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Bleues - Bilan du premier tour : Un état d'esprit et une série qui court

Placée dans un groupe compliqué, la France a réalisé une belle phase de groupes. Elle a remporté ses trois matchs, dont deux face aux deux dernières sélections titrées à l’Euro. Elle a marqué onze buts, le temps de jeu a été géré, tous les voyants sont au vert… ou presque.



Une attaque de feu

Seule l’Espagne a inscrit plus de buts que la France lors de la première phase (l’Angleterre en a marqué autant). Onze buts en trois matchs, les Bleues n’avaient jamais fait aussi bien sur la totalité d’un Euro (10 en 2022), et leur record en match de poules était de 8 (en 2022 également, 7 en 2013). Neuf joueuses différentes ont marqué lors de ces trois premiers matchs, seules Marie-Antoinette Katoto et Delphine Cascarino ont marqué plus d’un but.

Le secteur offensif tricolore a souvent pâti de la comparaison avec les sélections considérées comme les meilleures du monde, favorites ou outsiders des grandes compétitions. Cette année, enfin, la France a les arguments offensifs d’une grande équipe. Le secteur est fourni, avec des joueuses présentant des qualités et caractéristiques différentes -et de la polyvalence- qui permettent à la fois de faire tourner et d’apporter un danger constant sur les buts adverses, la concurrence obligeant toutes ces joueuses à donner le meilleur d’elles-mêmes.

Cinq des sept attaquantes du groupe tricolore ont marqué depuis le début de la compétition. Katoto et Cascarino ont inscrit deux buts, Sandy Baltimore, Clara Matéo, Kadidiatou Diani (sur penalty) un chacune. Katoto et Cascarino sont également créditées de deux passes décisives chacune tandis que Matéo et Diani en ont délivré une. Cela sans compter l’apport du milieu de terrain ; Grace Geyoro sait y faire et a déjà marqué dans cet Euro tandis que Sandie Toletti et Sakina Karchaoui (sur penalty), beaucoup moins prolifiques de façon générale, ont également apporté leur écot au compteur buts tricolore.

La gestion des temps de jeu

Si le programme des Bleues, avec le Pays de Galles en deuxième match, permettait de fait le turnover exercé lors de cette première phase, il n’en reste pas moins que ce point est positif. Toutes les joueuses de champ à une exception près ont goûté au terrain, personne à l’exception de Pauline Peyraud-Magnin dans les buts n’a disputé les trois rencontres dans leur intégralité, et la majorité des joueuses a disputé entre 90 et 180 minutes sur 270 possibles, hors temps additionnel. Plus de fraîcheur physique n’est pas synonyme de réussite, mais cela ne peut pas être une mauvaise chose, en plus d’impliquer tout le monde.

La joueuse de champ la plus utilisée de cette phase de poules a été Alice Sombath, qui a disputé les trois rencontres et a laissé sa place en fin de match contre les Pays-Bas (259 minutes). Vient ensuite Selma Bacha (227 minutes), suppléée au cours des deux dernières rencontres par Lou Bogaert. Grace Geyoro (192 minutes) et Sakina Karchaoui (182 minutes) sont les deux autres joueuses au-dessus de la barre des 180 minutes. Seules trois joueuses de champ ont disputé deux rencontres dans leur intégralité : Sombath, Oriane Jean-François (l’Angleterre et les Pays-Bas) et Thiniba Samoura (le pays de Galles et les Pays-Bas).
Les Bleues ont su réagir lorsqu'elles étaient menées au score (photo Zoé Jeulin/FFF)
Les Bleues ont su réagir lorsqu'elles étaient menées au score (photo Zoé Jeulin/FFF)

Un bel état d’esprit affiché

Une série de onze matchs consécutifs gagnés depuis le début de l’année, trois victoires en poules dont deux contre les deux derniers vainqueurs de l’Euro, l’équipe de France est sur une bonne dynamique. Mais le plus intéressant peut-être dans ces résultats est l’état d’esprit qu’elle a montré lors des matchs face au Brésil et aux Pays-Bas, deux matchs au cours desquels elle était menée (0-2 et 1-2 respectivement) pour au final s’imposer. L’équipe de France n’est pas coutumière du fait mais a montré du caractère à deux reprises en moins de trois semaines, un état d’esprit à conserver pour la suite de la compétition mais pas seulement.

Si l’équipe a montré son refus de perdre lors de ces deux matchs, on ne peut pas non plus ignorer qu’elle a encore montré des signes de fébrilité défensive qui peuvent faire basculer des matchs qu’elle avait en main, c’est déjà arrivé par le passé. Cela aurait pu être le cas face à l’Angleterre lors de la première journée, mais les Bleues ont plié sans rompre. Cela a également été plus ou moins le cas contre les Pays-Bas en première période. Il y avait une marge d’erreur en phase de poules, il n’y en aura plus à partir des quarts de finale. Le secteur tricolore le plus à la peine depuis ce début d’Euro va devoir répondre présent face à l’Allemagne.

La défense reste fébrile

Selma Bacha dévie le ballon dans son but (photo Zoé Jeulin/FFF)
Selma Bacha dévie le ballon dans son but (photo Zoé Jeulin/FFF)
Il y a beaucoup de positif à retenir du premier tour des Bleues, mais un secteur pose plus de questions qu’il n’apporte de certitudes, c’est celui de la défense. Avec quatre buts encaissés en trois matchs de poule, la défense n’a pas particulièrement brillé malgré Alice Sombath, promue leader du haut de ses quatre sélections pré-Euro et ses 21 ans, qui a confirmé avec ce temps de jeu imprévu depuis un peu plus d’un mois tout son potentiel et son leadership. Elle est la meilleure nouvelle de ce début d’Euro du côté de la défense, qui a semblé friable à plus d’une reprise et a trop tendance à se montrer attentiste.

La principale question concerne l’état de santé de la charnière titulaire, composée en théorie de Griedge Mbock, nouvelle capitaine de l’équipe de France, et Maëlle Lakrar. Cette dernière a disputé le premier match (le samedi 5 juillet), la seconde est la seule joueuse de champ à ne pas avoir disputé la moindre minute dans la compétition. Son dernier match remonte au 20 juin contre la Belgique. A l’heure actuelle, difficile de savoir de quelles joueuses sera composée cette charnière samedi, ce qui n’est pas forcément idéal…

Sur les côtés, le match face aux Pays-Bas -notamment en première période- a vu de nombreux centres être concédés, apportant un danger régulier sur les buts d’une Pauline Peyraud-Magnin solide. Il va falloir réussir à contenir les couloirs en quarts de finale contre l’Allemagne, dont c’est le point fort. Klara Bühl à gauche réalise un gros début de tournoi même si elle n’a pas marqué tandis que Jule Brand a déjà deux buts et deux passes à son actif. Elisa de Almeida et Selma Bacha vont avoir fort à faire, et la France va devoir faire preuve d’une grosse solidarité défensive si elle veut continuer son parcours.

Mardi 15 Juillet 2025
Charlotte Vincelot

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