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Bleues - Thiniba SAMOURA : « Les Jeux, c’est dans un coin de ma tête »

En constante progression ces dernières semaines au PSG, de nouveau appelée en équipe de France après un premier passage éclair en décembre, la défenseure Thiniba Samoura a, à seulement 20 ans, changé de dimension ces derniers mois. Timide face aux médias, elle ne cache pourtant pas ses objectifs élevés d’ici à la fin de la saison.



Thiniba Samoura avec les A (instagram @ThinibaSamoura)
Thiniba Samoura avec les A (instagram @ThinibaSamoura)
Vous aviez déjà été appelée avec les Bleues en décembre, mais à ce moment-là vous étiez en stage avec les U-23 au Portugal. Qu’est-ce que cela fait de découvrir Clairefontaine en tant qu’internationale A ? C’est aussi impressionnant qu’on le dit ?
Oui, quand même, on voit ça à la télé d’habitude, et là d’y être… C’est différent. Il y a beaucoup d’excitation, tu te dis ‘là, c’est toi qui es ici’, c’est quelque chose d’exceptionnel en vrai. Les premières heures ici se sont bien passées, c’est un peu un rêve qui se réalise, je profite du moment.

Au vu du contexte (Wendie Renard blessée notamment), vous attendiez-vous à être appelée ?
En fait, c’était plus les gens autour de moi qui m’en parlaient, moi j’étais toujours dans l’optique où je me disais que je n’étais pas sûre, qu’il ne fallait pas que je m’enflamme. Donc oui et non, parce que de ce que j’entendais, j’avais toutes les chances d’être convoquée, mais moi ma raison me disait ‘on ne sait jamais’.

Comment avez appris votre convocation ?
C’était le jour du match en Coupe de France (en quart de finale face au Puy, victoire 4-0, NDLR), on était en train de manger, sauf que moi je n’ai pas regardé la convocation, parce que je n’avais pas vu l’heure. Après, il y a eu une amie à moi qui m’a montré la convocation et qui m’a dit que j’y étais.

Vous avez pu parler avec le sélectionneur depuis ton arrivée hier (l’interview a eu lieu mardi, NDLR) ? Qu’attend-t-il de vous dans ce rassemblement ?
Oui, on a pu discuter, il m’a félicité pour les performances que j’ai pu effectuer ces derniers temps, il m’a dit de prendre confiance en moi et de jouer comme je joue en club.

"Je ne mets pas de pression"

Il y a quand même énormément de concurrence à votre poste, entre Griedge Mbock, Elisa De Almeida, Estelle Cascarino ou Maëlle Lakrar. Comment appréhendez-vous cette concurrence ?
Pour l’instant, je le vis bien. J’apprends à côté d’elles parce que ce sont des filles d’expérience et moi je suis encore jeune. Mais je ne me mets pas de pression.

Votre polyvalence en tant que milieu défensive ou latérale peut vous aider ?
Plus en tant que 6, parce que c’est mon poste auquel j’ai été formée et où j’ai joué en tant que jeune. Tandis que latérale, c’est encore compliqué, ce n’est pas vraiment mon poste, même si je peux dépanner de temps en temps au PSG. Je suis une joueuse qui aime bien récupérer les ballons, être au duel, me projeter, casser des lignes, mais latérale…

Vous avez la chance de faire partie du groupe tricolore qui n’est plus qu’à deux victoires du premier titre de son histoire. Quel est l’état d’esprit du groupe avant la demi-finale de Ligue des Nations face à l’Allemagne ce vendredi (21h) ?
On en veut, ça se voit aux entraînements. On a ce côté compétitrices, on fait tout pour gagner et on va se donner les moyens pour aller en finale et surtout pour la gagner.

cy[Qu’est-ce que vous pensez de cette sélection allemande, en convalescence depuis son élimination au premier tour du Mondial en Australie ?

On connaît leurs qualités, on sait qu’elles ont de très grandes joueuses. Mais on a beaucoup de qualités, individuelles et collectives, aussi, donc ça ne nous fait pas peur. Mais on sait à quoi s’attendre.

"Le fait de partir au PSG, il n’y a plus de statut de jeune"

On a pas mal parlé des Bleues il y a un mois, en raison du possible départ du coach pour aller entraîner la Côte d’Ivoire à la CAN. Comment avez-vous vécu ça ?
Franchement, moi, je n’avais pas trop d’avis par rapport à ça. C’est quelque chose de bien pour lui, ça montre qu’on a un coach qui excelle dans ce qu’il fait. Moi, depuis que je suis arrivée, je sens qu’il est à fond derrière nous, qu’il est focalisé sur la Ligue des Nations.

Pour en revenir à vous, vous enchaînez les titularisations ces dernières semaines au PSG, comment se passe votre adaptation ?
En ce moment ça se passe bien, je sais que j’ai la confiance du coach et du staff, ils me font beaucoup plus jouer. Maintenant je sais que je dois travailler sur plusieurs domaines, notamment le jeu de tête !

Vous arrivez du PFC, où vous auriez pu avoir une place de titulaire sans souci et disputer aussi la Ligue des champions, qu’est-ce qui a motivé votre choix de partir au PSG ?
Pour moi, pour passer une étape, je pense que je devais partir du Paris FC. Personnellement, je trouvais que j’étais dans un confort, mentalement, là-bas, dans le sens où j’étais dans ma tête encore une jeune… C’était comme si je ne voulais pas passer un cap. Le fait de partir au PSG, il n’y a plus de statut de jeune, on est considéré comme les autres filles et on doit se donner les moyens pour jouer. On sent la différence aux entraînements, sur l’intensité ou concernant les installations au club.

Le début de saison a été un peu compliqué, comment l'expliquez-vous ?
Il y a eu beaucoup de recrues cet été, du coup, pour réussir à créer des automatismes entre nous, ça a pris du temps. Mais là dernièrement on voit le lien collectif qu’on a et ça se traduit dans les résultats, ça va de mieux en mieux.

"Je n’ai pas envie de brûler les étapes"

Depuis quelques mois, vous avez la « chance » de voir Marie-Antoinette Katoto quotidiennement à l’entraînement. C’est comment de défendre contre elle ?
C’est pas facile (sourire) ! Après, même pour moi, c’est bien de défendre sur une grande joueuse comme ça, parce que ça me fait travailler et ça m’aide à progresser. Le plus difficile, c’est qu’elle arrive à bien garder le ballon dos au jeu, c’est compliqué de lui récupérer le ballon à ce moment-là. Je trouve que match après match elle monte en puissance, elle nous fait beaucoup de bien devant.

Vous avez grandi avec quelles idoles quand vous étiez plus jeune ?
Petite, je regardais les vidéos de compilation sur Youtube, il y avait Amel (Majri), Kenza (Dali), Kadi (Diani), Eugénie (Le Sommer) ou Amandine Henry, qui était la référence pour moi à l’époque, quand je jouais milieu défensive. Chez les garçons aussi, j’aime beaucoup Ibrahima Konaté et il y avait aussi Thiago Silva.

Maintenant que vous êtes arrivée en Équipe de France A, vous ne vous projetez qu’avec elles, ou alors, la Coupe du Monde U20 en Colombie (31 août-21 septembre) fait aussi partie de vos objectifs ?
Les deux. Évidemment, j’ai les JO dans un petit coin de ma tête, par contre je ne me mets pas de pression, je n’ai pas envie de brûler les étapes. Ensuite, oui, il y a la Coupe du monde U20 que j’ai envie de remporter. J’ai envie de gagner un trophée en jeunes, parce qu’il y a deux ans, j’ai fait la Coupe du monde au Costa Rica sans la gagner (éliminée en quart de finale par le Japon, NDLR) et même l’année dernière, en U19, on perd en demi-finale (face à l’Allemagne, défaite 3-2, NDLR). Donc j’aimerais bien gagner quelque chose avec cette équipe.

Mercredi 21 Février 2024
Vincent Roussel

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