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24 heures du sport féminin : qu'est ce que c'est ?

Vous n'avez peut-être pas entendu parler du dispositif qui aura lieu ce samedi 1er février. Explications sur cette première journée européenne du sport féminin dans les médias initiée par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel



L'affiche officielle
L'affiche officielle
En mars 2013, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) avait réalisé une étude sur la diffusion du sport féminin. Les chiffres n'étaient pas très flatteurs puisque seulement 7% du volume global de retransmissions sportives en 2012 étaient pour le sport féminin soit 148 heures (dont seulement 7 heures accessibles gratuitement !). Une "sous médiatisation" contre laquelle Valérie Fourneyron, Ministre des Sports a voulu agir.

Plusieurs initiatives ont donc été commanditées pour rétablir cette inégalité. Tout d'abord, un fonds de soutien d'un million d'euros a été prelevé sur les fonds du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) et alloué aux fédérations sportives pour les aider à financer la production d'images télévisuelles de sport féminin et handisport. Une enveloppe réservée aux événements diffusés sur les chaînes gratuites, notamment pour le basket et le handball dont l'étude a relevé une diffusion bien moindre que celle du football féminin. Le but est selon la ministre de "valoriser le sport féminin à la hauteur du spectacle et des exploits qu'il donne à voir".

La FFF récompensée

L'autre initiative majeure est une journée spéciale ce samedi 1er février 2014 à la télévision et à la radio intitulée "24H pour le sport féminin" avec pour parrain Nelson Monfort et Laura Flessel, l'ancienne escrimeuse. A l'occasion de cette journée, des actions et manifestations sont organisées pour mieux faire connaître le sport féminin. Cela se traduit par des reportages, des magazines de plateau, des retransmissions de compétition dont France Télévisions est le moteur en temps que chaîne publique à travers ses différentes chaînes. Les radios telles que France Info, France Bleu seront aussi mobilisées, mais aussi les médias européens que sont la RTBF (chaîne belge) ou encore TV5 Monde.

Différents prix seront décernés par Valérie Fourneyron après l'étude d'un jury composé de Frédérique Jossinet (conseillère auprès du Ministre des Sports et ex-judokate), Marie-Françoise Potereau (Association Fémix), Laura Flessel (ambassadrice, ex-escrimeuse), Florent Rousseau (champion olympique), Christelle Kelly (CSA)... Parmi les personnes récompensées figurera Brigitte Henriques, secrétaire Générale de la FFF pour la mise en place du meilleur plan de féminisation. Une entraîneure, une association sportive, une Directrice Technique Nationale seront également primées.

Retrouvez également une liste des différents événements sportifs féminins :
- télécharger ici
- Les diffusions TV

Interview de Christine Kelly (membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel depuis 2009) réalisée par METRO

Quel est l'objectif de l'opération ''24h du sport féminin'' ?
Je demande aux chaînes et aux radios de se mobiliser pour démontrer qu'elles sont capables de diffuser du sport féminin. C'est paradoxal parce que lorsque j'ai auditionné toutes les chaînes et les radios, je me suis rendue compte qu'il y avait une volonté de diffuser du sport féminin. Seulement elles m'ont dit : ''à quoi ça sert de nous obliger à diffuser des matchs si les stades sont mal éclairés, s'il n'y a personne dans les gradins et si la pelouse n'est pas bien faite''. Il faut donc une volonté des collectivités locales, des fédérations. Je préfère convaincre au lieu de contraindre. Pas d'obligation, mais de la mobilisation. Je veux que les chaînes et les radios fassent une vraie démonstration de force pour prouver que les médias peuvent faire bouger la société.

Comment expliquez-vous cette sous-médiatisation du sport féminin ?
Il faut déjà remarquer que la condition féminine est déjà bien souvent en souffrance, ne serait-ce qu'en politique. Souvenons-nous de la loi sur la parité en juin 2000 et on a seulement 23% de femmes à l'Assemblée Nationale. Il faut aussi se rappeler que le rugby, par exemple, est ouvert aux femmes depuis peu de temps, tout comme le javelot ou le saut à la perche. Les choses avancent petit à petit. Les médias ne font que retranscrire ce qu'il se passe dans la société. Mais il y a un constat flagrant : 7% des retransmissions sportives à la télévision sont féminines, c'est-à-dire que 93% sont masculines. En football féminin, les filles sont meilleures que les garçons. Elles ont gagné la Ligue des Champions. Lorsque la compétence est là, pourquoi les chaînes et les radios ne diffusent pas de sport féminin ? C'est le problème et il faut agir.

Pensez-vous que les téléspectateurs sont réellement en demande ?
La meilleure audience de l'histoire des nouvelles chaînes de la TNT a été réalisée avec le foot féminin sur D8 : 3 millions de téléspectateurs. Les personnes qui regardent du sport sont à 80% masculins. Ces derniers veulent du sport, de la compétition et de la performance, peu importe qu'il soit masculin ou féminin. Dès que la performance est là, le téléspectateur répond présent. Il attend la mobilisation des chaînes, des fédérations, des collectivités locales et du gouvernement.

"Dans les médias, les femmes ont acquis une certaine compétence"

Il y a également une sous-représentation des femmes dans le journalisme sportif...
Tout à fait ! Ça fait partie des préconisations du CSA pour la valorisation du sport féminin. Il faut que ça bouge dans les fédérations sportives, mais aussi à la télévision en ce qui concerne les journalistes à l'antenne. Je sens et je sais que les chaînes ont commencé à bouger, mais il faut continuer. Il n'y a pas si longtemps que ça, on ne demandait aux filles que de présenter des petites rubriques, maintenant on voit qu'elles ont acquis une certaine compétence. Il faut leur donner leur place à l'antenne comme Nathalie Iannetta sur Canal +, Géraldine Pons sur Eurosport ou encore Céline Géraud sur France 2.

Concrètement, quel sera le dispositif mis en place ?
Samedi 1er février, à 10h sous la Tour Eiffel, il y aura une grande mobilisation, qui sera rediffusée au JT de 20h de TF1. 150 personnes danseront pendant 1min 30 sur ''Think'' d'Aretha Franklin. Najat Vallaud-Belkacem, Anne Hidalgo et une quinzaine de sportifs de haut niveau seront présents. De leurs côtés, les chaînes mettront un logo à l'antenne. Il y aura aussi des interviews, des reportages ou des documentaires diffusés dans tous les médias. France Télévision se mobilisera, mais également TF1, Eurosport, RTL, Europe 1, Radio France et toutes ses locales, mais aussi TV5 Monde, qui diffuse dans 198 pays. Les "24h du sport féminin" vont toucher au moins 243 millions de foyers dans le monde. C'est une première dans l'histoire de la télévision et la radio française, mais aussi au niveau international.

Quelles seront vos prochaines initiatives ?

Pour l'instant, je veille sur ces 24h. Je ferai ensuite un bilan pour voir ce qui a été fait et j'installerai un comité de suivi afin de suivre pas à pas ce que les médias ont fait, vont faire et vont continuer à faire.

En cas d'échec, une loi est-elle envisageable ?
Aujourd'hui, pas d'obligation et que de la mobilisation. Demain, si vraiment rien ne change, pourquoi ne pas passer aux obligations. Mais lorsqu'il y a des obligations, même au niveau politique, on n'avance pas pour autant.

Samedi 1 Février 2014
Sebastien Duret

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