Coupe du Monde 2023 (E) - Le PORTUGAL se frotte au gotha mondial

Après avoir découvert l’Euro en 2017, s’y être réinvité par la force des choses en 2022 (il avait profité de l’exclusion de la Russie des compétitions de l’UEFA), le Portugal va pour la première fois de son histoire se frotter au gratin mondial. Dans un groupe E très dense, où les joueuses de Francisco Neto retrouveront les championnes du monde américaines mais également, comme lors du dernier Euro, les Pays-Bas, elles tenteront de tirer leur épingle du jeu.
Avec un groupe de joueuses installées depuis plusieurs années par le sélectionneur national arrivé en 2014, le Portugal ne viendra en effet pas en victime expiratoire et pourra de nouveau s’essayer aux effets de surprises comme sur la scène européenne en 2017 (qualifiée en quart pendant de longues minutes) ou en 2022 (2-2 renversant contre la Suisse et revers 2-3 de haute volée contre les Néerlandaises).

Capable d’alterner entre un 4-3-3 éprouvé et un 4-4-2 en losange où Kika Nazareth, grande promesse de la sélection portugaise, vient se positionner en fer de lance derrière Jessica et Diana Silva, le Portugal s’avance dans ce Mondial avec des certitudes notamment défensives. Même si la sélection lusophone a souvent alterné en charnière centrale lors de ses dernières sorties, le tandem Carole Costa-Diana Gomes a montré au cours des qualifications et des amicaux sa capacité à tenir, avec les appuis sur les côtés de l’expérimentée Ana Borges et la vitesse de Catarina Amado.

Il faudra toutefois se montrer plus vigilant sur coup de pied arrêté, point qui avait coûté cher aux coéquipières de Dolores Silva lors du dernier Euro (7 buts sur 10 encaissés sur CPA), tout en se montrant plus mordantes devant. Malgré la présence d’un vivier pétri de talents (Kika, Jessica Silva, Diana Silva, Telma Encarnaçao…) et d’un milieu consistant où rayonnent Andreia Jacinto et Tatiana Pinto, les Portugaises ont bien souvent eu du mal à se montrer efficaces devant. Un point qui sera pourtant capital dans leurs duels face aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Arrivé en mars 2014 à la tête de la sélection, l’entraîneur de 41 ans a pour lui d’avoir continué à faire progresser le Portugal, étant le premier à le guider dans une compétition internationale avec l’Euro en 2017, avant de rééditer le coup au niveau mondial avec cette première présence en Coupe du Monde. Coach au style quelque peu conservateur et défensif, notamment avec un socle de joueuse toujours présentes au fil des années (Jessica Silva, Diana Silva, Carolina Mendes, Patricia Morais, Dolores Silva…), ce dernier a parfois été pointé du doigt pour son absence de changements et de prise de risque. Mais même dans une campagne de qualification où les Portugaises ont semblé un temps sur un fil, ce dernier a réussi à déjouer tous les pronostics en renversant la Serbie chez elle avant de se défaire de la Belgique, de l’Islande et du Cameroun. Avec comme récompense le meilleur classement FIFA de l’histoire de la sélection portugaise (21e).

Privée du premier grand tournoi de l’histoire du Portugal en 2017 à la suite d’une blessure, Jéssica Silva s’était rattrapée l’été dernier en Angleterre, notamment en permettant à son équipe de revenir face à la Suisse. Pas toujours épargnée par les blessures au fil des années malgré un talent indéniable et une forte capacité à faire la différence individuellement, l’ancienne attaquante de l’OL est revenue au pays en janvier 2022 du côté de Benfica se refaire une santé après un énième passage resté terne du côté des Etats-Unis à Kansas City.

Seize buts en 16 rencontres cette saison et un nouveau titre de championne du Portugal avec le SLB lui ont permis d’arriver en forme avec la sélection portugaise lors de la préparation, s’offrant le premier doublé de sa carrière en sélection lors du dernier match face à l’Ukraine, à 28 ans. Dans un collectif performant et enfin libérée de ses doutes, l’occasion est peut-être enfin là pour elle de briller cet été lors du Mondial.

Dans un groupe où les deux sièges pour les huitièmes semblent promis aux Etats-Unis et aux Pays-Bas, les espoirs du Portugal ne sont que très minces à l’aube de ce Mondial. Si finir 3e sera l’objectif minimal, le collectif emmené par Jessica Silva pourra toujours croire en sa bonne étoile pour bousculer des Néerlandaises moins rayonnantes que lors du règne de Sarina Wiegman. Le coup était passé tout près en Angleterre lors du dernier Euro (défaite 2-3), la Seleção ayant depuis progressé sur le plan défensif.

Avec 13 rencontres disputées au total, le Portugal a tout simplement signé le plus long parcours de qualification de l’histoire pour atteindre une Coupe du Monde en plus d’être passé par toutes les émotions. D’abord une lutte jusqu’au bout pour terminer 2e de son groupe derrière l’Allemagne avec un petit point d’avance seulement sur une Serbie qui avait créé l’exploit face aux Allemandes et forcer les Portugaises à un match renversant en terres serbes.

Ensuite avec deux tours de barrages face à la Belgique et l’Islande, bien mieux classées et expérimentées qu’elles, où tout se sera décidé en prolongation. Avant de parachever son parcours en Nouvelle-Zélande, assommant un Cameroun pourtant bien en jambes sur un penalty de Carole Costa à la 90e+4. Un scénario digne d’un film hollywoodien pour les joueuses de Francisco Neto.

Les résultats : Turquie (1-1), Israël (4-0), Serbie (2-1), Bulgarie (5-0), Israël (4-0), Allemagne (1-3), Allemagne (0-3), Bulgarie (3-0), Serbie (2-1), Turquie (4-0), Belgique (2-1), Islande (4-1 ap.), Cameroun (2-1)

Pour sa première Coupe du Monde, le Portugal n’a pas hésité à se frotter à des cadors en amical ces derniers mois. Défaites par le Japon après avoir mené (2-1), les Portugaises ont ensuite été accrochées par les Galloises (1-1) avant de tenir le coup face aux Anglaises (0-0), rendant la première clean sheet de leur histoire face à ces dernières. Faciles vainqueurs pour conclure de l’Ukraine le 7 juillet dernier (2-0) devant la meilleure affluence de leur histoire à domicile (20 123 spectateurs), les joueuses de Francisco Neto ont confirmé qu’elles seraient prêtes défensivement, se montrant même solides sur coup de pied arrêté. Reste le doute sur la capacité offensive, une nouvelle fois bien tendre durant ces rencontres.

Les Pays-Bas le dimanche 23 juillet à 9h30
Le Vietnam le jeudi 27 juillet à 9h30
Les États-Unis le mardi 1er août à 9h

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