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Bleues - FRANCE - ETATS-UNIS : avare de la VAR

En ne se manifestant même pas auprès de l’arbitre Kateryna Monzuk lors du quart de finale entre les Bleues et les Américaines (1-2), pour une main dans la surface de O’Hara, la VAR a été le centre d’une nouvelle polémique. Elle a aussi ajouté de la frustration à la défaite des tricolores.



(photo Eric Baledent/FOF)
(photo Eric Baledent/FOF)
Décidément, Amel Majri et les quarts de finale de la coupe du monde, ce n’est pas une grande histoire d’amour. Déjà, il y a quatre ans au Canada, la latérale gauche de l’équipe de France avait été malgré elle à l’origine du retour de l’Allemagne, dominée par la France et menée d’un but depuis la 64e minute. Alors qu’il reste moins de dix minutes à jouer, sur un centre-tir de Leonie Maier, depuis le côté gauche de la défense tricolore, la Lyonnaise, en plein extension, a vu le ballon heurter sa main gauche, décollée du corps.

Bien que sévère, le coup de sifflet de Carol Anne Chenard n’en reste pas moins logique, et Celia Sasic a ainsi pu permettre à l’Allemagne d’égaliser à six minutes de la fin du temps réglementaire, avant d’éliminer la France lors de la séance de tirs au but. Une cicatrice qui a été rouverte malgré elle par la Rhodanienne vendredi soir au Parc des Princes, en quart de l’édition 2019. Sauf que cette fois, c’est elle qui s’est retrouvée dans la position d’attaquante, à gauche de la surface des Etats-Unis, et qui a vu son centre repoussé par Kelley O’Hara depuis l’intérieur de sa surface, de la main, positionnée derrière son dos.

« Il y a quatre ans, Amel, on lui a sifflé pour moins que ça »

Sur le moment, alors que la faute ne semblait pas évidente depuis les tribunes du Parc des Princes, on a tout de suite vu Majri regarder vers l’arbitre, dénoncer la main de l’Américaine et réclamer un penalty. En en oubliant même de continuer de jouer. Mais le ralenti était implacable, et c’est alors qu’un frisson a parcouru une petite partie des tribunes, déjà tournée vers l’intervention de la VAR et le probable penalty qu’elle allait accorder aux Bleues. Amandine Henry, qu’on n’a pas vu se scandaliser après la main d’O’Hara, l’a elle-même raconté après-coup : « Discuter ça ne sert à rien maintenant, moi je me dis qu’il y a la VAR, donc s’il y a quelque chose ça va forcément revenir ». Sauf que…

Dans la foulée, Majri a obtenu un coup franc côté gauche, et l’arbitre, l’Ukrainienne Kateryna Monzul, ne semble pas être alertée par le VAR. Le jeu a finalement repris comme si de rien état. Forcément, alors que l’équipe de France venait de revenir à 2-1, qu’elle aurait pu obtenir une balle d’égalisation, le fait que la dame au sifflet ne soit même pas allée consulter l’écran qui a tant fait parlé de lui lors de ce Mondial étonne. « C’est vrai, il y aurait pu avoir un penalty, a déclaré Wendie Renard, qui venait de visionner les images, après le match. Je me rappelle, il y a quatre ans, Amel on lui a sifflé pour moins que ça. Même durant cette compétition il y a des mains qui ont été sifflées pour moins que ça, donc… Quoi dire ? Je ne sais pas, au tour précédent les Etats-Unis ont eu deux penalties plus que généreux, et là la VAR ne fonctionnait peut-être pas… », tentait d’expliquer, amère, la défenseure centrale tricolore.

« A 2-2, vu comment les Américaines étaient dans le jeu… »

« C’est triste », a ajouté Amandine Henry, quand Marion Torrent disait, les larmes aux yeux : « C’est frustrant ». La gardienne américaine Alyssa Naeher a tenté de désamorcer la polémique, en expliquant : « De là où j’étais, on n’aurait pas dit qu’il y avait main », mais en visionnant à nouveau les images, elle a peut-être changé d’avis depuis. La ballon d’Or 2018 Ada Hegerberg, coéquipière de Majri à Lyon, a dit pour sa part sur TF1 : « Personnellement je trouve que c'est penalty. Chaque fois, c'est différent ».

« Je n’ai pas envie de me cacher derrière ça, ça aurait pu jouer en notre faveur, encore une fois ça ne l’a pas fait, a lâché Eugénie Le Sommer, qui a rappelé elle aussi ses souvenirs du penalty accordé à l’Allemagne en 2015. Je ne dis pas qu’on veut gagner sur des décisions arbitrales, mais parfois si ça peut aider on prend ». Car si les Bleues ne doivent pas leur sortie de route précoce qu’à ce seul fait de jeu, il a changé la donne, profondément voulait croire Wendie Renard en zone mixte : « Si c’est sifflé et s’il y a 2-2, vu comment elles étaient dans le jeu, elles n’arrivaient pas à ressortir… ». Une façon de dire que les Bleues auraient sûrement pu faire leurs valises pour le Groupama Stadium la semaine prochaine. Mais encore une fois, elles n’ont pas bénéficié d’un coup de main du destin.

Samedi 29 Juin 2019
Vincent Roussel

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