Footofeminin.fr : le football au féminin
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Laura Georges : « Beaucoup d’excitation »

L’OL féminin a rendez-vous avec l’histoire, jeudi à 20 h 30 devant les caméras d’Eurosport. Pour leur première finale, les filles de Farid Benstiti rencontreront la redoutable formation de Potsdam. Laura Georges, l’internationale française, aborde ce rendez-vous avec « sérénité ».



Dans quel état d'esprit se trouve l’équipe avant une finale de Ligue des Champions ?
On est sereines, ce n'est pas le moment de se mettre la pression, c'est un grand événement, on a hâte d'y être.

Comment préparez-vous ce rendez-vous ?
On s'entraîne sérieusement sans se mettre de pression avec la même concentration que d’habitude. On ne va pas tout changer parce que c'est une finale. Même si l'enjeu est de taille, on continue à s'entraîner normalement.

« On a hâte de la jouer »

Georges et Thomis à la fête (photo : uefa.com)
Georges et Thomis à la fête (photo : uefa.com)
Qu'est-ce que vous ressentez avant de jouer une finale de Ligue des Champions ?
C’est beaucoup d'excitation puisque c'est la première fois qu'on va en finale de cette compétition, on a hâte de la jouer.

Qu'est-ce qu'il faudra faire pour battre Potsdam ?
Quand on connaît les équipes allemandes, on sait qu'il leur faut peu d'actions pour scorer, donc il faudra être très très rigoureux derrière, solidaires mais aussi efficaces.

Pourtant il y a eu un parcours chaotique avec la vraie-fausse élimination sur tapis vert contre les Danoises du Fortuna en huitièmes puis le volcan qui vous a empêché de vous rendre en Suède pour les demies. Ces péripéties n'ont-elles pas forgé le mental du groupe pour arriver en finale ?
On a pris conscience qu'on tenait énormément à cette Ligue des Champions, car une saison de football en France, c'est un championnat à remporter mais c'est aussi une Coupe d'Europe à disputer. On a vraiment vu la valeur de cette Coupe d'Europe car quand on nous a appris qu'on était éliminé, c'était très très dur. Puis on est revenu en lice et on s'est dit qu'il fallait aller jusqu'au bout.

Après deux-demi-finales de suite, vous n'avez pas eu peur de ne pas franchir ce cap ?
Dans nos têtes, c'était une année différente. On avait vraiment à cœur d'aller au bout et on ne s'est pas mis dans la tête qu'on avait été éliminé en demies les deux dernières années. On s'est plutôt dit que c'était une opportunité pour enfin arriver à cette finale, on a regardé le positif.

Avec quatre victoires dans les quatre derniers matchs de championnat, vous êtes dans une bonne dynamique avant Potsdam ?
On est dans une bonne spirale. Mais on sait que les matchs ne se ressemblent pas, on ne peut pas dire que notre championnat soient du même niveau que la Ligue des Champions. On peut, certes, se baser sur une certaine confiance mais ce n'est pas parce qu'on est performant en championnat qu'on va l'être en Ligue des Champions. Il ne faut pas tomber dans la facilité.

Farid Benstiti affirmait que l'élévation du niveau du championnat français, cette année, vous avait permis d'atteindre la finale, vous êtes d'accord ?
Oui évidemment, lorsque le championnat devient un peu plus difficile et que l'on rentre en compétition internationale, on sait à peu près quelle rigueur il va falloir avoir. Certains matchs de championnat avant les tours de Coupe d'Europe nous ont servi. Par exemple, quand on se fait éliminer contre le PSG en demi-finale du Challenge de France, cela nous a permis de réagir derrière car on se dit qu'on peut dominer tout un match sans le gagner. Et puis derrière quand on joue Umea, on sait qu’il va falloir être très costaud, très rigoureux. Il y a des faits de championnat qui nous ont fait prendre conscience que rien n'est facile.

C'est une occasion formidable de promouvoir le foot féminin en France, vous sentez que vous avez une petite responsabilité ?
On y pense forcément, on sait qu'on est la première équipe française à atteindre ce niveau de compétition. C'est aussi la première fois que cette compétition a autant d'envergure, on le sait, et on en est consciente.

« Il y aura des défis intéressants lors de ce match »

Quel regard portez-vous sur votre adversaire qui a déjà remporté son championnat ?
C’est une équipe complète qui fait une bonne saison, elle a des joueuses de qualité notamment offensivement, il doit y avoir cinq internationales allemandes, c’est une belle équipe, il y aura des défis intéressants lors de ce match.

Quand vous dites ça, vous pensez à Anja Mittag ?
Je pense à Mittag, Bajramaj et à toute l’attaque. Ce qui est intéressant quand on rencontre une équipe de qualité, c’est de voir où on en est et de voir comment ca va se passer.

Il n’y a pas une joueuse à surveiller en particulier ?
Elles ont toutes des qualités, mais c’est leur groupe qui est de qualité, dans tous les secteurs du jeu.

Sur quoi il faudra miser pour les mettre en défaut au moins une fois ?
Il faudra jouer notre jeu et être très solidaires sur l’ensemble de nos actions, il faudra venir en nombre sur l’adversaire.

C'est plus dur pour l'OL de jouer contre des équipes allemandes ?
Ce n'est pas forcément plus dur mais on sait que ce sont de grosses équipes, très complètes, avec énormément de qualités. Elles ont de l'expérience internationale, cette culture de la victoire. On sait que ce sont de gros adversaires forcément.

Est-ce que vous pensez que le foot français pourra, un jour, rattraper le foot allemand au niveau de la politique de formation, du nombre de licenciés, des structures…Je l’espère. La Fédération commence à créer cette politique de féminisation et commence à faire un travail en profondeur sur la communication du football féminin, j’espère voir le nombre de licenciés augmenter maintenant, on espère qu’il y aura encore plus de considération pour la discipline alors est-ce qu’il faut ressembler au football allemand, je ne sais pas mais je pense que la formation à la française est reconnue. Il faut trouver l’engouement pour amener de plus en plus de joueuses au football féminin, avoir plus de moyen et de considération en France, ce serait une très très bonne chose.

Est-ce que vous sentez un certain engouement à Lyon avant cette finale ?
Il y a un organisme au niveau des étudiants qui organise une soirée spéciale Ligue des Champions féminines dans un bar connu de la ville après au niveau local, les gens savant qu’il y a une finale qui va se jouer, c’est vrai que le club en parle mais au niveau national, il y a encore du travail à faire.

Propos recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr

Mardi 18 Mai 2010
Thibault Simonnet

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