Footofeminin.fr : le football au féminin
Footofeminin.fr

Footofeminin.fr : le football au féminin

Bleues - Corinne DIACRE : « Se dire que rien n’est impossible »

Toujours aussi posée à 24 heures de ce match au sommet face aux Etats-Unis en quart de finale de la Coupe du monde, Corinne Diacre est revenue sur la préparation de la rencontre et sur l’état d’esprit de ses joueuses, qu’elle n’aura selon elle pas besoin de motiver.



(photo Eric Baledent)
(photo Eric Baledent)
A 24h du quart de finale, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
C’était le match attendu, ça y est on y est. On a pu voir que ça n’a pas été simple non plus lors des quarts de finale. Pour ma part je suis toujours dans le même état d’esprit. On a bien travaillé, il n’y a que le résultat qui nous dira si on l’a fait de la meilleure des manières. On a bien travaillé, maintenant place au jeu, sachant qu’il faudra prendre compte de la chaleur.

On imagine que vous avez observé le match des Américaines face à l’Espagne en huitième de finale. Les avoir vu embêter les USA peut vous donner des idées ?
Les Américaines ça fait plus de 6 mois qu’on les observe comme d’autres nations… Il y a quelques failles, c’est vrai que l’Espagne a bien joué mais on savait que ça allait être une équipe difficile à manœuvrer. Il y a 7 équipes européennes en quart de finale, ça veut dire que le foot féminin européen va très bien. Il faudra que les joueuses puissent s’exprimer demain.

Y’aura-t-il plus d’excitation pour vous que lors du match contre le Brésil ?
Non il n’y a pas plus d’excitation que face au Brésil. Je préfère restée concentrée sur notre mission, celle-ci n’est pas terminée. Il ne faut pas perdre d’énergie et l’excitation peut amener à en gaspiller, donc on se préserve, on essaye de se reposer le mieux possible, mais il faut s’accorder des temps off pour se ressourcer, et reste focalisé sur notre objectif.

Demain, vous estimez affronter la meilleure équipe du monde ?
Oui, en tout cas c’est une équipe très titrée, elle est première au classement mondial (de la FIFA, NDLR), donc pour moi oui.

Les États-Unis ont pour habitude de commencer très fort leur rencontre. Comment y répondre ?
C’est un plan de jeu qu’on définira avec mes joueuses. On le fera ce soir lors de notre dernier entraînement on ne va pas vous le dire, l’idée ce sera surtout de les surprendre.

Comment avez-vous préparé ce quart de finale ?
On travaille sur l’analyse du match face au Brésil, faire un retour aux joueuses, et puis on a aussi travaillé sur l’équipe adverse. J’avais des observateurs depuis le début de la compétition, mais il est aussi important pour moi de m’imprégner du jeu de l’adversaire. Mardi après-midi on a visionné des matches.

Vous avez battu les USA en amical en janvier, en quoi ce match vous sert pour ce quart de finale ?
On ne s’est pas appuyés dessus. C’était un autre contexte, au mois de janvier elles venaient juste d’être rassemblées, nous on était en plein championnat. Maintenant on les a battu quand même, donc ça doit être une force pour nous, ça doit nous aider à se dire que rien n’est impossible. Quand on est capable de faire les choses une fois, on est capables de les répéter.

Qu’est ce qui avait prévalu dans le choix du 4-4-2 face au Brésil ? Est-ce un choix tactique basé sur celui de l’adversaire ?
On parle beaucoup de système, mais le plus important c’est l’animation qu’on y met. Contre le Brésil on voulait plus de profondeur avec Diani, et l’apport de la vitesse d’Asseyi de l’autre côté. L’idée demain c’est de faire les deux, s’adapter à nos force et à l’équipe adverse.

Pour passer le cap des quarts, où vous aviez échoué il y a quatre ans, quelles leçons avez-vous retenues de la défaite face à l’Allemagne au Canada ?
Il ne faut pas que l’enjeu dépasse le jeu. On a ces défaites en quart qui nous suivent depuis un petit moment. Ça pourra peut-être nous suivre. Je pense qu’il faut qu’on s’attarde sur le match de demain. On a des choses à prouver, on sait qu’on n’est pas parfaites depuis le début. Maintenant est ce qu’on sera proches de la perfection demain ? On tend vers ça, on a travaillé pour. Mais il suffit d’une joueuse qui n’est pas au top de sa forme pour mettre l’équipe en difficulté. Le dire c’est bien, le faire c’est mieux et on ne le saura que demain.

Après le match face au Brésil, vous disiez que certaines de vos joueuses n’étaient pas à 100%. Ça a changé ces derniers jours ?

J’espère qu’entre le dernier match et celui de demain, certaines auront récupéré quelques forces, ce n’est pas dû qu’a la fatigue mais aussi à la longueur de notre championnat les Lyonnaises ont eu une saison longue et intense, elles ont eu des soucis musculaires qui a encore retardé leur préparation. Je pense que ce sera mieux demain que contre le Brésil, les filles ont bien récupéré. Sincèrement quand on joue les États-Unis on n’a pas de pression. Ce n’est pas possible, au contraire c’est de la motivation supplémentaire on va affronter la meilleure équipe du monde.

Pouvez-vous nous dire ce qu’apporte Amandine (Henry) à votre équipe ?
Amandine c’est la capitaine de cette équipe. Un rôle qui n’était pas naturel pour elle, qu’elle a su maitriser, on lui a laissé le temps d’appréhender les choses et de faire comme elle voulait faire. C’est un leader sur le terrain, elle impulse beaucoup de choses sur le terrain. On l’a vu face au Brésil, quand c’est cap qui marque but victorieux ça veut dire beaucoup. En dehors du terrain elle joue également un rôle très important, c’est un vrai relai entre le staff et les joueuses.

La France et les USA sont deux équipes qui aiment avoir la possession, quelles sont les clés pour l’avoir lors de ce match ?
Ce pourcentage de possession d’est toujours quelque chose de difficile à appréhender, vous pouvez avoir la possession et perdre le match, l’idéal demain ce serait d’avoir 50/50 et la France victorieuse au bout.

Que pensez-vous du niveau d’Eugénie Le Sommer jusqu’ici ?
Eugénie, je trouve qu’elle n’est pas à 100% de ce qu’elle peut faire, on connait ses qualités, elle a fait beaucoup ces derniers jours pour bien récupérer. C’est un élément moteur du groupe et même à 80% ça reste quelqu’un d’essentiel. On aimerait la voir plus proche de son niveau optimal, mais je n’ai pas de doute. J’espère que ce sera le cas demain.

Un mot sur Wendie Renard, qui a vécu un Mondial sur courant alternatif depuis le début de la compétition ?
La question du capitanat a été balayée il y a fort longtemps, on a beaucoup échangé. On n’a pas toujours été d’accord mais ça fait partie de la vie du groupe, elle est concentrée sur le jeu, sur le groupe. Wendie est là, elle fait ses matches, elle a eu cette malchance de marquer contre son camp (face à la Norvège), mais c’est quelqu’un d’important pour le groupe, de compétiteur, elle le montre sur le terrain, ses capacités athlétiques servent au groupe, et avec son expérience elle nous apporte énormément.

Amandine Henry : « On a la capacité de les bloquer »

La bataille du milieu : « Avant d'aller aux Etats-Unis, je ne connaissais pas trop Samantha Mewis et Rose Lavelle, ce sont des très bonnes joueuses qui aiment percuter et toucher le ballon, mais on a la capacité de les bloquer et de les contrer. On a nous aussi de la qualité et des très bonnes joueuses. Mon passage aux USA m'a beaucoup servi pour décortiquer leur jeu.

Le match des Etats-Unis face à l'Espagne : Personne n'aime être bousculé, tout le monde aime avoir la maîtrise et la possession. Demain on va mettre notre jeu en place, on a des qualités, il va falloir aller la chercher cette qualification, elles (les Américaines) ne vont pas nous la donner.

Ses souvenirs du championnat américain : Ça m'a fait beaucoup mûrir, notamment humainement. J'ai découvert un style de jeu plus direct, je vais m'en servir, partager les informations que j'ai pu récolter à mes coéquipières, j'espère que ça servira demain ».

Vendredi 28 Juin 2019
Vincent Roussel

Dans la même rubrique :