Ligue des Nations - Une nouvelle compétition dans un calendrier international chargé, l'avis des coachs

Jusqu'à présent, on connaissait les qualifications au championnat d'Europe ou à la Coupe du Monde avec des adversaires moindres, désormais il faudra s'attendre à avoir plus de rencontres de haut niveau et des adversaires. Une décision actée au niveau européen pour tendre à supprimer les scores fleuves connus ces dernières années qui décrédibilisaient le niveau général.

Mais en plus d'avoir acté cela, l'UEFA a décidé de mettre en place, à l'instar des hommes, la Ligue des Nations. Celle-ci vient s'installer sur des dates FIFA jusqu'à présent utilisées pour organiser des matchs amicaux face à des adversaires parfois non européens mais qui offraient la possibilité aux sélectionneurs de faire des essais avec des enjeux de résultats moindres.

"Cela va être compliqué pour les filles. On n'a pas dans les clubs les effectifs pour pouvoir jouer toutes ses compétitions. Je fais référence à toutes ses blessées qu'il y a dans le foot féminin, le nombre de blessées, de croisés et d'autres blessures graves. Les années passées, on échangeait avec Corinne, sur des matchs de préparation amicaux, elles pouvaient gérer" regrette déjà Gérard Prêcheur, l'entraîneur du PSG qui vient juste de voir Marie-Antoinette Katoto revenir sur les terrains après sa blessure à l'Euro 2022. Son homologue lyonnaise abonde dans ce sens : "Ce n'est pas cohérent. Quand on parle de la santé des joueuses, on a vu sur les dernières saisons en France, à l'OL mais aussi à l'étranger en Angleterre, en Espagne, des top joueuses mondiales se sont faits de graves blessures. Il n'y a pas que nous qui sommes impactés mais l'ensemble du football féminin. On continue à avoir des calendriers de plus en plus chargés avec des déplacements, du jet-lag. Je trouve comme chez les garçons qu'à un moment donné, cela n'est pas cohérent si l'on parle en termes de performance" complète Sonia Bompastor.

Chaque saison, le nombre de matchs s'accroît : la Ligue des Champions, l'élargissement du nombre d'équipes en Coupe du Monde, l'arrivée de la Ligue des Nations dans une saison qui se poursuivra jusqu'aux Jeux Olympiques, sont autant de matchs de haut niveau qui solliciteront les mêmes joueuses à peine revenues de la Coupe du Monde. "La FIFA et l'UEFA ont un problème de communication. La trêve internationale arrive alors que tu n'as pas eu de matchs, les joueuses en sélection n'ont pas repris. C'est comme cela que Mbock se blesse l'année dernière. S'il y a quelqu'un qui se blesse, il ne faudra pas venir pleurer. Je n'espère pas..." souhaite Fabrice Abriel, le coach de Fleury qui verra notamment ses internationales partir dans différentes directions pour cette fenêtre internationale.

D'autant que la Ligue des Nations n'a rien d'amical pour les nations européennes. Si la France fait exception avec sa place assurée aux Jeux Olympiques en tant que pays hôte, les deux autres places sont à attribuer pour rejoindre les États-Unis, le Brésil et la Colombie déjà qualifiés. "Là, les sélectionneurs ne vont rien gérer, ils vont vouloir la gagner, se qualifier. Que des matchs officiels, comment on va faire dans les clubs ? Si on se qualifie en C1, cela fait 27 matchs jusqu'en décembre" calcule Gérard Prêcheur. "Qu'est ce que cela va donner à la fin... L'année dernière, c'était très dur, on gérait pour faciliter les internationales pour ne pas se blesser" ajoute l'entraîneur parisien.

Même son de cloche pour Sonia Bompastor qui mise sur un effectif étoffé pour gérer les rencontres domestiques : "Les joueuses ont des saisons fatigantes et dans les matchs en eux-mêmes on perd en qualité et l'on arrive en fin de saison avec des joueuses complètement cramées. Forcément, on est obligés d'intégrer ce contexte-là. Il faut être capable de mettre tous les outils pour accompagner les joueuses, mais aussi d'avoir un effectif étoffé pour pouvoir soulager la charge de travail de chacune" explique-t-elle. Elle mise aussi sur une bonne relation avec les staffs des différentes sélections pour gérer les joueuses et leur état de forme : "Si la relation avec les sélections nationales se fait dans une bonne communication, un bon échange et de partage dans l'intérêt des joueuses, cela peut exister pour transmettre les informations et faire en sorte que les joueuses ne soient pas sursollicitées. C'est mieux. Cela va peut être possible avec les Françaises parce que l'on est déjà qualifiés pour les JO, Lindsey Horan aussi. D'autres nations doivent encore se qualifier et il y a des enjeux importants pour les autres sélectionneurs" sait aussi pertinement la Lyonnaise.

Rassemblement du 18 au 27 septembre 2023

Vendredi 22 septembre - 21h10
France - Portugal
Valenciennes (Stade du Hainaut)
Ligue des nations

Mardi 26 septembre - 18h30
Autriche - France
Vienne (Viola Park)
Ligue des nations

Rassemblement du 23 au 31 octobre 2023

Vendredi 27 octobre
Norvège - France
Oslo (Ullevaal Stadion)
Ligue des nations

Mardi 31 octobre
France - Norvège
Reims (Stade Auguste Delaune)
Ligue des nations

Rassemblement du 27 novembre au 6 décembre 2023

Jeudi 30 novembre
France - Autriche
Rennes (Roazhon Park)
Ligue des nations

Mardi 5 décembre - 19h15 françaises
Portugal - France
Leiria (Estádio Municipal)
Ligue des nations

Rassemblement du 19 au 28 février 2024

Phase finale de Ligue des nations ou barrages de relégation de Ligue des nations et/ou match(s) amical(ux)
à Sochaux (Stade Auguste Bonal)