#UWCL - Gaëtane THINEY : "Cela a donné cette âme supplémentaire qui nous a aidé à gagner"

Quel est votre ressenti après cette victoire ?
Beaucoup de bonheur, d'excitation, d'euphorie. C'était un match très très difficile que l'on a commencé un peu fou. Derrière, les 85 minutes n'ont pas été simples. On a eu des passages à vide. On a su être solidaires, cela a donné une superbe victoire.

Sur le plan émotionnel, c'est crescendo dans cette compétition ?
C'est assez fou. On vit des moments extraordinaires grâce au foot et avec ce groupe, c'est incroyable. On avait à cœur de faire une belle prestation, qu'il y ait beaucoup de monde. On s'est engagé dans tous les projets. C'était beau. L'énergie du public était incroyable. Je disais 10 000, ce n'est pas énorme au foot, mais 10 000 à Charléty, avec tout le monde qui est focus. Un moment pendant le match, je me suis arrêtée et j'ai vu toutes ces lumières de téléphone. Cela a donné cette âme supplémentaire qui nous a aidé à gagner.

C'est la 2e fois qu'il y a plus de 10 000 personnes pour un match du PFC, la dernière fois, c'était il y a 10 ans face à Lyon en demi-finale. La différence entre à l'époque et aujourd'hui ?
On a senti un vrai partage avec un public heureux d'être là, de vivre ce moment avec nous. Il y avait cet envie de battre ce record. Les Parisiens étaient là, ils étaient à fond et j'espère que cela va continuer dans cette dynamique.

Est-ce qu'avec l'émotion, cela a été plus difficile ?
Sandrine Soubeyrand nous dit souvent qu'il faut être amené à gérer tous les scénarios pendant un match. Le scénario de gagner 2-0 au bout de 5 minutes contre le Real Madrid, on ne l'avait pas forcément envisagé. C'est vrai que derrière, on continue, on défend, le Real joue très bien. Ils nous élargit sur la ligne du milieu et on courait dans le vide. A la mi-temps, Sandrine nous a remis tactiquement, cela nous a permis de nous remettre un peu mieux. On a eu l'opportunité de tuer le match mais on ne l'a pas fait. On a aussi très bien défendu. On a Chiamaka (Nnadozie) qui a fait un super match donc je pense que l'on peut être fières de nous.

Ces 85 minutes qui suivent les deux premiers buts, c'est la répétition du match contre Lyon ?
Je ne sais pas. L'objectif est aussi d'apprendre à travers ce match. Je pense qu'il faut que l'on soit encore meilleures techniquement à la récupération de balle et sortir vite du contre-pressing qu'elles nous imposent et aller dans des espaces plus lointains. On a tendance à jouer court et du coup on se reprend un pressing très très rapidement donc il faut aller encore vite. On va travailler dessus, on a la vidéo. On a super staff qui nous va nous montrer nos défauts. Notre qualité, c'est l'intelligence de jeu, très vite il va falloir se réadapter car on sait qu'à un moment donné, cela va être très compliqué, et entre temps, il y a ce match face au PSG. Il va falloir de l'énergie.

A Madrid, ils ont en général moins de monde, est-ce que vous leur avez mis la pression ?
Je ne sais pas. Mais on a montré à un gros club comme le Real Madrid que nous sommes capables de mettre près de 11 000 personnes dans notre stade pour un match de football féminin. Je pense que même elles étaient contentes de jouer devant autant de monde. Le football est une fête avant tout. Évidemment on a envie de gagner, mais on garde les émotions. On sait que l'on va être très attendu à Madrid. Je crois que l'on va avoir du public parce que l'on a déjà de la famille qui vient et de nombreuses personnes du club. Contre Arsenal, on s'est qualifiées avec 21 personnes en tribune. Wolfsburg, ils étaient 30 et cela va être formidable de partager avec eux.

La gestion de la fatigue, comment allez-vous la gérer ?
Ce sont des choses que l'on a déjà prévues. On a la cryothérapie qui nous attend juste après le match. Le camion est là. Diétitique, nutriments alimentaires, tout est calé. On a des joueuses qui ont déjà manqué, sont déjà passées au cryo. Il n'y a plus que moi qui est en train de traîner dans les couloirs. Il va falloir me laisser récupérer (sourire).