Universiade : journal de bord n°5

Lendemain de défaite face au Brésil, Kenza Dali retrace la journée où il faut se remobiliser.



08h40 dur réveil après la défaite d’hier soir, il a été difficile de trouver le sommeil des images, des actions qui reviennent en tête juste avant le coucher et puis vient le tour des « et si j’avais fait ça comme ça et si.. » et oui mais avec des « si » on refait le monde c’est bien connu.
Cependant à chaque jour suffit sa peine c’est pourquoi l’heure n’est pas aux regrets bien au contraire, le Brésil, la défaite c’était hier, aujourd’hui il faut prendre conscience de nos lacunes, se servir de nos erreurs pour ne pas les reproduire. « Accepter la défaite c’est être vaincu » pour des compétitrices comme nous hors de question c’est pourquoi dès ce matin il faut se projeter sur les prochains matchs à venir à savoir l’Estonie et le Japon avec comme obligation de résultat : 2 matchs, 2 victoires. « Un sportif de haut niveau a le droit de chuter, mais a l’obligation de rebondir, de tirer des choses positives de cette chute pour aller encore plus haut. »
10h20 Départ du bus pour l’entrainement car pour aller chercher cette qualification en quart de finale il faut se faire mal, oublier les jambes lourdes, la chaleur et les souvenirs qu’ont laissés les Brésiliennes sur nos jambes et travailler car « plus dur est le combat, plus belle est la victoire ! ». Au programme récupération pour les filles qui ont joué tout le match hier et petit travail physique pour celles qui n’ont pas joué plus d’une mi-temps. MALHEUR !!!! Je suis dans le second groupe ! Bon allez on se motive et c’est parti !
Trois groupes sont alors constitués, un groupe en récup, un groupe d’attaquantes avec Karine et les défenseurs avec Jeff. Le sourire réapparait petit à petit sur les visages et la bonne humeur revient dans le groupe. Place aux étirements et waouh SURPRISE de Jeff et Fred dans les vestiaires petite séance de détente improvisée style sophro : un ordi, de la musique douce, de la détente, les jambes en l’air et tout est okay pour faire un vide complet, oublier le stress de la veille, oublier quelques minutes la compétition pour souffler et repartir du bon pied.

Le staff
12h40 place au repas pour enchaîner sur une sieste bien méritée. Le rendez-vous dans le hall est fixé à 17h et oui aujourd’hui la ville de Shenzhen est d’humeur festive !! La cérémonie d’ouverture que tous les sportifs présents dans « l’Universiade Village » ainsi que tous les habitants de la ville attendent depuis des mois avec impatience a lieu ce soir ! Alors place aux chemises blanches, pantalons noirs, espadrille, écharpe et l’accessoire incontournable LE CHAPEAU DE PAILLE pour tous les représentants de la France. Drapeau tricolore en main la fête peut commencer. Dans le bus les sports se mélangent, volley, natation, escrime, tennis et bien sur le foot !!! Et c’est bel et bien les footballeuses qui donnent le ton, une interminable attente dans le bus nous a permis de.. comment dire … pousser légèrement la chansonnette !! VIRRRRRRAGE A GAUCHE, OLLEEEEEE, VIRAGE A DROITE, OLLEEEEE, ESCALATORS OLLEEEEE … !!!!! et c’est parti pour une heure de trajet que le chauffeur de bus se souviendra très longtemps j’en suis sure !!
18h45 enfin arrivé au gigantesque stade Bao’An Stadium comme depuis le début de la compétition organisation chinoise parfaite, tous les bus de tous les pays du monde sont présents, chaque pays est classé par ordre alphabétique, après le F vient le …. G ….YESSSS bonne pioche, placé juste devant le Ghana on a pu assister à des chants, des danses traditionnelles qui nous ont ambiancés et qui nous ont permis de ne pas ressentir la longue attente qui avait pour entrer dans le stade. Tout se fait dans la joie, la bonne humeur, le mélange des cultures, des langues, des sports, des drapeaux parce que c’est aussi çà les Universiades, une formidable aventure humaine.
C’est le moment de faire honneur à la France, derrière le nageur porteur de l’immense drapeau français plus de 300 personnes chantent l’hymne national. Puis le spectacle commence, frissons et émotions garantis, jeux de lumières, danseurs, des flashs partout, des sourires, tous les regards sont remplis d’admiration. Une gigantesque façade se divise en deux pour faire place à l’ouverture du stade et là à ce moment précis j’ai eu la chance de réaliser le rêve de toutes footballeuses … celui de voir un stade rempli par 55 000 personnes venues spécialement pour vous voir défiler et représenter fièrement votre pays. Les yeux pleins d’étoiles, les sentiments se mélangent et deviennent indéfinissables, moment magique qui restera gravé dans chacune de nos mémoires.
Une fois placée en tribune, le spectacle qui suit est tout aussi incroyable, les drapeaux de tous les pays du monde prennent place pour embellir d’avantage ce somptueux stade et viens enfin le moment tant attendu l’embrasage de la flamme olympique qui va illuminer la ville de Shenzhen pendant toute la durée de la compétition.
Minuit, heure de retour dans le village olympique, fatiguée certes mais les batteries complètement rechargées pour disputer le match de demain.

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Dimanche 14 Aout 2011
Sebastien Duret