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Bleues - Corinne DIACRE : « Un bon test pour se jauger à l’instant T »

A quatre jours d’un match au sommet face aux Etats-Unis, Corinne Diacre avait le sourire à Clairefontaine pour la traditionnelle conférence de presse. Heureuse de son groupe, elle a tout de même poussé un gros coup de gueule à l’encontre de Marie-Antoinette Katoto.



photos FFF
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En avril 2017, la France avait battu les Pays-Bas, qui avaient ensuite été métamorphosés lors de l’Euro en juillet. Peut-on voir la même chose avec les Etats-Unis, alors qu’un quart de finale se profile face à ces mêmes Américaines en juin ?
Vous allez vite en besogne ! Un quart de finale contre les Etats-Unis, peut-être, on verra ça au mois de juin. Je n’étais pas là en 2017, mais si vous le dites à propos des Pays-Bas, c’est que ça doit être vrai. Du coup ce sera pire parce que les USA, on les joue au mois de janvier…

Ce match c’est le meilleur moyen de lancer le sprint pour la coupe du monde, en termes d’intensité ?
Ça fait un moment que le sprint est lancé, on se prépare depuis un an et demi, il nous reste quelques mois… C’est le premier match de l’année c’est sûr, mais on a encore du temps, je pense justement qu’il ne faut pas aller trop vite, j’ai envie de dire qu’il faut prendre son temps, même si les Etats-Unis sont la première nation mondiale, ça va être un bon test pour se jauger à un instant T. Ce ne veut pas dire que ce sera la même chose dans 6 mois, que le résultat soit positif ou négatif.

« Il faut que Marie-Antoinette Katoto montre plus de choses »

Vous avez dit que ce qui séparait l’équipe de France des Etats-Unis ce sont les titres, mais qu’est ce qui fait la différence par rapport à la France en terme de jeu, de structures, d’état d’esprit ?
Je n’en sais rien ni au niveau des structures ni au niveau de l’état d’esprit car je ne suis pas dans le groupe. Je ne peux vous parler que des résultats qu’elles ont eus, aujourd’hui très sincèrement la grosse différence entre elles et nous ce sont les titres.

On dit souvent qu’il y a un rapport à la pression différent aux Etats-Unis, ça peut être une source d’inspiration pour les Bleues ?
On parle de deux cultures différentes. Est-il nécessaire de copier les Américaines ? En termes de résultats, ce serait bien. Mais il ne faut pas occulter la culture française, même si on tend vers ça, on a un peu plus de rigueur, ce que les filles ont bien emmagasiné, c’est bien ça se ressent sur le terrain. Il n’y a que les résultats qui feront qu’il y aura une positive attitude.

Ce match face aux USA est bon test pour vous, qui regrettiez de ne pas avoir pu tester le fait d’être menés au score, que comptez-vous tester samedi ?
Je ne sais pas, on est en 2019, donc j’ai changé, je n’ai plus envie d’être menée (rires). Mais ça va peut-être arriver du coup car maintenant je ne le veux plus (sourire). On verra comment on va réagir, il ne faut pas jouer les matches avant.

« Je n’ai pas l’impression d’avoir le même groupe qu’en 2018 »

Dans quel domaine est-ce que vous vous attendez à ce qu’elles vous fassent le plus mal ?
Aucun, on sera prêtes, on va répondre présents dans tous les domaines (sourires).

Les Etats-Unis ont une équipe polyvalente où toutes les joueuses sont capables de marquer…
L’Equipe de France aussi, on a des défenseures qui marquent des buts, comme M’Bock dernièrement, on a des joueuses qui ont pris le relais de Le Sommer quand elle n’était pas là… Je pense qu’on a les mêmes caractéristiques.

Vous aviez laissé du temps à Marie-Antoinette Katoto sur son premier rassemblement, en aura-t-elle autant sur celui-ci ? Est-ce un bon match pour la tester d’entrée ?
Avec ce que j’ai vu ce matin, ça va être compliqué… On va lui laisser du temps, mais il va falloir qu’elle réfléchisse à ce qu’elle veut car il y a des choses qui sont incompréhensibles, en tout cas de mon côté. Il faut que j’aie une discussion avec elle. De ce que j’ai vu ce matin, elle n’est absolument pas prétendante à une place de titulaire samedi.

Qu’avez-vous vu ce matin ?
Je n’ai pas vu grand-chose de sa part sportivement, tout simplement (sourire). C’était très difficile pour elle, donc il faut qu’elle fasse plus, qu’elle montre plus. Je ne parlais pas qu’en termes de concentration je parlais en terme de performance sportive.

Quand vous dites que vous n’avez pas la même équipe qu’en 2018, pour quelles raisons ?
J’ai des signaux positifs sur l’état d’esprit. En règle générale, le lundi c’est une séance de reprise, de récupération surtout parce qu’elles ont joué le week-end, mais hier il y avait beaucoup plus d’intensité que lors des lundis précédents.

A six mois du mondial, on sent qu’avec la concurrence qu’il y a à certains postes, l’exigence monte…
C’est bien, c’est normal, désormais les places en équipe de France vont être très chères, et le moindre détail va faire la différence. Ce qui est positif pour moi et pour mon staff, voire même pour le groupe, c’est que l’ambiance est bonne. Malgré cette concurrence, que certaines se mettent, ce qui est très bien, j’ai un groupe qui vit bien. Je ne sais pas si c’est le début d’année qui veut ça, mais je n’ai pas l’impression d’avoir le même groupe qu’en 2018.

Hier (lundi) on a vu une certaine effervescence avec les supporters, il y aura aussi une grosse attente au stade Océane samedi, c’est aussi un moyen de mieux aborder la pression qu’il y aura au moment de la compétition ?
Je ne sais pas si c’est le mot juste, vous savez c’était des dédicaces, il y a pire come pression (rires)… Avoir du monde à l’entraînement c’est bien, on devrait effectivement avoir du monde samedi prochain, il faut que le public nous suive, qu’il encourage l’équipe de France.

A la trêve Elise Bussaglia a changé de club, et est revenue en France (du FC Barcelone à Dijon, NDLR). C’est un choix fort pour vous ?
C’est un choix, si elle était restée à Barcelone ça aurait été la même chose, et pour elle et pour moi. Elle avait moins de temps de jeu à Barcelone, elle m’en a informé. Elle avait plusieurs contacts en France, et je lui ai surtout conseillé de faire le choix elle-même, le choix sportif devait lui appartenir, c’est ce qu’elle a fait.

Mercredi 16 Janvier 2019
Vincent Roussel

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