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Bleues - Corinne DIACRE : "Je pense que ce système (à 3 défenseures axiales) nous convient bien"

Après un match nul contre la Norvège en conclusion du Tournoi de France, la sélectionneuse a fait le bilan de ces trois rencontres.



Corinne Diacre s'est montrée plutôt satisfaisante de son équipe lors de ce tournoi (photo Sébastien Duret)
Corinne Diacre s'est montrée plutôt satisfaisante de son équipe lors de ce tournoi (photo Sébastien Duret)
Vous aviez expliqué que le Tournoi de France devait faire la part belle aux expérimentations. Vous en avez fait encore quelque unes aujourd’hui, notamment en cours de match. Pouvez-vous nous expliquer quel était l’objectif et le plan de cette rencontre et de ces animations ?

C’était de continuer à travailler des choses, de voir certaines filles à certains postes. Continuer aussi à travailler, à me donner des réponses. J’en ai plein ce soir. Il y a plein de choses qui ont été importantes pour moi ce soir mais également tout au long du tournoi.

Vous terminez ce tournoi sur un match nul sans but. Est-ce que l’animation offensive n’a pas été un peu décevante ce soir ?

Elle a été difficile à mettre en place en première période. Après, effectivement il n’y a pas eu de but. Mais nous n’en avons pas pris non plus, sachant qu’au début du stage, j’avais quand même un gros chantier à ce niveau. J’avais pas mal de défenseures blessées. Donc de ce côté-là, c’est satisfaisant. Pas que du côté des défenseures mais aussi de l’animation défensive dans son ensemble.

"Très sincèrement, je suis contente et satisfaite"

Quel bilan global faites-vous de ce tournoi finalement ?

Un bilan satisfaisant où l’on a pu expérimenter des choses avec malgré tout deux victoires et un match nul, un but encaissé. Très sincèrement, je suis contente et satisfaite. Pas besoin d’aller chercher loin pour ne pas l’être. Mais je vous connais, je sais que ça ne vous satisfait pas. On était en préparation, j’ai des réponses à mes questions et pour moi, ça va me permettre d’avancer.

Pourquoi n’avez-vous pas fait jouer Clara Matéo, Marion Torrent ou encore Ella Palis sur ce rassemblement ?

Ce sont des choix tout simplement. J’avais un groupe élargi de 26 joueuses, toutes les gardiennes n’ont pas joué non plus. Après, on ne va pas dresser la liste de toutes celles qui n’ont pas joué. Je ne pouvais pas, j’avais des choses à voir. Après il y a des joueuses qui n’ont pas joué, je les connais. Et j’ai aussi tenu compte de l’état de forme actuel de certaines joueuses. Certaines sont un peu moins bien aujourd’hui… mais les choix d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain.

" les joueuses qui entrent apportent quelque chose"

Vous aviez réclamé plus d’audace ou en tout cas un peu plus de mouvement collectif. Sur ce point avez-vous obtenu satisfaction ce soir ? Quelle est votre analyse sur le comportement et le déplacement de vos joueuses ?

Oui tout à fait. En seconde période, on a vu une équipe de France différente avec un autre visage. Ce qui est intéressant, c’est que les joueuses qui entrent apportent quelque chose. On l’a vu sur les trois matches et ça fait un petit moment qu’on le voit. C’est aussi intéressant, ça veut dire que cette équipe de France fait des changements, elle se bonifie ou en tout cas ne perd pas en qualité. C’est aussi un point positif.

Des nouvelles de Sandy Baltimore et Sandie Toletti après leurs sorties sur blessure ce soir ?

Baltimore, c’est une béquille. Donc on n’a pas pris de risque. Pour Toletti, c’est sa cheville du début de saison, la même.

"nous avons une animation offensive à peaufiner"

Sur le schéma tactique, allez-vous à l’avenir rester à 3 défenseures axiales comme lors de ce tournoi ou retenter des schémas à 4 derrières en avril ?

On va voir, mais je pense que ce système nous convient bien. Il faut encore le travailler, il y a des choses à perfectionner. Comme vous l’avez dit, nous n’avons pas marqué de but ce soir. Donc nous avons une animation offensive à peaufiner. Mais je pense que ce serait… je pèse mes mots avec vous, je fais attention (sourire). Oui on n’a pas marqué ce soir. Mais deux victoires et un match nul sur un tournoi comme celui-ci avec trois matches à sept jours d’intervalle, ce n’est pas trop mal.

Vous disiez lundi que votre équipe avait évolué entre le premier et le deuxième match. Avez-vous trouvé ce soir qu’elle avait continué à évoluer entre le deuxième et celui-ci ?

Oui car les filles se sont battues, ça s’est vu. Même dans la difficulté, elles étaient là les unes pour les autres. J’ai vu des choses intéressantes, même sur l’aspect mental. On avait un autre adversaire ce soir, différent des deux premiers. On connaît bien la Norvège puisqu’on les a jouées dernièrement. C’est une nation qui donne du fil à retordre mais les filles ne se sont pas découragées. Il est vrai qu’on a pris ces deux tirs sur les montants en fin de première période mais parce que, quand vous faites un changement derrière, pour la joueuse qui rentre ce n’est pas facile et il faut un temps d’adaptation. Mais malgré tout, Pauline était là sur les trajectoires.

Sur la seconde période, on a vu l’équipe de France laisser beaucoup plus le ballon à la Norvège que d’habitude. Y’avait-t-il une volonté de travailler un autre style, en laissant plus la possession à l’adversaire pour chercher plus les contre-attaques et la verticalité dans votre jeu ?

Oui, après la possession… Vous venez de me le dire depuis le début de la conférence de presse, si on ne marque pas de but, on ne gagne pas. Donc ce n’est pas parce que vous avez la possession que vous allez gagner les matches. En plus, c’est difficile de l’avoir et de jouer en attaque placée sur des blocs bas, comme celui de la Norvège qui avait un schéma tactique très défensif aussi à la perte du ballon et notamment dans son camp. Plus on se rapproche du but et plus c’est difficile de jouer en attaque placée. D’ailleurs, il y en a très peu eu, que ce soit chez nous ou chez l’adversaire, car le jeu n'était pas celui-là.

La Norvège a un jeu direct donc l’idée était de les faire jouer long pour pouvoir récupérer les ballons et essayer de trouver la profondeur dans le dos de la défense adverse. C’est un autre style mais qui correspond à la qualité de mes joueuses. C’est ce que j’essaye de mettre en place. Après, je ne dis pas qu’on a complètement occulté d’avoir la possession car il y a des moments où l’on a aussi mis le pied sur le ballon. On a eu des temps faibles et le ballon, c’est nous qui le tenions.

Ce sont des choses qu’on pourrait être amené à revoir en avril face à la Colombie ou au Canada ?

Oui, après ça dépendra. Si le bloc est bas, on sera en attaque placée. S’il joue plus haut, on sera plus en attaques rapides. On travaille les transitions également. Après ce qui est intéressant aussi, c’est que sur l’aspect défensif, mis à part ces deux situations sur les montants, la Norvège a été dangereuse mais je pense sincèrement qu’on l’a beaucoup plus été dans le dernier quart d’heure de la seconde période.

Sur le retour d’Estelle Cascarino après plusieurs mois d’absence, elle a enchaîné trois titularisations en jouant latérale et axiale avec une copie assez propre. Comment jugez-vous son rendement sur ce tournoi et ce match en particulier ?

Estelle n’a pas ménagé ses efforts. C’est vrai que cela faisait un petit moment qu’on ne l’avait pas vu. Je vous l’avais dit il me semble sur l’une des premières conférences de presse, le malheur des unes fait le bonheur des autres. Donc on peut espérer pour Estelle que la suite pourrait être favorable. Mais je ne vais pas non plus empiler les joueuses sur un même poste. Donc il faudra qu’on réfléchisse bien avec mes adjoints sur le prochain match.

Mercredi 22 Février 2023
Daniel Marques

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