de sa présence cette semaine et qui finalement a été titulaire ce soir. Y-a-t-il eu un peu d’intox de votre côté sur son état de santé afin de tromper le PSG ?
Vous avez peut-être l’habitude d’avoir de petites intox autour de Mbappé (sourire). Mais non, nous n’avons absolument pas voulu mentir. Pour ceux qui ont vu l’action sur le match où elle s’est blessée, on était vraiment inquiet et pas rassurés sur le fait qu’elle puisse jouer ce soir.
Mais elle a fait le dernier entraînement avant cette rencontre qui s’est bien passé, donc elle a pu venir avec nous. Et comme on a pu le constater ce soir, elle est très importante pour nous, elle a gagné pas mal de duels donc heureusement, elle n’a pas manqué ce rendez-vous.

Sur un match d’une telle intensité, quel a été le discours avant et pendant cette rencontre ?

Pour nous, ce match aller était très important. Nous avons énormément confiance en nos joueuses, elles savent gérer ces grandes rencontres devant un public si important en nombre. Donc finalement, en tant que coach, je n’ai qu’un petit rôle à ce niveau.

Comment expliquez-vous la différence entre le premier et le second acte ?

Sur la première période, on avait un peu de mal à se mettre dans le match. Peut-être à cause de cette ambiance, du public du PSG, de l’adversaire… Cela étant, nous avons ensuite réussi à rentrer un peu plus dedans, à être plus dominateur. Sur le second acte, nous aurions bien aimé marquer un deuxième but pour se mettre à l’abri. Mais je suis tout de même très content de l’équipe et du résultat de ce soir.

Gérard Prêcheur (entraîneur du PSG) : "Derrière que moi et les joueuses confions notre professionnalisme à des amateurs, avec l’âge c’est vrai que ça m’agace"

Quel sentiment prédomine après cette défaite ?
La déception de perdre. Ensuite, ce sentiment est mélangé avec une satisfaction par rapport aux objectifs fixés avant le match. Il y avait deux objectifs pour moi sur cette rencontre : la qualification et sur cette première manche, de remporter le match tactiquement et mentalement. C’est le ressenti que j’ai, par rapport au plan de jeu mis en place, l’objectif a été atteint.
Tactiquement, on était bien. Il a fallu que je corrige 2-3 choses défensivement à la mi-temps, ce qu’elles ont ensuite fait. Techniquement on a fait un bon match et mentalement, on a montré qu’on pouvait être costaud même dans la difficulté. Et surtout fort mentalement, avec la sérénité qu’elles ont eu sur les 30 premières minutes pour imposer notre collectif.

On vous sent agacé, énervé. Est-ce le score ou l’arbitrage qui vous rend nerveux après ce match ?
On reverra sereinement. Mais oui, l’arbitrage bien sûr. J’ai le sentiment quand même qu’il n’a pas été en notre faveur. Je n’aime pas me cacher derrière l’arbitre mais là… j’étais à côté d’elle quand a regardé la VAR. A vitesse réelle, je ne suis pas sûr. Sur la VAR, il n’y a aucun doute. C’est tout. J’aurais tendance à dire que sans la VAR, on gagne le match. C’est comme ça.
Faut que j’accepte, c’est de plus en plus dur avec l’âge. A 63 ans, je me dis je bosse comme un malade, je mets un plan de jeu en place, je ne me la pète jamais. Le plan de jeu que j’ai mis en place, il était top. Elles l’ont respecté, je suis hyper content. Mais derrière que moi et les joueuses confions notre professionnalisme à des amateurs, avec l’âge c’est vrai que ça m’agace. Je ne vais pas dire le contraire, bien sûr.

Vous êtes plus agacé du penalty non-sifflé ou de celui signalé en faveur de Wolfsburg ?
On ne va pas passer la nuit sur l’arbitrage quand même, d’accord ? Je ne l’ai pas vu l’autre. Je ne peux pas vous dire, je ne l’ai pas vu. Cela étant, il y a des règles que je conteste depuis que je suis rentré il y a quelques années. Je trouve que les règles qui concernent ce genre d’action sur le bras, en plus avec un carton là-dessus…
Ça me paraît surréaliste par rapport à ce que j’ai vécu dans la grande majorité de ma carrière. Comment une faute non-intentionnelle peut mériter un carton jaune ? Penalty peut-être, ce sont les règles que je trouve un peu ridicules d’aujourd’hui et ça concerne tous les matches. Mais que ça puisse mériter un deuxième carton jaune et donc de ce fait un carton rouge…
Moi je vois que sur cette rencontre, on a pris 4 cartons. Elles moins. C’est ça qui est quand même incroyable, si l’on veut parler de l’arbitrage ce soir.

Gérard Prêcheur avait de quoi être agacé à l'issue de la rencontre (photo PSG)
Vous aviez confié en avant-match avoir des frissons à l’idée de jouer au Parc des Princes. Ce soir, on a tous senti que le Parc était fier de ses joueuses. Est-ce important pour vous et êtes-vous fier également de vos joueuses ?
Oui c’est super et je suis fier d’elles. Comme je leur ai dit après ce match, pour moi c’est une belle victoire par rapport à l’objectif qu’il y avait. Je les ai trouvé fortes mentalement. Tactiquement, elles ont été bien. C’est une belle équipe en face, ce n’est pas n’importe qui Wolfsburg. Comme j’avais dit en avant-match, il n’y a qu’un match où elles n’ont pas marqué jusqu’ici.

Elles ne marquent que sur un penalty ce soir donc ça veut dire qu’on était bien. Offensivement, on a peut-être toujours un peu des difficultés dans la finition. Mais c’est une équipe qui défend bien également. Le bilan est positif, je suis fier des joueuses et aussi du public qui était super. C’était génial. J’ai été le féliciter à la fin, il le mérite. C’était un bon moment, un moment fort.

Par rapport à ce que vous avez vu ce soir des deux équipes, que faudra-t-il ajuster pour le match retour la semaine prochaine ?
C’est compliqué. Moi je le sais et heureusement à mon âge et avec mon expérience, mais ces 30 minutes jouées à 10 avec cette volonté de revenir, ça nécessite d’aller puiser loin dans ses réserves énergétiques. En plus d’une déception psychologique chez les joueuses, il va falloir rebondir. C’est pour cela que j’ai eu un discours très positif avec elles dans le vestiaire.

On va avoir un match déterminant déjà dimanche à Montpellier dans même pas trois jours. Donc c’est difficile pour moi de tirer des plans sur la comète. Je ne me projette pas sur le match retour mais dès tout à l’heure avant de m’endormir, je vais reprendre mes notes sur Montpellier. Comme je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit, ça ira bien.

Donc déjà Montpellier. Dans la foulée, on fera le point des troupes comme on dit, on analysera le match retour et on verra ce que l’on peut apporter en plus. Ce ne sera déjà pas la même arbitre, donc peut-être que ça ira mieux. Un peu d’humour, ça ne fait pas de mal.

A défaut de se projeter sur le match retour, quel sera le discours à vos joueuses pour aller chercher la qualification, où le mental sera sans doute important ?
Du positif. Elles ont été présentes mentalement ce soir. Wolfsburg a eu un temps fort après ces 30 premières minutes dans la sérénité. Elles nous ont mis un peu en difficulté et on a réussi malgré tout à être présentes. Je n’ai pas le souvenir, dites-moi si je manque d’objectivité, mais je ne crois pas qu’elles se soient créée beaucoup d’occasions. Sarah n’a pas été beaucoup sollicité.

Donc ça veut dire qu’elles ont aussi été présentes pour défendre, ce qui était un des objectifs. Elles l’ont fait. Et à 10, elles m’ont scotché je vous le dis. L’énergie qu’elles ont dépensé pour revenir… Je m’attendais à ce que Wolfsburg fasse le rouleau compresseur et finalement, c’est presque ce dernier qui manifestait un peu de fébrilité à 11 contre 10 et jouait presque le résultat. J’étais vraiment surpris, donc tant mieux. Ça veut dire que mentalement, on a été bons. Donc bravo aux joueuses.

Si on occulte l’arbitrage, dans ce que vous avez vu ce soir, notamment tactiquement, sentez-vous qu’il y a la place pour aller chercher la qualification ?
Si je ne le pense pas, il faudrait que je change de métier. Bien sûr que ce sera difficile, il faut être objectif et il faut que je le soit avec les joueuses. Mais avec ce qu’elles ont démontré ce soir sur le plan mental, tactique et même technique, il y a quand même de belles choses. On a réussi à faire des sorties de balles face au pressing de Wolfsburg, qui est un de leur point fort, quand même intéressantes.

La difficulté qu’on va rencontrer à Wolfsburg, et ils le savent, c’est que l’on ait dans l’obligation de marquer. Ça change un tout petit peu le plan de jeu. On va bien y réfléchir, voir comment on peut apporter un plus au niveau de la gestion de l’effectif, de la composition d’équipe ainsi que dans les orientations de jeu. Mais on est un peu plus limité quand même.

Pour prolonger un peu la question tactiquement, on a vu aussi Lena Oberdorf être complètement cadrée au milieu, 26 ballons touchés seulement. C’était clairement la clé de voûte du plan. Cela sera-t-il encore le cas au match retour ?
C’était un des points stratégiques. On savait qu’il fallait absolument bien gérer les côtés. Leur point fort, c’est de passer sur les ailes et marquer énormément de buts sur centre. C’est pour cela que j’avais mis en place ce plan de jeu et la titularisation de Jackie Groenen qui a fait un match et surtout une première période exceptionnelle.

C’était une partie du plan, elles l’ont bien fait. Wolfsburg n’a eu que peu de situation de contre. Il y avait aussi la bataille du milieu, on le savait. L’avantage qu’il y avait, c’est qu’elles ont un système de jeu où elles attaquent comme nous en 4-3-3 donc c’était du box to box. Il y avait un challenge intéressant pour les trois, qui y ont répondu défensivement.

Enfin au niveau de la ligne arrière, on a été très performant. Et offensivement dans le jeu vers le but, elles ont été sereines, on a pu alimenter en ballons. Mais aussi défensivement puisque vous avez l’air de confirmer le fait que Wolfsburg ne s’est pas créé beaucoup d’occasion…
Un seul tir cadré, le penalty…
Voilà. Donc il va falloir s’appuyer sur cela et en tirer le positif pour le match retour.

Vendredi 24 Mars 2023
Daniel Marques