#FIFAWWC - "Rien ne nous atteint" : imperturbables, les Anglaises se rapprochent du doublé

Sarina Wiegman est décidément un talisman. Vainqueure de l'Euro 2017 et finaliste du Mondial en France en 2019 avec les Pays-Bas, l'ancienne coach d'EPS est de retour en finale 4 ans plus tard, un an seulement après avoir décroché le premier titre de l'histoire de l'équipe féminine d'Angleterre à l'Euro.

"Je sais que c'est exceptionnel, je m'en rends compte, mais demain nous nous préparerons simplement pour l'Espagne", a-t-elle commenté, imperturbable, avec déjà la finale de dimanche en ligne de mire. "Les attentes sont hautes en Angleterre, mais encore plus depuis l'Euro", a rappelé celle dont l'équipe a été constamment bousculée dans cette compétition, mais encore remarquable de solidité ce mercredi.

Après avoir glacé une première fois le stade Olympique de Sydney et ses plus de 70 000 supporters acquis à la cause de l'Australie, il fallait beaucoup de sang-froid pour résister à l'égalisation de Sam Kerr, magnifique : "C'est la croyance qu'on a en nous, rien ne nous atteint, on a fait face à beaucoup de challenges au cours de ce tournoi, a raconté Ella Toone en zone mixte. On sait à quel point Sam Kerr est une bonne joueuse, elle n'a besoin que d'une occasion dans un match pour marquer, c'est ce qu'elle a prouvé ce soir. Mais on s'en est tenues au plan de jeu, on a continué à travailler", a indiqué la joueuse de Manchester United.

"On a été dans des situations similaires avant, comme lors du match contre la Colombie notamment, a de son côté réagi Lucy Bronze. Je pense qu'on a la résilience, la croyance intérieure qui a fait qu'on a réussi à repartir de l'avant, on connaissait les qualités de cette équipe australienne et on n'était pas surprise qu'elles réussissent à marquer ce superbe but", a commenté l'ancienne Lyonnaise, pas plus euphorique que cela après cette première finale de Coupe du monde atteinte par son pays.

"Après le premier but, on se l'est dit : on a tout le temps le ballon, et on ne peut pas le perdre. Et elles nous ont montré qu'il ne fallait pas, Kerr a montré qu'elles punissaient leurs adversaires mais tant que nous avions la balle, elles étaient inoffensives", a ajouté Wiegman, elle aussi très calme en conférence de presse. "La première mi-temps a été ennuyeuse, on n'a pas pu mettre en place notre plan de jeu, et mettre plus de pression à l'Angleterre. La deuxième période a certainement été l'une des meilleures de la compétition pour nous. Mais les anglaises ont été cliniques", a pour sa part regretté Tony Gustavsson, qui échoue aux portes d'une troisième finale de suite au Mondial, lui l'ancien adjoint de Jill Ellis avec les USA.

"C'est un rêve que j'avais depuis que j'étais enfant, comme tout le monde je pense", a tout de même apprécié Alex Greenwood après le coup de sifflet final. Je suis si fière de l'équipe, pour ce qu'on a fait ce soir, de la défense à l'attaque, on a très bien joué. Elles aiment jouer dans le dos de leurs adversaires, elles ont une des meilleures attaquantes du monde donc il fallait arriver à la museler, se concentrer sur nous, et on a exécuté notre plan de jeu à la perfection ce soir", a-t-elle conclu.

"C'est indescriptible, ça montre le caractère de ce groupe, et du staff derrière nous. Vous n'avez pas vu le travail qu'ils ont accompli en coulisse, c'était incroyable, notre attention est désormais tournée vers la finale, on va se remettre à l'entraînement dès demain (jeudi)", a pour sa part savouré Chloé Kelly, qui aura également droit à un peu de temps en famille.

De l'autre côté, l'ambiance était évidemment beaucoup plus morose chez les Australiennes, dont les rêves ont pris fin ce soir : "Il faut leur donner du crédit, elles ont joué incroyablement bien ce soir, elles ont réussi à marquer trois buts, elles étaient très bien préparées, a reconnu Emily Van Egmond. C'était une équipe très dure à surprendre, on a eu nos chances, le match aurait pu tourner dans un sens comme dans l'autre, le momentum aurait pu changer, on va maintenant se concentrer sur le fait de terminer le tournoi sur une bonne note", a indiqué la numéro 10 à propos du match pour la 3e place qui les attend samedi face à la Suède.

Lauren Hemp, logiquement nommée meilleure joueuse du match après son but et sa passe décisive, couronnant une prestation incroyable, en a remis une couche en conférence de presse : "On a eu cette force, on avait un rêve, on a tout fait pour le réaliser et ça se voit ce soir (mercredi). On a été au rendez-vous, aussi bien physiquement que techniquement. Ce groupe est fort", a affirmé la numéro 11 de l'Angleterre.

Elle aussi tournée la finale, Lucy Bronze s'est montrée confiante avant de jouer la Roja : "On sait comment les gagner, c'est quelque chose que l'Espagne n'a pas et nous si. L'an dernier on a joué à Wembley, devant de plus grandes foules qu'ici, sous beaucoup plus de pression et on a réussi à faire le job à ce moment-là", a rappelé la latérale, qui voudra accompagner par les gestes ces paroles pleine d'assurance. A l'image des Lionnes, finalement.