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Ligue des Champions - Olivier ECHOUAFNI (PSG) : "En termes d'image, c'est le très haut niveau"

Satisfait d’un début de saison parfait en championnat (deux victoires en deux journées de D1), le coach du PSG Olivier Echouafni et son équipe débutent leur parcours en Ligue des champions ce jeudi (21h), au Portugal. Avec l’envie d’effacer les mauvais souvenirs nés de l’élimination par Chelsea l’an dernier.



(photo PSG)
(photo PSG)
Que connaissez-vous de votre adversaire, Braga ?
Ils sont champions du Portugal en titre, avec 22 victoires et 2 nuls, donc un parcours exceptionnel avec plus de 100 buts marqués (108, NDLR) et 7 encaissés il me semble (6, NDLR). Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si cette équipe est là, c’est qu’elle a fait ce qu’il fallait pour être en Ligue des champions, on sait que c’est toujours particulier car c’est une grande compétition, tout le monde a envie d’y participer.

Vous vous attendez à quel type de match ?
Pour les avoir observé, elles ont joué face au Benfica le week-end dernier et perdu (0-1), face à une des meilleures équipes du Portugal aussi (3e l’an dernier, NDLR). On s’attend à un match difficile, certainement avec une grosse ambiance, une atmosphère qui nous sera peut-être hostile, mais nous sommes très contents de retrouver la coupe d’Europe, à Braga. Les conditions de jeu devraient être très bonnes, avec un bon terrain et du beau temps. C’est une équipe bien organisée, qui joue au ballon, qui est très technique, et qui a beaucoup de qualités. Elles ont des joueuses qui ont de la taille, il faudra être vigilant sur coup de pied arrêté. On sait que ce match aller sera déterminant, il faudra marquer à l’extérieur.

« L’an passé, on est passé à côté de quelque chose de grand »

Une fois de plus, vous aurez de grandes ambitions sur cette compétition ?
Oui, sur celle-là mais aussi sur les autres. C’est sûr qu’on a eu un peu de frustration l’année dernière avec l’élimination en quart de finale. Pour nous l’objectif, c’est clair, c’est de faire mieux que l’an passé. On aurait dû se qualifier, ça n’a pas été le cas, mais bon ça doit nous servir d’apprentissage pour cette nouvelle saison.

Vous en parliez, l’élimination face à Chelsea est-elle encore dans les têtes ?
Elle doit nous aider. Je pense qu’elle est présente juste comme il faut dans nos têtes pour prendre conscience que l’année dernière on est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être grand. Aujourd’hui on s’attaque à une nouvelle histoire, à nous de faire en sorte de passer les tours, et déjà de faire un bon match aller à Braga. On sait que c’est la plus belle compétition européenne, que ça se joue sur pas grand-chose. Il faudra faire ce qu’il faut pour aller loin, il y a ces deux tours en septembre et en octobre, et une deuxième compétition qui commence à partir du mois de mars.

« On ne retrouve pas cette intensité en championnat »

De plus en plus de gros clubs masculins, qui ont monté leur section féminine, participent à cette compétition, comme la Juventus cette année, la concurrence va être de plus en plus forte pour vous ?
Ah oui ! C’est une évidence. Il n’y a qu’à voir les autres matches qui se déroulent dans les championnats étrangers. Le derby Manchester City-Manchester United ce week-end… il y avait 35 000 personnes je crois. On sent qu’il y a un engouement partout, automatiquement, le niveau est en train de s’élever encore. On s’aperçoit qu’il y a de moins en moins d’écart entre les équipes, les scores sont de plus en plus serrés, même pour Lyon c’est compliqué, comme l’a montré leur demi-finale contre Chelsea (2-1, 1-1).

Ça va aussi rendre la Ligue des champions féminine plus attractive ?

Il y a déjà un engouement, une atmosphère particulière… L’intensité des matches, on ne retrouve pas ça en championnat, hormis quand on joue Lyon. En termes d’image, c’est le très haut niveau.

Pourrait-on assister aux premiers pas de Christiane Endler, suspendue en championnat, sur les terrains ?
Elle sera à Braga, dans les 18.

« Marquer 13 buts en deux journées, on ne doit pas le banaliser »

Elle a pris une autre dimension depuis ses performances en coupe du monde, cela bouscule-t-il la hiérarchie des gardiennes ?
Pour l’instant, « Kate » (Katarzyna Kiedrzynek) a fait un très bon début de championnat, « Chris » a encore un match de suspension à purger, après elle aura la possibilité de jouer peut-être la Ligue des champions, car elle est en manque de compétition, mais ça ne voudra rien dire quant à la hiérarchie des gardiennes.

Que pensez-vous du début de saison de votre équipe en D1 ?
C’est à l’image de notre préparation, qui a été très bonne. Les filles ont attaqué la saison avec beaucoup d’envie et surtout beaucoup d’ambition, elles montrent à leurs adversaires que cette année le Paris-Saint-Germain a encore plus envie d’aller de l’avant, de marquer des buts. En deux journées on en a marqué 13, ce n’est pas quelque chose qu’on doit banaliser, surtout pas. C’est aussi respecter ses adversaires donc c’est bien. On sait qu’il y aura des matches plus compliqués, même si le match à Metz n’a pas été simple, notamment en première mi-temps, mais la deuxième période a montré qu’on était capables de bien réagir.

L’année dernière vous aviez perdu deux points très rapidement en début de saison, est-ce que vous avez l’impression que l’équipe est meilleure ?
Concernant l’effectif, oui. Si vous vous rappelez bien, l’an dernier à la même période, l’effectif, en termes de quantité, était peu étoffé, des joueuses nous avaient rejoint tardivement, comme Wang Shuang et Signe Bruun. On avait des U19 qui avaient fait toute la préparation avec nous et qui avaient à peine 16 ans… Cette année on a eu la chance d’avoir tout notre groupe dès le départ, c’est un atout considérable pour cette préparation, aussi pour mettre en place ce qu’on veut faire toute la saison. On a aussi pris en maturité et en expérience. En plus, les filles ont mieux intégré notre méthodologie, donc on gagne du temps. Enfin, le fait d’avoir recruté à certains postes nous apporte aussi cette solidité qui nous manquait l’an dernier dans la maîtrise, notamment.

« Kadi Diani doit encore travailler la finition »

Pour la première fois depuis 10 ans, Lyon a pris trois buts en D1, est-ce que la course au titre est plus ouverte que jamais ?
Elles ont peut-être encaissé 3 buts, mais elles en ont marqué 8 (sourire). Ca fait 5 buts d’écart. On n’a pas à se poser la question, on doit avant tout s’occuper de nous. On en a marqué 6, mais on en a encaissé 1, donc l'écart est le même.

Kadidiatou Diani a déjà marqué 5 buts en D1, c’est une volonté de la voir plus présente devant le but ?
C’est sa volonté à elle, déjà. Je pense qu’elle a encore une marge de progression assez incroyable, elle ne le sait pas encore complètement selon moi mais elle va le découvrir. Sur les temps de passage elle est déjà un peu en avance par rapport à la saison dernière. Il faut qu’elle continue à travailler, notamment dans la finition parce que c’est là où ça pêche encore un petit peu. Après c’est une joueuse qui a un gros potentiel, et qui va l’exploiter tout au long de la saison.

Vincent Roussel

Aminata Diallo : "L'an dernier, on se contentait du minimum"

La Ligue des champions : Comme l’an dernier, l’objectif c’est d’aller le plus loin possible et de gagner la ligue des champions. On sait que Braga est une équipe avec des grands gabarits, à l’aise techniquement, il faudra les prendre au sérieux. On est au PSG pour jouer ce genre de match, pour sortir du quotidien de la D1, qu’on apprécie aussi mais la Ligue des champions c’est quand même un échelon supérieur, on est très excitées, on espère faire un bon match.

Le PSG : L'effectif n’a pas beaucoup bougé, du coup on se connaît mieux, physiquement en ce moment on est bien aussi. C’est le début, on a un bon mois de septembre qui nous attend, on pourra vraiment nous évaluer à ce moment-là, et après ça on pourra juger si on est mieux que l’année dernière. Pour l’instant ce qu’on voit c’est que par rapport à l’an dernier, quand il faut en mettre 7 on en met 7, alors que la saison passée on se contentait du minimum. Notre première mi-temps n’a pas été bonne à Metz mais malgré tout on arrive à en mettre 6 en seconde, il faut qu’on arrive à faire des matches pleins, à être exigeantes avec nous-mêmes.

Kadidiatou Diani : Je pense que j’ai été l’une des premières à dire que Kadidiatou Diani était un top joueuse, même si ça ne se remarquait pas sur les stats. Là, par rapport à il y a 2 ans, c’est plus au niveau des statistiques qu’elle montre ses qualités. Elle passe des paliers petit à petit, c’est une très bonne joueuse, ça ne m’étonne pas. Elle n’est pas revenue changée de la coupe du monde, c’est toujours la même. Elle a beaucoup d’objectifs, elle veut faire une grande saison, et on va l’aider au maximum afin qu’elle y arrive, et qu’elle nous apporte aussi quelque chose.

Sur le plan personnel, comment elle a vécu la coupe du monde, et ses objectifs cette saison : Honnêtement j’étais en vacances pendant 1 mois. Ça a été un bon évènement en France, il y a eu pas mal d’engouement apparemment, c’est bien. Après, est-ce que ça va suivre derrière ? Ça reste à voir. Je n’ai pas de regret, tout ce qui est passé je le laisse au passé. Je suis une compétitrice, donc forcément l’objectif c’est de jouer le plus de match possibles et d’essayer d’aller en équipe de France, parce que c’est un objectif que toute sportive de haut niveau doit avoir, je travaille chaque jour à l’entraînement pour. Si ça vient tant mieux, sinon tant pis, ça ne m’arrêtera pas.

Jeudi 12 Septembre 2019
Vincent Roussel

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