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#D1Arkema - Gaëtane THINEY : "Je n'ai pas choisi la facilité"

De Saint-Memmie au Paris FC en passant par Compiègne et Juvisy, Gaëtane Thiney revient sur sa carrière en D1 débutée en 2000 et qui verra la capitaine du Paris FC aux 163 sélections franchir le cap des 400 matchs en D1 ce samedi face à Fleury.



Thiney sous les couleurs de Saint-Memmie en 2005
Thiney sous les couleurs de Saint-Memmie en 2005
Comment s'est passée l'arrivée à Saint-Memmie ?
J'ai le souvenir de mon départ de Brienne. La Présidente de Saint-Memmie, Régine Pierre, était venue chez mes parents. Je m'en souviens comme si c'était hier. Je rentrais à pied du collège et il y avait une voiture devant chez moi que je connaissais pas. C'était la Présidente de Saint-Memmie qui était là avec Marinette Pichon et qui venait me proposer plusieurs possibilités pour partir à l'internat. J'arrivais à un âge où il fallait partir en compétition avec les féminines et arrêter la mixité. J'ai toujours voulu être maître de mon destin et déjà très jeune. J'ai fait le choix de refuser de partir en internat et de rester chez mes parents. Du coup, je m'entraînais avec les seniors garçons de Brienne-le-Château et mes trois premières saisons, j'allais jouer le week-end avec les filles de Saint-Memmie. Je ne m'entraînais avec elles que sur les périodes de vacances scolaires et sur la reprise de début de saison mais sinon tout au long de l'année, je m'entrainais à côté de chez moi avec l'équipe qui était en Promotion de Ligue, et avec qui j'ai passé de superbes années. C'est devenu des amis pendant cette période de trois ans qui était une période de formation pour moi de 14 à 17 ans.

N'est-ce pas un crève-cœur de devoir quitter les garçons pour jouer avec une équipe féminine ?
J'ai fait une transition en douceur en réussissant à avoir cette vie un peu hybride où je jouais avec les filles que le week-end. Cela s'est fait tranquillement. Au début, ce n'était pas simple mais très rapidement le coach Alain Rampant et les joueuses qui constituaient cette équipe m'ont intégré très vite. Je me suis sentie dans mon élément très vite. C'était un club très familial. Si aujourd'hui si on disait ne s'entraîne pas avec les filles mais joue le week-end, ce serait compliqué quoi que les filles en pôle font ainsi. C'était un petit peu mon pôle à moi que j'avais construit. Cela s'est très bien passé à Saint-Memmie et j'ai vécu des années merveilleuses.

"(A Saint-Memmie) On a vécu des saisons extraordinaires"

Thiney en 2006 lors de sa dernière saison à Saint-Memmie
Thiney en 2006 lors de sa dernière saison à Saint-Memmie
Avec cette équipe de Saint-Memmie jouait Marinette Pichon. A-t-elle eu un rôle important dans ton parcours de joueuse ?
Oui, je pense. Marinette avec sa famille qui habitait à 250 mètres de chez mes parents. Même si on n'était pas proche car on avait dix ans d'écart, j'ai toujours vu Marinette dans mon environnement. Le fait qu'elle me connaisse, que l'on vienne de la même ville, m'a permis de m'intégrer plus vite. On était trois joueuses à être arrivée en même temps à Saint-Memmie avec Elise Bussaglia et Julie Rampant, on s'est très vite intégré. Marinette a joué un rôle mais aussi le coach qui est arrivé cette année-là, Alain Rampant. Il a amené une dynamique ultrapositive. Il amenait son expérience de footballeur professionnel et c'était un très bon coach. Cela nous a permis de vivre des supers années. Je n'avais pas encore 15 ans. Quand on arrive et que l'on découvre des équipes féminines, j'ai le souvenir de Juvisy, une équipe qui était très difficile à battre, avec Toulouse. Il y avait tellement d'écart. J'avais 15 ans et on jouait contre des filles qui avaient 25 ans, qui avait déjà joué un Championnat d'Europe. Il y avait un monde d'écart mais on avait de la cohésion, une dynamique très forte, les valeurs du club. Cela m'a construit en tant que joueuse, en tant que personne. J'ai passé six ans à Saint-Memmie de 14 à 20 ans, cela a été évidemment une étape très importante de ma construction où on a joué le maintien et finalement on s'est retrouvé la première saison cinquième. On a vécu des saisons extraordinaires. Après cette aventure s'est terminée de manière triste humainement parce que j'ai perdu une de mes coéquipières et cela m'a marquée. Déborah (ndlr : Jeannet décédée subitement de maladie en 2005 à l'âge de 22 ans) a aussi joué un rôle important dans ma carrière. Cela a été une vraie blessure que j'ai vécue pleinement. Partir de Saint-Memmie a été presque naturel. J'avais beaucoup de sollicitations, je me sentais bien dans cet environnement et le fait d'avoir vécu cet événement dramatique, à cet âge-là, j'avais besoin de voir autre chose. C'est aussi pour cela en partie que je suis parti à Compiègne.

" J'ai pris mon premier avion pour aller à Toulouse"

Match de Challenge de France avec Juvisy face à Arras
Match de Challenge de France avec Juvisy face à Arras
Quels souvenirs gardez-vous de ce premier match, du championnat...
Cela parait tellement loin. C'était contre Quimper. Je me souviens qu'il avait Toulouse qui était le gros match, le FC Lyon, Soyaux. C'était une autre époque. C'était des matchs très difficiles. Il avait aussi La Roche-sur-Yon avec Hoda Lattaf, Sonia Bompastor, Camille Abily. Ce sont des super souvenirs de déplacements, de départ en bus très tôt le matin, de rigolades. Sur le terrain, on se donnait, on défendait notre club. J'adorais, c'était hyper convivial avec des après-matchs avec les parents, les familles, on n'avait pas de complexes, on ne se posait pas la question, si on était jugées, pas jugées. On jouait, on avait le sourire. On était heureuses. Il y avait des écarts importants entre les équipes mais de temps en temps avec quelques surprises. Je me souviens d'un match contre Juvisy où l'on avait fait 1-1. J'avais marqué et j'avais eu la balle du 2-1. J'avais un face-à-face pour le 2-0 et derrière on prenait le but de l'égalisation. J'ai souvenir des matchs contre Toulouse avec Gaëlle Blouin, Anne Zenoni, athlétiquement, c'était vraiment autre chose. On ne se prenait pas la tête. Le niveau était vraiment différent. On s'entraînait moins. Les terrains étaient pas toujours de bonne qualité mais j'ai envie sur ce point-là, on peut encore évoluer même en 2020. On avait des maillots hyper-larges, des survêtements trop grands. Cela faisait partie du truc, ce n'était pas notre priorité. On était ravie quand on avait le même survêtement. Pour les déplacements, des fois on partait en voiture, dès fois, on partait en bus. C'était cool. J'ai pris mon premier avion pour aller à Toulouse avec Saint-Memmie. C'était des moments magiques, monter dans un avion pour aller jouer un match de foot. C'était extraordinaire. On était comme des enfants qui arrivent dans un monde inconnu. Le foot permet de vivre des choses que l'on n'aurait pas l'occasion de faire.

"Deux heures de route tous les jours d'entraînement"

Thiney avec Juvisy face au PSG en 2009
Thiney avec Juvisy face au PSG en 2009
Et le premier but ?
Je n'ai pas le souvenir. Je me souviens contre Montpellier et Juvisy. Cela ne m'a pas marqué mais on a gagné largement (5-1). J'étais numéro 10, je n'étais pas une buteuse. Je suis une milieu qui a marqué beaucoup de buts. Mais j'ai plus de souvenirs des matchs plus disputés.

Le départ vers Compiègne ? Un choix ?
A la base, je me suis retrouvée étudiante à Reims. Quand j'ai eu ma licence, à Reims, j'avais tous mes amis de la fac, j'étais bien, j'étais heureuse et il fallait que je parte de Saint-Memmie. J'avais plusieurs sollicitations : Toulouse, PSG, Juvisy... Il y a un peu tous les clubs qui m'avait appelé directement ou indirectement. J'étais toujours dans le truc de ma vie où j'étais bien. Compiègne est venu me voir et du coup, j'ai négocié avec Compiègne pour rester à Reims et venir jouer à Compiègne. Je venais de prendre un nouvel appartement tout neuf à Reims et j'avais dit, je reste ici. Du coup, je faisais les deux heures de route tous les jours où il y avait entraînement et l'entraînement où je n'allais pas, je m'entraînais avec les U15 garçons du Stade de Reims. J'avais encore trouvé une solution pour pouvoir rester où j'étais. La première année, j'ai fait comme cela et puis la route, c'était vraiment très long, j'ai commencé à me sentir bien à Compiègne et la deuxième année, j'ai emménagé là-bas. J'ai alors fait même médecine mais au bout de six mois, j'ai arrêté, cela n'était pas compatible avec le sport de haut niveau. Du coup, je suis partie à Compiègne où j'étais professeur des écoles en grande section maternelle dans le privé. Je suis arrivée et l'équipe était en D2 malheureusement et j'étais arrivée en Equipe de France A entretemps. Comme je me sentais mal vis-à-vis du club de Compiègne qui m'avait indemnisé, pour la première fois de ma vie, je me voyais mal partir au bout d'un an. J'avais dit à Bruno Bini, je fais un an en D2, je m'entraîne en parallèle avec un décathlonien qui s'appelle Laurent Hernu pour faire de la préparation athlétique et garder le niveau. Si on ne remontait pas en D1, je partais. J'ai fait un an, j'ai fini meilleure buteuse mais on a terminé deuxième et on n'est pas monté et je suis partie.

" J'ai organisé ma vie pour que cela permettre à mon corps d'être dans les meilleures dispositions"

Thiney en action
Thiney en action
Pourquoi avoir choisi Juvisy ensuite ?
Après Compiègne, j'ai voulu intégrer une équipe de haut niveau. A cette époque-là, Juvisy était l'équipe la plus titrée. C'était l'équipe de haut niveau qui allait me faire passer un cap et en plus me permettait de continuer mon double projet en rentrant à l'INSEP pour préparer le professorat de sport. J'alliais tout et en plus, j'étais au sud de Paris dont pas très loin de chez moi, de ma famille et mes amis. Mais j'avais une vie de dingue parce que j'avais cours à 8h00 à l'INSEP, j'habitais à Juvisy et je m'entraînais le soir à 19h30. J'avais des journées hyper-chargées mais j'aimais cela. Quand je suis arrivé à Juvisy, la préparation athlétique et le niveau des joueuses étaient impressionnants. Je me suis alors demandé si j'allais être titulaire dans cette équipe. Je me suis accrochée, j'ai joué avec Laëtitia Tonazzi, Sandrine Soubeyrand, des joueuses avec un gros bagage et une grosse expérience. Je sortais de club où ne travaillait pas autant. J'ai souvenir des premiers entraînements horribles, j'étais malade le soir, je n'étais pas et la première année à Juvisy, j'ai perdu six kilos. J'ai vraiment changé de direction à ce moment-là.

Cela a été un tournant à Juvisy ?
Je rentrais dans un monde du haut niveau avec des problématiques d'horaire, d'entraînement. En fait, je n'ai pas choisi la facilité mais on était tellement bien, on s'entrainait jusqu'à 22 heures, on ne se plaignait pas. C'était génial. J'avais le potentiel pour faire plus mais je n'avais pas jusqu'alors la nécessité. Et là, il a fallu appuyer sur le bouton. Cela a été une évolution importante et là je me suis dit encore plus, encore plus. J'étais obsédée par la performance tout en gardant mes valeurs de relations humaines, de partage et de convivialité. C'était une époque extraordinaire parce que l'on avait les résultats en plus. On fait 2e, une demi-finale de Champions League. On avait une période de 50 à 60 matchs par saison, je trouvais cela génial. J'ai dû être fatiguée, je ne me souviens pas mais je prenais les matchs, les uns après les autres. On était une équipe soudée avec parfois des engueulades mais on était une famille avec des filles de caractère, de la coach à la Présidente.
Cela collait parfaitement à mes valeurs et à mon éducation. On brillait et on s'entrainait dur. La valeur du travail était très importante. Quand on commençait l'entraînement, il n'y en avait jamais une qui se plaignait d'être fatiguée. On switchait et on était vraiment déterminées. Si on avait eu plus de moyens, on aurait peut-être perdu quelques valeurs. Finalement, l'alliance que l'on avait trouvée entre Sandrine Mathivet, Marie-Christine Terroni, Sandrine Soubeyrand et toutes les joueuses de cette génération-là, était parfaite à mon sens. Aller en demi-finale de Champions League, c'était un exploit. On n'a pas eu de chance, on est tombées sur Lyon.

L'hygiène de vie, jamais de grosses blessures dans cette longue carrière, c'est quelque chose d'important ?
Je suis quelqu'un qui aime la vie. J'aime aller au restaurant, j'aime boire du Champagne, j'aime rire, j'aime la convivialité mais par contre, je sais quand c'est bon et quand ce n'est pas bon. Se connaître, c'est savoir s'adapter à nos envies. Est-ce que l'on est capable de se restreindre totalement ou bien de s'adapter à nos envies. Mes envies, c'était d'être performante le week-end, de ne pas me blesser et d'être au max. J'ai organisé ma vie pour que cela permettre à mon corps d'être dans les meilleures dispositions. A des instants, c'était plus après match. Je me suis imposée des choses auxquelles je ne peux pas déroger. J'ai de la chance d'avoir un corps très musclé qui me protège et aussi un mental qui me permet aussi de ne pas y penser. La blessure, parfois ce n'est pas de chance. J'ai fait tout ce que j'ai pu en essayant de me sentir toujours bien. Je suis très organisée. Tout cela m'a permis de vivre ces 400 matchs de ne pas me blesser et de vivre la carrière que je suis en train de faire.

"Au-delà du football, c'est que j'ai progressé en tant que personne"

Thiney avec Juvisy face à Toulouse (photo Patrick Charbit)
Thiney avec Juvisy face à Toulouse (photo Patrick Charbit)
Y-a-t-il plus de vigilance au fil des années ?
Je fais toujours attention à moi. J'ai une masseuse, un ostéo en parallèle du club, une psychologue. J'ai des soins tous les lundis matin, je m'étire, je fais du yoga. En fait, je suis très excessive. J'ai une rigueur sur certaines choses. J'ai un corps qui peut encaisser beaucoup mais qui a aussi besoin que l'on s'occupe de lui. Je fais des soins en plus de ce que je fais au club. Il faut aussi respecter son corps. Cela fait vingt ans qu'il joue tous les week-ends, que je prends beaucoup de coups même si je n'ai pas de blessure, j'ai certaines fragilités. Je dois faire attention, me renforcer sur certains points. Et je n'oublie pas que le mental est important. Je sais que le dimanche soir, le lundi après le match, aller au restaurant peut faire bien que d'être tendu toute la semaine.

Aujourd'hui est Juvisy est devenu le Paris FC, c'est dans l'évolution du football féminin de se professionnaliser. Comment vivez-vous ces changements ?
C'est bien pour le club parce que Juvisy était arrivé à un niveau trop important au regard d'un monde associatif. Il fallait se structurer professionnellement et du coup, l'alliance entre le savoir-faire de Juvisy et les moyens humains et le savoir-faire du Paris FC a bien matché. Ils ont laissé une certaine autonomie à ceux qui étaient présents tout en laissant leur savoir-faire à un club qui représente qui ressemble totalement aux valeurs de Juvisy mais en même temps qui apporte beaucoup. J'étais très émue quand on a fait l'ouverture du centre d'entraînement. Ce que j'avais comme souvenirs de nous, joueuses, qui allions nous garer à Maquin, à Perrin, pour s'entraîner. J'aurai aimé voir des joueuses que j'ai connues avoir ces conditions. C'est un club de passionnées qui cherchent pas grand chose à part un univers social qui leur permet d'être reconnu, de se sentir bien. De ce projet qui part de rien, à la création de Juvisy, on arrive à s'entraîner sur un terrain hybride avec des vestiaires, des casiers, un écran géant dans le vestiaire, une salle de soins... Je suis très ancrée, je donne beaucoup d'importance aux symboles. C'est un très beau symbole, c'est une juste récompense même si évidemment cela a fait perdre d'autres choses. C'était obligatoire. Il reste la volonté de développer une joueuse comme une personne. C'est très important. J'ai aimé, c'est qu'au-delà du football, c'est que j'ai progressé en tant que personne. J'ai un très fort sentiment d'appartenance à mon club parce qu'il m'a beaucoup respecté quel que soit mon niveau de jeu. Que je réussisse, que j'échoue, c'est incroyable. J'ai ce sentiment de vouloir rendre ce que l'on m'a donné. C'est aussi pour cela que je suis restée. Si j'avais vécu d'autres choses dans des clubs, j'aurai peut-être remporté des titres en allant à Lyon, au PSG. Mais la richesse que j'ai connue au club, je ne la changerai pour rien.

"J'aime le foot, je n'arrêterai pas le foot en juin"

Une expérience à l'étranger ?
Elle se pose. C'est un des objectifs dans ma carrière, d'en faire une. J'aime le foot, je n'arrêterai pas le foot en juin. Je ne sais encore pas ce que je vais faire. Je vais en discuter tranquillement avec mon club. Ensuite, on verra, c'est possible que oui, que non. J'ai plein de projets professionnels. J'ai envie de jouer. Tout le reste est en suspens.

L'après football se construit encore ?
Cela fait huit ans que je travaille à la Fédération, j'ai déjà bien construit mon double projet qui pour moi est un équilibre au quotidien. Cette reconversion ne se pose pas trop. J'ai de multiples projets, j'ai une mission à la FFF qui est en train d'évoluer sur le haut niveau féminin. J'ai d'autres projets qui vont être un peu décalés (rires). Cela devrait le sortir le jour de mes 35 ans (ndlr : le 28 octobre prochain).

Un but ?
- Un penalty contre Lyon qui nous permet de mener 1-0 à un quart d'heure de la fin. J'ai le souvenir de ce match où on avait un match extraordinaire. J'avais marqué le penalty. Lyon était la référence et nous ont gagné 1-0 et on tire sur la barre avec Tizi (ndlr : Stéphanie Léocadie). Et on prend un but d'Eugénie, et on fait 1-1.
- Il y a un but de la tête aussi parce que je ne suis pas très bonne de la tête. On avait joué Saint-Etienne avec Juvisy. On faisait 0-0, il restait cinq minutes. Je n'étais pas aller tirer le corner, c'était Soub' qui l'avait tiré rentrant pied gauche, à droite. Là, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit, c'est bon, j'y vais, je cours, je saute, je la prends de la tête et je marque. Ce qui était incroyable, ce n'était le fait que je marque mais la réaction des joueuses qui étaient tellement choquées que je marque de la tête.

Un match ?
- Il y a le dernier match de Soub' à Bondoufle où si l'on bat le PSG, on va en Ligue des Champions. Le match d'avant on avait joué le PSG en Coupe de France, et on perd 0-6. On les rejoue, dans la semaine, on fait le jeu du "suicide", ce n'était pas conseillé. On avait dit au coach, tu es dingue. On était tellement énervé et le dimanche suivant on rejoue le PSG. On arrive au match qui était pour nous particulier pour notre capitaine emblématique qui arrêtait. On perdait une partie de nous. C'était une semaine tellement difficile. C'est vraiment le match qui m'a marqué. J'étais survolté, je me rappelle être partie le matin énervé. J'aurai vraiment aimé qu'on le gagne. Je marque le premier bit. J'avais pressé la gardienne et elle rate le ballon, et je tacle pour marquer. Ce but-là, je l'ai revu il y a pas longtemps et je demande pourquoi j'étais venue la presser alors qu'il n'y avait aucun raison. Si aujourd'hui, une attaquante fait cela et je suis milieu, je lui dis, reviens ! Finalement, j'y vais et elle rate le ballon. On fait 2-2 sur un match où l'on joue une place en Champions League. Et je mets un ballon sur la barre à la fin, si on marque, on allait en Champions League. Et on aurait pu convaincre de Soub' de faire une saison de plus.

Thiney avec les Bleues lors des JO 2012 (photo Eric Baledent)
Thiney avec les Bleues lors des JO 2012 (photo Eric Baledent)
Retrouvez une autre interview de Gaëtane Thiney qui évoque l'Equipe de France en début de semaine prochaine

Samedi 17 Octobre 2020
Sebastien Duret


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