Coupe du Monde 2023 (F) - La FRANCE ambitieuse doit confirmer

Demi-finaliste d'un grand tournoi pour la première fois en dix ans en 2022, l'équipe de France aurait pu construire sur ce bon résultat mais a au contraire connu une année mouvementée. Après un Tournoi de France décevant, plusieurs cadres de l'équipe ont annoncé se mettre en retrait de la sélection si aucun changement sur leurs conditions de travail n'était apporté, ce qui a eu raison de la sélectionneuse Corinne Diacre, remplacée par Hervé Renard, nommé pour le rassemblement d'avril. Une nouvelle ère a débuté à quatre mois de la Coupe du monde, et l'équipe de France a remporté trois de ses quatre matchs disputés depuis.

L'arrivée de Renard a permis à Eugénie Le Sommer notamment de faire son retour en équipe de France après deux ans sans appel, et ses performances seront déterminantes pour décider du parcours des Bleues (voir joueuses-clés). De façon plus globale, malgré son peu de vécu à la tête de la sélection, Hervé Renard a fait appel à un groupe modifié presque de moitié par rapport à celui de l'Euro 2022, même si la plupart des cadres sont bien présentes. Il s'agit en partie de choix, et en partie de blessures, car de ce côté-là, l'équipe de France n'a pas été épargnée.

Les Bleues sont privées comme à l'Euro de leur meilleure défenseure centrale (Griedge Mbock) et de leur meilleure attaquante (Marie-Antoinette Katoto), mais plus récemment de Delphine Cascarino, qui sortait d'une belle saison en club et semblait prête à passer un cap en sélection, Amandine Henry, rappelée mais à court de forme et blessée à nouveau, et Oriane Jean-François, auteure d'une belle saison en club et qui semblait prête à prendre une nouvelle dimension. Selma Bacha quant à elle est sortie sur civière lors du dernier match de préparation face à l'Australie.

Invaincue lors de ses six matchs en 2023, l'équipe de France, malgré le peu de vécu sous la houlette du nouveau sélectionneur et avec plusieurs joueuses cadres blessées, a de quoi être ambitieuse. Si elle a souvent connu des soucis d'efficacité en attaque notamment une fois sortie de son groupe, elle va également devoir resserrer les rangs en défense. L'équipe joue haut depuis l'intronisation d'Hervé Renard et peut être rapidement être prise à revers. La Colombie, le Canada et l'Australie ont trouvé l'ouverture, l'Irlande également malgré un hors-jeu sifflé. Pour espérer atteindre ses objectifs ambitieux, la France va devoir se montrer intraitable derrière ou espérer qu'elle parvienne toujours à marquer un but de plus que son adversaire...

Le technicien français, qui connaît sa première expérience dans le football féminin après près de deux décennies dans le football masculin avec notamment des titres en Coupe d'Afrique des nations à la tête de la Zambie (2012) et la Côte d'Ivoire (2015), a pris ses fonctions en mars 2023, à quelques mois à peine de la Coupe du monde. Il succède à Corinne Diacre qui était en poste depuis 2017 et a été poussée vers la sortie malgré une demi-finale lors du dernier Euro, avec comme mission bien sûr d'obtenir des titres mais également de professionnaliser globalement l'équipe de France et son environnement. Il sait gagner et motiver ses groupes pour se surpasser. Pour l'anecdote, il devient le premier sélectionneur à entrainer deux sélections en Coupe du monde en moins d'un an.

Talent précoce, Maëlle Lakrar était titulaire en D2 à 15 ans et jouait en D1 l'année suivante. Elle est passée par toutes les sélections dans les catégories de jeunes, souvent avec le brassard au bras. Alors que sa trajectoire semblait toute tracée vers le haut niveau international, elle a rencontré quelques obstacles et son éclosion a été retardée. A 23 ans et malgré seulement quatre sélections en équipe de France A, elle semble prête à s'y imposer et à jouer un rôle important lors de cette Coupe du monde, que ce soit sur la droite de la défense ou dans l'axe, et même où l'équipe aura besoin d'elle grâce à sa polyvalence.

Rappelée après deux ans loin de l'équipe de France et malgré une saison mitigée en club, Eugénie Le Sommer a réussi son retour avec les Bleues, inscrivant trois buts en trois rencontres. Le forfait de Marie-Antoinette Katoto va lui permettre de jouer un rôle plus important que prévu lors de cette Coupe du monde. La meilleure buteuse de l'histoire de l'équipe de France, 89 buts inscrits à ce jour, n'a cependant jamais connu la même réussite dans les matchs éliminatoires des grandes compétitions (1 but en 13 matchs et 959 minutes disputées). Joueuse la plus âgée et la plus capée du groupe des 23, elle a déjà disputé huits grands tournois et elle est attendue comme leader. Cela passera par des buts quand l'équipe en a le plus besoin.

La France partira favorite de son groupe avec le Brésil, un adversaire qu'elle connait bien et qu'elle avait éliminé en huitièmes de finale il y a quatre ans, même s'il semble un bon ton au-dessus cette année. La première place du groupe lui ouvrirait le chemin des demi-finales -son objectif- si la logique est respectée avec malgré tout une opposition face au Canada ou à l'Australie normalement en quarts de finale. Mais au-delà du Brésil, il faudra également se montrer sérieuses contre la Jamaïque et le Panama pour éviter une mauvaise surprise.

Dans le groupe I des qualifications européennes, la France a nettement dominé ses adversaires, l'écart entre le premier et le deuxième étant d'ailleurs le plus important de tous les groupes (10 points). Cela ne signifie pas pour autant que tous les matchs ont été faciles pour les Bleues qui ont été mises en difficulté à deux reprises par la Slovénie de façon quelque peu inattendue. Avec un bilan global de 10 victoires en autant de rencontres dont cinq par au moins cinq buts d'écart, 54 buts inscrits (mais tout de même quatre encaissés), le bilan tricolore est satisfaisant. Marie-Antoinette Katoto, qui va manquer la Coupe du monde sur blessure, a terminé meilleure buteuse du groupe avec dix réalisations. Kadidiatou Diani et Grace Geyoro ont inscrit cinq buts chacune.

Les résultats : Grèce (10-0), Slovénie (3-2), Estonie (11-0), Kazakhstan (5-0), Kazakhstan (6-0), Pays de Galles (2-0), Pays de Galles (2-1), Slovénie (1-0), Estonie (9-0), Grèce (5-1)

Les mois qui ont précédé la Coupe du monde n'ont pas été de tout repos avec un changement de sélectionneur à quatre mois de la compétition. Après l'élimination en demi-finale de l'Euro, la France a subi deux défaites face à l'Allemagne (1-2) et la Suède (0-3) avant de terminer l'année 2022 par une victoire sur la Norvège (2-1). Le Tournoi de France en début d'année (deux victoires contre le Danemark et l'Uruguay, un triste match nul face à la Norvège) a sonné le glas de la sélectionneuse Corinne Diacre, remplacée par Hervé Renard qui a dirigé la France lors de quatre rencontres : les Bleues ont gagné contre la Colombie (5-2), le Canada (2-1) et la République d'Irlande (3-0), mais ont chuté lors de leur dernier match face à l'Australie (0-1).

La Jamaïque le dimanche 23 juillet à 12h
Le Brésil le samedi 29 juillet à 12h
Le Panama le mercredi 2 août à 12h

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Il existe des points d'interrogations à plusieurs postes, alors que les Tricolores joueront en 433 principalement. Dans les buts, la hiérarchie est claire avec Pauline Peyraud-Magnin titulaire et Constance Picaud en numéro 2. En défense, Wendie Renard est indéboulonnable, Sakina Karchaoui peut-être la meilleure à son poste. Eve Périsset est une valeur sûre sur son côté droit mais Renard semble privilégier Maëlle Lakrar. La deuxième question réside dans l'identité de la joueuse qui accompagnera Renard, avec a priori un duel entre Estelle Cascarino et Elisa De Almeida pour l'instant. Maëlle Lakrar devrait s'immiscer dans la discussion, Aissatou Tounkara est probablement la dernière alternative ç cause de son manque de temps de jeu.

Au milieu, avec les blessures de Jean-François et Henry, l'équipe n'a plus de récupératrice de métier. Tounkara a de l'expérience au poste, Lakrar pourrait s'y glisser, mais Renard devrait s'appuyer sur un duo avec les excellentes Grace Geyoro et Sandie Toletti, a priori accompagnées de Kenza Dali. Sur le banc, Laurina Fazer, Léa Le Garrec et Clara Matéo devraient être les premières options (plutôt offensives). Alors que l'équipe est en difficulté sur les transitions défensives, il y a un manque évident dans le groupe.

En attaque, deux des trois postes devraient être occupés par Le Sommer et Kadidiatou Diani, qui sort d'une grande saison en club. La première devrait être alignée en pointe, la seconde sur l'aile droite (avec Selma Bacha et Amel Majri comme premiers choix sur l'aile gauche), mais elles sont polyvalentes et on pourrait voir Le Sommer côté gauche et Diani -meilleure buteuse de D1- en pointe également (avec du coup Viviane Asseyi et Clara Matéo comme premiers choix à droite). Les jeunes Naomie Feller et Vicky Becho peuvent également jouer à plusieurs postes. Sortie sur blessure lors de la dernière rencontre face à l'Australie, Selma Bacha pourrait s'ajouter à la liste des absentes de marque pour les Bleues et rebattre les cartes au sein de l'attaque tricolore avec Matéo comme première solution de remplacement logiquement.

Les principales absentes : Griedge Mbock, Oriane Jean-François, Amandine Henry, Delphine Cascarino, Marie-Antoinette Katoto

Participations : 4
Meilleur résultat : quatrième place (2011)
Pire résultat : sortie en phase de poules (2003)
Dernier résultat : quart de finale (2019)