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Bleues - Maëlle LAKRAR : "A moi de saisir cette chance"

Habituée de Clairefontaine car sélectionnée en équipe de France jeune depuis les U17, la joueuse de Montpellier va découvrir, pour la première fois de sa carrière, la vie chez les "grandes". L’ancienne Marseillaise se montre ambitieuse, déterminée à convaincre Corinne Diacre de l’emmener à la Coupe du monde en Australie cet été.



Maëlle Lakrar, capitaine avec la sélection U20 en 2019
Maëlle Lakrar, capitaine avec la sélection U20 en 2019
Qu’est-ce que ça fait de se retrouver, à 23 ans, avec l’équipe de France A ?

C’est une immense fierté, et aussi un accomplissement du travail que je fournis chaque jour en club, je suis très contente de représenter mon pays avec les A. Ce n’est pas tant un aboutissement qu’un nouveau départ dans ma carrière, ça donne encore plus envie d’y rester.

Toi qui as fait toutes les catégories de jeunes en équipe de France, est-ce que tu n’as pas été frustrée, à un moment, de ne pas être appelée plus tôt dans les listes de Corinne Diacre ?

Non, d’ailleurs là non plus, je ne m’attendais pas du tout à être sélectionnée. J’ai appris ma sélection sur les réseaux sociaux, parce que ce jour-là, comme j’étais malade, j’étais dispensée d’entraînement avec Montpellier et j’ai reçu plein de messages de félicitations, donc j’ai fini par voir que j’étais dans la liste. Je gardais toujours cet objectif dans un coin de ma tête, mais si je n’étais pas appelée c’est qu’il me restait du travail, j’étais avec les U23 et j’ai continué à travailler, avant que la coach ne me donne cette opportunité.

"Corinne Diacre m’a dit de ne pas stresser, d’être relâchée"

Tu as pu discuter avec la sélectionneuse depuis ton arrivée dimanche soir à Clairefontaine, qu’à-t-elle dit qu’elle attendait de toi ?

Oui on a pu échanger, elle a pris de mes nouvelles quand je suis arrivée, et ce matin (ndlr : l’interview a eu lieu lundi après-midi), lors de l’entraînement, elle m’a dit de ne pas stresser, d’être relâchée, elle était cool.

Lors de la présentation de la liste mercredi dernier au siège de la Fédération Française de Football, elle n’a pas caché le fait que ta présence était due à plusieurs absences en défense, en insistant sur le fait que toi, comme d’autres, devaient saisir votre chance lors de ce rassemblement. Ça met une petite pression supplémentaire ?

Une pression non, pas vraiment, parce que ça reste du football. Après elle me donne cette chance, donc c’est à moi de la saisir si j’ai la chance d’être sur le terrain, et lors des entraînements avec l’équipe.

Un entraînement avec l’équipe de France A, c’est vraiment différent d’un entraînement en club ?
C’est intense, c’est du très haut niveau, avec des très bonnes joueuses.

Dans cette liste élargie de l’équipe de France, il y a deux autres Montpelliéraines, cadres des Bleues, Marion Torrent et Charlotte Bilbault. C’est plus facile pour s’intégrer ?

Oui, c’est toujours plus facile, mais je connaissais déjà pas mal de joueuses que j’ai pu côtoyées en sélection de jeunes. Et puis même les autres, on a l’habitude de se croiser et de s’affronter en championnat, donc je les connais aussi. Un bizutage ? Non je n’en ai pas encore eu, je ne sais pas s’il y en a un de prévu (rires).

"Ça va être un bon tournoi pour nous tester"

Maëlle Lakrar face à l'Espagne en U20
Maëlle Lakrar face à l'Espagne en U20
Plus jeune, tu évoluais en tant que numéro 6, avant d’être replacée très vite au poste de défenseure centrale. Tu fais partie de ces joueurs qui adorent le travail défensif ?

Oui, vraiment, défendre c’est toujours la première chose que je fais lorsque je suis sur un terrain. Bon après, quand je peux attaquer correctement, je le fais aussi (sourire).

Qu’est-ce que tu sais des trois adversaires que l’équipe de France va affronter durant ce tournoi (le Danemark ce mercredi, avant l’Uruguay samedi et la Norvège, mardi prochain) ?

Ce sont des équipes assez physiques, qui ont aussi un très bon niveau technique. Ce sont de bonnes nations, je pense que ça va être un bon tournoi pour nous tester. On sent aux entraînements que l’équipe a envie de rebondir par rapport aux derniers matches de l’année 2022 (2 défaites lors des 3 derniers matches, face à l’Allemagne et la Suède).

La saison passée, avec Montpellier, tu as écopé de 4 matches de suspension. Est-ce que, depuis, cela a modifié ta façon d’approcher les rencontres, mentalement ?

Oui, ça m’a fait grandir, je pense que je suis revenue plus forte après ces 4 matches. C’était la première fois que ça m’arrivait, car c’est même très rare que je prenne des cartons, mais c’était comme ça, cela faisait partie des circonstances du match, ça arrive à tout le monde. Mais le fait de voir mon équipe se dépasser tous les week-ends et devoir rester là, ça m’a fait voir que j’avais fait une grosse erreur.

Tu as prolongé il y a peu à Montpellier, où tu es arrivée en 2018, jusqu’en 2024. Au moment de prolonger, tu as évoqué le fait que la décision était difficile à prendre. Parce que tu étais tentée par une expérience à l’étranger ?

Oui, c’est ça. C’était ma cinquième année à Montpellier, donc j’avais envie de voir autre chose, mais le président (Laurent Nicollin) a su me convaincre de rester, et je pense que j’avais effectivement besoin de rester une année de plus pour continuer à progresser, et avoir du temps de jeu dans un bon club de Division 1, mais pourquoi pas partir plus tard ! Quel championnat je préfère ? Le championnat espagnol, même si la Premier League représente aussi un challenge intéressant, je préfère le côté technique.

Comment qualifierais-tu la saison du MHSC jusqu’ici ? Vous êtes 5e, à 2 points du podium et du Paris FC, on imagine que la 3e place est forcément l’objectif de cette fin de saison…

On a fait une très bonne partie de saison, même s’il nous est arrivé de perdre des points qu’on n’aurait pas dû lâcher. Mais c’est arrivé à toutes les équipes du championnat. Mais je pense vraiment qu’on a l’équipe pour aller chercher la troisième place cette année, c’est notre objectif en tout cas.

Lundi 13 Février 2023
Vincent Roussel

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