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Bleues - Hervé RENARD : « L'objectif, c'est de terminer à la première place »

Hervé Renard a dévoilé une liste de 24 joueuses pour la double confrontation face à la Norvège. Si Mathilde Bourdieu fait son retour en équipe de France, le sélectionneur a décidé de laisser Marie-Antoinette Katoto sur la touche. Il explique ses choix, insiste sur l'importance de la concurrence au sein du groupe bleu, et sur l'exigence qu'il va falloir conserver pour rester en tête du groupe.



La liste

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La conférence d'Hervé Renard

Dans cette liste, on note l'absence de Marie-Antoinette Katoto. Pourquoi ne pas l'avoir rappelée ?
J'ai réfléchi longuement, j'ai interrogé mon staff, j'ai appelé Marie et j'ai pensé qu'il était un peu trop tôt pour la rappeler, elle revient d'une très longue indisponibilité, laissons-la obtenir encore plus de temps de jeu avec le PSG, on espère la revoir rapidement.

Vous l'avez eu au téléphone, elle vous a donné de bonnes nouvelles ?
C'est normal, on ne sort pas d'une si longue blessure, il y a des phases un peu plus difficiles que d'autre, on la soutient et on lui souhaite de progresser de jour en jour pour qu'elle nous revienne le plus rapidement possible.

Vous avez choisi de rappeler Mathilde Bourdieu, qui est brillante depuis plusieurs mois, pourquoi maintenant ?
Je vais commencer par féliciter le PFC et le PSG pour leur brillante qualification, c'est une très belle chose pour l'exposition du foot français d'avoir trois clubs en ligue des champions. Mathilde elle n'est jamais venue depuis que je suis là, elle réalise de très belles prestations, elle est efficace, c'était le temps pour moi de la rappeler. Gaëtane, si son équipe est performante, c'est qu'elle l'est aussi, maintenant il faut faire des choix, et je privilégie celles que j'appelle depuis pas mal de temps et les jeunes pour préparer l'avenir.

Il y a donc trois clubs français en Ligue des champions, comment vous le voyez ?
C'est un plus. On s'aperçoit que le PFC joue avec beaucoup de Françaises, c'est ce que je regarde. L'exposition au haut niveau, quand on affronte des équipes comme Manchester, Wolfsburg ou Arsenal, ce sont des expériences du haut niveau, elles ont bien maîtrisé cela et c'est toujours intéressant pour un sélectionneur, car plus on se frotte au haut niveau plus on progresse.

"Picaud peut considérer qu'aujourd'hui elle est numéro 1"

Julie Dufour enchaîne les buts en ce début de saison, elle vous impressionne ?
Elle était déjà avec nous au dernier rassemblement, elle avait réalisé de très bons matches c'est pour ça, elle a su s'adapter très vite au PFC, aujourd'hui, la grande forme de son club, associée à une sélection avec l'équipe A ont fait qu'elle surfe à un niveau très élevé, il va falloir qu'elle prouve avec l'équipe de France, mais quand on le fait face aux meilleurs clubs européens, il n'y a pas de raisons que ça n'arrive pas avec l'équipe de France.

Qu'en est-il de Kenza Dali, encore absente lors de ce rassemblement, vous avez eu des nouvelles ?

Elle est en phase de reprise, son genou l'a empêché de débuter la saison avec son club, il va lui falloir plus de temps, on lui souhaite une bonne reprise, un prompt rétablissement, et on aura besoin d'elle à l'avenir si elle retrouve tous ses moyens.

Vous avez parlé de concurrence lors du dernier rassemblement, pouvez-vous en dire plus sur la hiérarchie des gardiennes ?
Constance (Picaud) nous a donné satisfaction lors du dernier rassemblement, donc on peut considérer qu'aujourd'hui elle est numéro 1. Maintenant il faut qu'elle s'impose, hier j'étais déçu qu'elle soit sur le banc, mais je compte sur elle, elle a un très beau potentiel, il faut qu'elle le démontre encore plus, elle a été à la hauteur lors des deux confrontations du mois de septembre, il n'y a pas de question qu'elle soit remise en question face à la Norvège.

Il y a beaucoup de grands noms absents de cette liste. Avec un tel vivier, à quel point c'est difficile de constituer votre liste ?
Il faut avoir une ligne de conduite, il y a un peu moins de joueuses, j'en ai pris que 24 parce que c'est un peu difficile d'en mettre 3 en tribunes quand vous avez des rassemblements assez courts. Une joueuse comme Ève Périsset pourrait en faire partie mais elle ne joue pas avec Chelsea en ce moment, j'ai préféré ne pas la mettre dans la liste. Après il faut garder une ligne de conduite, on ne peut pas changer du tout au tout à chaque rassemblement. Nous, je pense qu'on est sur une bonne dynamique, la coupe du monde a été bonne, elle aurait pu être meilleure, la Ligue des Nations a bien démarré, il faut continuer sur cette lignée et bien préparer l'évènement le plus important en 2024, les Jeux.

"L'objectif annoncé c'est de terminer premier de ce groupe"

Pour les JO justement, vous n'aurez qu'une liste de 18 joueuses. C'est quelque chose que vous avez en tête ?
J'en informe les joueuses avant chaque début de rassemblement, je leur dis qu'il y aura forcément des déçues. Une sélection ce n'est pas quelque chose de normal, on a des devoirs, on se doit d'avoir un état d'esprit exceptionnel et de prouver à chaque fois, la vérité du mois d'octobre n'est peut-être pas celle du mois prochain.

Que pensez-vous de ces deux matches à venir face à la Norvège ?
C'est des matches difficiles, on va jouer le premier match là-bas avec une température entre 0 et 6 degrés, ce sera un contexte difficile contre une bonne équipe, 13e au classement FIFA, ce qui veut dire qu'ils ont beaucoup de qualité. Ils espéraient faire mieux au Mondial, ils se doivent de réagir, pour nous l'objectif annoncé c'est de terminer premier de ce groupe pour pouvoir participer aux demi-finales de cette première Ligue des Nations.

Laurina Fazer est elle aussi absente de la liste, elle paie son manque de temps de jeu avec le PSG ?
C'est important d'avoir du temps de jeu, déjà pour être dans le rythme. Laurina, elle a la possibilité de retourner avec les U23, ce n'est pas facile mais ça va lui permettre de faire des matches internationaux, elle a des qualités exceptionnelles, maintenant j'attends d'elle qu'elle passe la vitesse supérieure. Il ne faut plus qu'elle soit l'espoir, il faut qu'elle frappe à la porte, qu'elle joue plus avec le PSG, et qu'elle enchaîne plus de prestation au haut niveau.

Kadidiatou Diani est plus en dedans depuis le début de saison, quel regard vous portez sur ses prestations ?
C'est un petit peu un diesel, elle a besoin de plus de temps que les autres pour démarrer une saison, on a de la chance, elle a marqué son premier but avec l'OL, elle est lancée, elle est titulaire là-bas alors qu'il y a une grande concurrence offensive. C'est une bonne chose, lors du dernier match, pour nous c'est tout bénéf'. Elle va monter en puissance, j'en suis sûr.

"Il faut qu'elles frappent toutes encore plus fort pour mettre la pression à celles qui sont là"

Naomie Feller a marqué hier (mercredi) avec le Real Madrid, pourquoi ne pas l'avoir rappelée ?
Elle était convoquée avec les U23 lors du dernier rassemblement, elle s'est remise, elle est efficace mais il y a de la concurrence, ce coup-ci elle sera de nouveau avec les U23, ils font un stage en même temps donc la passerelle sera plus facile, on a des jeunes avec une petite déception, mais la passerelle est là, il y a des joueuses avec un avenir prometteur, elle n'est plus très long, elle tape à la porte, il faut qu'elles frappent toutes encore plus fort pour mettre la pression à celles qui sont là.

Comment vous comptez gérer les temps de jeu de vos joueuses ?
Les clubs gèrent assez bien cela, ces dernières semaines on s'est aperçu que même s'il y avait beaucoup de matches, les coachs font tourner, avec des effectifs qui le permettent, c'est bien de pouvoir souffler. Ca permet de ne pas se griller à cette période de l'année qui est toujours un peu difficile, où on joue beaucoup, où le temps change, donc il faut être attentif, c'est un paramètre à prendre en considération.

Propos recueillis par Vincent Roussel, au siège de la FFF


Jeudi 19 Octobre 2023
Vincent Roussel

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