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Euro 2013 - Bruno BINI : "On n'a fait qu'une partie du chemin"

Au lendemain d'un succès 3-0 face à l'Angleterre, le sélectionneur Bruno Bini a répondu aux questions des médias présents depuis le début du tournoi. Le point sur les premiers matchs en attendant la suite



Point presse au lendemain de la phase de groupe (photos Eric Baledent)
Point presse au lendemain de la phase de groupe (photos Eric Baledent)
BILAN POSITIF DU PREMIER TOUR
- Le premier match, nous l'avons gagné au niveau technique (3-1 contre la Russie), le deuxième match reste une référence, on le gagne au niveau tactique, c'est très très bien (1-0 contre l'Espagne). Hier (nldr, jeudi contre l'Angleterre 3-0), c'est un melting-pot de technique, de tactique, c'est peut-être le match le plus rapide, le plus intense et c'était un match de coupe pour l'Angleterre. C'est une grosse satisfaction même si on a remplacé des joueuses par d'autres. On a gagné les trois matchs, c'est plaisant.

23 JOUEUSES APTES : "On a maintenant des moyens importants"
- Lorsque l'on est arrivé ici, on n'avait pas 23 filles, aujourd'hui on en a 23. Il faut souligner l'extrême collaboration entre le staff de l'OL et l'équipe de France qui a permis à Amandine Henry d'être prête au moment prévu.
- On n'a pas reçu de carton jaune, c'est un signe de sérénité. Par le passé, on avait dû se passer de joueuse pour le troisième match. Là on n'a pas eu ce genre de problème.
- Au niveau médical, le doc' a fait un gros truc. Tout a été individualisé. On a maintenant des moyens importants qui sont mis à notre disposition. La FFF nous suit très bien, même très bien !
- Contre l'Angleterre, on n'a pas pu faire ce qu'on avait dit en changeant deux joueuses pour faire souffler les joueuses.

UN GROUPE IRREPROCHABLE : "il y a une prise de conscience"
- Ce qui est intéressant dans ce groupe, c'est l'état d'esprit. On n'a jamais eu un état d'esprit à ce niveau-là. Le groupe est irréprochable, professionnel et rentre bien dans mon projet de vie. Sur le terrain, les filles veulent tout le temps prouver, c'est agréable, c'est détendu et très pro. Même quand je ne dirige pas la séance comme ce matin (ndlr : la séance de décrassage était gérée par Philippe Joly et Corinne Diacre), j'ai toujours un oeil sur elles. On fonctionnait déjà comme cela mais là il y a une prise de conscience. Je sais d'où vient ce groupe, je sais à quel moment on a basculé de l'autre côté. Sans rentrer dans le détail, les quatre jours à Nice ont été très importants. Il s'est passé des choses internes dans le groupe.

Euro 2013 - Bruno BINI : "On n'a fait qu'une partie du chemin"
ET MAINTENANT : "Une nouvelle compétition qui débute"
- A partir de maintenant, ce sont des matchs à élimination directe. C'est une nouvelle compétition qui commence. Le groupe est solide, c'est vrai aussi que c'est comme la fatigue, quand tu gagnes, tu es moins fatigué que quand tu perds.
- On n'est pas plus favori que la Suède ou l'Allemagne. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui il n'y a plus que huit favoris ! On recommence une autre compétition et à ce titre, c'était intéressant de gagner ce dernier match. Mais on n'a fait qu'une partie du chemin, on n'est pas sur une autoroute, on est toujours sur un petit chemin, et on va prendre le temps d'enlever les épines.
- Pour le match face au Danemark, on va faire une analyse pointue de notre adversaire. Avant on a tenu compte à 80% de notre adversaire dans nos choix, et à 20% de notre jeu. Maintenant on va tenir compte de notre jeu et on regardera un peu notre adversaire.

LA FINALE ? "Je n'y pense pas"
- Moi je n'y pense pas sinon ça me polluerait la tête. Si je pense à ça, je ne fais plus rien. Je vis à 100% pour le quart de finale et pas après.

EFFICACITE RETROUVEE : On ne s'est jamais caché"
- On ne s'est jamais caché qu'on ratait des buts, encore hier (ndlr jeudi). Ce qui est intéressant, c'est qu'on se crée des occasions. Si tu ne crées pas d'occasions, c'est compliqué. Le fait que ce sont les attaquantes qui ont marqué lors du premier match.

LES COMPOSITIONS D'EQUIPE : "On regarde aussi ce qui se passe après"
- J'ai toujours deux à trois formules possibles. On attend de voir la veille du match comment sont les filles. Entre temps, on va faire pas mal d'observations, en discuter avec le staff, en conseil des sages. Les joueuses participent aussi à la réflexion sur le jeu. Même si à la fin, c'est moi qui tranche.
- Contre l'Angleterre, on a pu faire ce que l'on voulait en changeant par doublettes afin de faire souffler les filles. La compo de départ est aussi synonyme de ce qui se passe après, pendant le match. On aura aussi une logique de match contre le Danemark. Le choix des joueuses va déterminer l'animation. C'est un autre match, il n'y a rien à voir. Les filles peuvent s'adapter rapidement à 3 ou 4 systèmes.

EURO 2017 : "Heureux, si on pouvait avoir ça"
- Quand on regarde, partout où il y a eu une phase finale, il y a eu un engouement exceptionnel. Si la FFF s'est positionnée, c'est bien. Pour moi, ce sera probablement trop loin. Tout pays qui a fait un Euro ou une Coupe du Monde, ça fait un boom. Regardez l'Angleterre en 2005 (ndlr : qui a organisé l'Euro et a doublé son nombre de licenciées depuis en étant à environ 150 000 !). Je serai très heureux si on pouvait avoir ça. Il y a dix ans, personne ne voulait des tournois finaux, aujourd'hui tout le monde en veut.

Samedi 20 Juillet 2013
Sebastien Duret

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