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Bleues - Ouleymata SARR : « Je ne suis pas forcément surprise »

Après avoir mis les blessures derrière elle, Ouleymata Sarr est revenue à son meilleur niveau à Bordeaux. Le fruit d’un long apprentissage, dont une relégation vécue avec Lille la saison passée. L’ancienne Parisienne savoure donc d’autant plus sa convocation en sélection pour le tournoi de France.



Ouleye Sarr de retour à Clairefontaine (image FFF)
Ouleye Sarr de retour à Clairefontaine (image FFF)
Près de deux ans après ton dernier match en équipe de France, tu fais ton retour dans la liste des Bleus. Es-tu surprise de te retrouver en équipe de France ?
Pas forcément, parce que j’ai réalisé de belles performances ces derniers temps. En club ça se passe très bien, mais j’attendais de voir la liste afin de savoir si j’allais y être ou pas. Je suis très contente que ce soit le cas.

Que faisais-tu au moment de l’annonce de la liste ? Tu l’as suivie en direct ?
Non, j’étais au centre d’entraînement en train de faire du renforcement, et ce sont mes coéquipières, Viviane Asseyi (également sélectionnée en Bleue), Sophie Istillart et Delphine Chatelin qui sont venues me féliciter, et qui m’ont sauté dessus pour me dire que j’étais sélectionnée.

« J’ai beaucoup appris sur le plan mental à Lille »

Tu fais ton retour dans le groupe tricolore pour le tournoi de France, qui va débuter ce mardi par un match contre le Canada. C’est la dernière équipe contre qui tu as joué en Bleue (le 9 avril 2018). Qu’est ce qui a changé entre la Ouleye Sarr de cette époque et celle de maintenant ?
Déjà j’ai beaucoup moins de pépins physiques, au genou. A un moment j’en avais beaucoup et cela m’a ralenti, maintenant je vais bien mieux. Mais sinon je suis toujours la même !

Qu’as-tu appris de ton expérience à Lille, qui s’est terminée par une relégation en deuxième division ?
Beaucoup de choses ! Pour moi, partir du PSG pour aller dans un club qui montait, ce n’était pas facile. Je devais partir parce que le LOSC me voulait et me proposait du temps de jeu, c’était ce qu’il me fallait. Jouer c’est le plus important je pense pour une joueuse, et j’ai eu beaucoup de temps de jeu. En plus ils avaient un beau projet, c’est aussi ça qui m’a décidé à y aller. Je ne regrette pas, j’y ai beaucoup progressé, notamment sur le plan mental.

« Avec Khadija Shaw et Viviane Asseyi, nos profils se complètent »

Sarr reste sur de belles performances en club (photo FCGB)
Sarr reste sur de belles performances en club (photo FCGB)
Comment s’est présentée l’occasion de signer à Bordeaux cet été ?
Je ne cherchais pas forcément un projet en D1, j’avais plusieurs propositions, après j’ai beaucoup réfléchi avec ma famille à ce qui était bien ou moins bien pour moi. On a décidé que ce qu’il y avait de mieux était de rester encore quelques années en D1 avant de partir, et Bordeaux avait de belles ambitions, un projet solide.

Tu parles de partir à l’étranger ? Quand on voit le développement des championnats espagnol ou anglais, ça intéresse forcément.
Oui, mais pour l’instant j’ai décidé d’aller à Bordeaux, j’y suis très bien, ça se passe à merveille et pour la suite, on verra plus tard.

Justement, à Bordeaux, on sent une bonne complicité entre toi, Viviane Asseyi et Khadija Shaw. Qu’est ce qui fait que c’est plus facile d’évoluer avec ces deux joueuses ?
C’est facile parce que ce sont deux très bonnes joueuses. On s’entend bien sur le terrain mais également en dehors. Et puis à l’entraînement on travaille beaucoup sur l’animation offensive, c’est aussi pour ça que ça se ressent. Je pense aussi que nos profils se complètent bien, Kadija parvient à conserver les ballons, moi je suis une joueuse qui aime prendre la profondeur, et Vivi (Asseyi) aime bien provoquer en un contre un, donc c’est parfait !

« A nous de faire le travail face au Canada »

Forcément, on imagine que l’ambiance dans le groupe est très bonne ?
Oui, c’est un bon groupe. Sur le terrain on travaille dur et bien, et en dehors, tout le monde est content, donc ça va, on ne se prend pas la tête. On sait que l’objectif c’est la troisième place, pour l’instant on y est. Mais on ne se met pas de pression particulière, on sait qu’il reste encore des matches à enjeu. Le coach (Pedro Martinez Losa) ne nous parle pas d’objectifs mais plus de prendre du plaisir, de jouer les matches les uns après les autres.

Revenons-en au Canada, tu vas retrouver Vanessa Gilles, ta coéquipières à Bordeaux, vous avez un peu parlé du match ?
Oui, on en a parlé avant de se quitter pour rejoindre nos sélections, on était contentes de se retrouver. Si on lui a promis qu’on la battrait ? Non on n’a pas parlé de ça (sourire) !

Que penses-tu de cette équipe du Canada ? C’est la nation la plus abordable des trois (avec le Brésil et les Pays-Bas) ?
Je pense que ce sont trois grosses nations, il n’y en a pas une qui soit inférieure à l’autre. Ce sera à nous de faire de gros matches. Tout le monde sait que cette équipe du Canada est très costaude, si nous on fait bien le travail, tout se passera bien.

« Pas de problèmes dans le groupe France »

Dans cette équipe du Canada il y a Christine Sinclair, qui est devenue fin janvier la meilleure buteuse de l’histoire en sélection (avec 185 buts marqués, elle a dépassé Abby Wambach). C’est un exemple ?
Je n’ai pas forcément d’exemple. Mais je suis ses performances et c’est une très bonne attaquante, elle marque beaucoup. Eugénie (Le Sommer) ? Je l’apprécie tout comme son style de jeu, mais je n’ai pas d’exemple en particulier.

Pour en revenir à l’Équipe de France, on a vu pas mal de dissensions ces derniers mois entre Corinne Diacre et certaines joueuses du groupe (Eugénie Le Sommer, Wendie Renard, Gaëtane Thiney), comme l’as-tu vécu de l’extérieur ?

J’ai vu ça comme tout le monde. De ce qu’on a pu dire dans les journaux, certaines choses sont vraies et d’autres fausses, mais après c’est aux personnes concernées de régler les choses entre elles, moi je n’ai pas mon mot à dire sur ça, je sais que le groupe vit bien et qu’il n’y a pas de problèmes. Une mise au point au début du rassemblement ? Non, la sélectionneuse nous a juste demandé de prendre du plaisir, et de gagner les matches !


Lundi 2 Mars 2020
Vincent Roussel

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