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#FIFAWWC - "On n'a pas encore fini" : L’ANGLETERRE, si près, si loin…

D’abord grandement dominée par l’Espagne, puis sur le fil du rasoir en seconde période, l’Angleterre a échoué à un rien d’un doublé qui aurait consacré son hégémonie. Mais les championnes d’Europe en titre, bien évidemment frustrées, ont tenu à voir le verre à moitié plein à la fin du match, se disant toutes "fières" de leur parcours dans cette Coupe du monde.



D’un match à l’autre, de la joie d’avoir marqué l’histoire en permettant à l’Angleterre de disputer sa première finale de Coupe du monde à la déception d’avoir échoué à un rien du toit du monde, et d’un trophée qui leur faisait les yeux doux lors de leur entrée sur le terrain, les Lionnes sont passées, en quatre jours, du sourire aux larmes au stade Olympique de Sydney.

"Je pense qu’on peut toutes garder la tête haute"

Sarina Wiegman n'a pas trouvé la clé (photos FIFA WWC)
Sarina Wiegman n'a pas trouvé la clé (photos FIFA WWC)
Joyeuses et affables après la demi-finale face aux Australiennes mercredi, elles ont été nettement moins à s’arrêter pour répondre aux questions des journalistes en zone mixte ce dimanche. "On est tristes, forcément, il y a beaucoup d’émotions qui se bousculent, a reconnu Beth England, entrée en jeu en seconde période. On est arrivées si loin, cela fait 9 semaines qu’on est ensemble et je pense qu’on peut toutes garder la tête haute", a dit la joueuse de Tottenham quelques instants après avoir vu l’Espagne soulever la Coupe du monde.

"Il y a probablement un millier de sentiments qui me traversent l’esprit, pour être honnête, je suis fière, déçue, j’ai le cœur brisé, parce qu’on n’a pas gagné. Mais on doit sortir du terrain la tête haute, on a tout donné sur le terrain"
, a appuyé la capitaine de l’Angleterre Millie Bright.

Bis repetita pour Sarina Wiegman

Battues 1 à 0, autant dire d’un cheveu, par la Roja, les joueuses de Sarina Wiegman avaient de quoi nourrir beaucoup de regrets au coup de sifflet final : "Bien sûr, c’est décevant et c’est ce que je leur ai dit (à la fin du match). Mais on doit être fières même si c’est dur en ce moment de ressentir ça. La façon dont on a grandi dans ce tournoi, comment on s’est adaptées, le fait qu’on ait tout donné dans ce Mondial et pendant cette finale, je leur ai dit que c’était des raisons d’être fières", a raconté la coach néerlandaise, qui a dû avoir un petit goût de déjà-vu, elle qui a déjà échoué en finale il y a 4 ans avec les Pays-Bas.

"On a bien commencé le match, on a eu des tirs, on a touché la barre (16'), mais après ça, l’Espagne n’a pas arrêté de se sortir de notre pressing haut, et on s’est retrouvées dans des situations de un contre un", a analysé la coach, qui a finalement vu Olga Carmona ouvrir le score (29') sur une situation de profondeur encore parfaitement géré par les Espagnoles. "C’est une superbe équipe, ils aiment avoir la possession, créer du surnombre dans toutes les zones du terrain", a dit Bright pour féliciter le vainqueur de cette édition 2023.

"On devait revenir à un 4-3-3 pour inverser la situation"

"Celle-là, elle fait mal, n’a pu que constater Georgia Stanway, qui a vécu une partie très compliquée au milieu de terrain. C’est le football, la façon dont on a joué en première période, ça ne correspond pas aux standards de l’Angleterre", a dit la pensionnaire du Bayern Munich. Sarina Wiegman a bien tenté de réveiller son équipe en seconde période, en faisant entrer Lauren James et Chloé Kelly à la pause : "On pensait qu’on devait revenir à un 4-3-3 pour inverser la situation", a expliqué la femme aux 2 Euros remportés, en conférence de presse.

"On voulait être compactes, parce que on savait que c’était la meilleure équipe en possession. Si on avait réussi à marquer ça aurait été totalement différent, on en a été très proches", a regretté Wiegman, dont l’équipe a certes été plus consistante en seconde période. "Ça nous a aidé à nous sortir de la pression des Espagnoles et à remettre le pied sur le ballon, a complété Bright à propos de la réorganisation anglaise. Tout le monde connait les capacités de conservation de balle de Lauren James, c’était difficile de reprendre l'ascendant mais après la pause on a vraiment senti qu’on était mieux", a apprécié la défenseure.

"Je ne pense pas que ce soit la fatigue qui explique le résultat de ce soir"

Une stratégie qui a failli être payante, mais qui a aussi donné beaucoup d’occasions aux Espagnoles : "Quand vous êtes derrière au tableau d'affichage et que vous essayez de revenir, vous devez prendre des risques. Vous en faites encore plus sur le terrain et derrière cela leur a donné encore plus d’espaces en transition", a également dit Bright, alors qu’on a tout de même été plus proche du 2-0 que 1 partout.

Surtout au moment du penalty de Jenifer Hermoso, finalement arrêté par Mary Earps (70'), gants d’Or de ce Mondial : "Les performances de Mary ont été très bonnes tout au long du tournoi, elle a réalisé beaucoup de parades importantes, son arrêt sur le penalty a été un moment crucial, j’étais persuadée qu’on pourrait revenir, mais la gardienne de l’Espagne a réalisé un très bon match aussi", a rappelé Wiegman, tandis que Beth England a spontanément tenu à remercier sa portière après la rencontre : "Je veux donner du crédit à Mary pour son arrêt parce que, dans ce moment, il y avait beaucoup de pression mais elle l’a parfaitement supportée".

Cela n’a toutefois pas permis à des Anglaises bien moins incisives et beaucoup plus maladroites dans leurs transmissions de renverser leurs adversaires. La faute à la fatigue, alors que les jambes de Bronze ou Hemp notamment ont paru lourde en fin de match ? "Tout le monde a beaucoup joué, je pense que parfois, il faut se dépasser mentalement, et je ne pense pas que ce soit la fatigue qui explique le résultat de ce soir", a balayé Jessica Carter.

"On espère avoir inspiré beaucoup de gens, on est les Lionnes, on va continuer de faire ce qu’on fait, de briser des barrières"

Rester maintenant à l’Angleterre à regarder vers le futur : "On est évidemment déçue, on fait ce sport parce qu’on veut gagner, personne ne veut perdre, mais le fait qu’on soit arrivées aussi loin, on peut garder la tête haute et revenir plus fort ensuite", s’est ainsi projetée England. "On était si proches, c’est dur de voir une autre équipe célébrer devant vous quand c’est votre but, votre rêve en tant qu’équipe, mais quand tout ça se calmera, on sera fières de ce qu’on a fait", a tenté de relativiser Stanway.

"On veut remercier les fans d’avoir toujours cru en nous et de nous avoir soutenu, on espère que vous avez passé un été formidable, comme nous. C’est difficile de le voir comme ça maintenant mais ça a été incroyable on a une médaille que toutes les joueuses ne peuvent pas se targuer d’avoir", a philosophé Bright. "J’espère que tout le monde à la maison est fier de nous, on espère avoir inspiré beaucoup de gens, on est les Lionnes, on va continuer de faire ce qu’on fait, de briser des barrières, et de pousser, on n’a pas encore fini", a conclu Stanway, avec les Jeux de Paris en ligne de mire l’été prochain : pas de doutes, les Lionnes, qui devront se qualifier via la Ligue des Nations dès septembre, auront les crocs.

Dimanche 20 Août 2023
Vincent Roussel, à Sydney

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