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D1 - Denis BODI (ASJ SOYAUX) : « Ce ne sont pas des mercenaires ! »

Le président de l’ASJ Soyaux revient sur le recrutement des trois joueuses étrangères qui doivent conduire Soyaux au maintien en fin de saison. Premier test grandeur nature face à Vendenheim dimanche à domicile.



Denis Bodi s'est affairé pendant la trêve (photo LCL)
Denis Bodi s'est affairé pendant la trêve (photo LCL)
Denis Bodi, Soyaux qui attire trois recrues étrangères, c’est un gros virage dans l’histoire du club.
Oui, il y a beaucoup de premières et il y a cette bascule du monde amateur vers le semi-professionnalisme. Cela passe bien évidemment par des recrues, des démarches que nous n’avions pas l’habitude de faire et ça bouscule nos habitudes mais cela nous permet d’avancer, de progresser. C’est complètement positif.

Apporter de l’expérience au groupe a été l’une de vos principales motivations ?
On voulait trouver, à travers nos futures recrues, des joueuses d’expérience avec un vécu footballistique et surtout une autre façon d’aborder le foot féminin avec beaucoup plus de professionnalisme que ce que l’on connaît généralement en France. On souhaitait aussi qu’elles apportent un plus athlétique car on a quand même des joueuses de taille moyenne, on voulait essayer d’élever la taille, le niveau. Mais ce sont des filles qui vont conduire le groupe, elles vont simplement aider nos filles à évoluer, elles ne sont pas là pour les remplacer. C’est le groupe qui est prioritaire.

"On a gratté les fonds de tiroir, on a fait des coupes franches dans le budget"

Ce sera suffisant pour se maintenir ?
Je vous dirais ça à la fin de la saison. En tout cas, on se donne les moyens d’y arriver, on a fait ce qu’il fallait, après le reste c’est indépendant de notre volonté de dirigeant. Ce sont les joueuses qui vont faire le boulot sur le terrain. Faire ce recrutement, c’est se donner plus de chances de se maintenir, maintenant les dés sont jetés. On avait aussi des limites car on est un club avec un petit budget : on a gratté les fonds de tiroir, on a fait des coupes franches dans le budget pour y arriver. Même si on a réussi à dégager cette masse financière pour le recrutement (30 000 euros), on ne pouvait pas aller au-delà.

Dans un article paru sur le journal « Sud Ouest », on y emploie le terme de « mercenaire »…
Ce ne sont pas des mercenaires ! Quand on a des filles qui viennent pour six mois et qui rentrent chez elles, on peut les appeler comme ça sauf que là, on ne sait pas si elles rentreront chez elles. Pour l’instant, ce sont des renforts et si on peut pérenniser, on pérennisera. C’est vrai que notre visibilité est réduite à six mois mais charge à nous de trouver, par la suite, d’autres moyens pour apporter cette pérennité. En tout cas, je n’ai me pas le terme de mercenaire.

"Si on peut pérenniser, on pérennisera"

O'Sullivan et Spencer (photo LCL)
O'Sullivan et Spencer (photo LCL)
Cela veut dire qu’elles peuvent rester à Soyaux en cas de maintien ?
Bien sûr, c’est dans cette optique qu’on les a recrutées. Ce n’est pas pour faire un coup et s’en aller, c’est aussi pour construire quelque chose avec elles et les intégrer à notre groupe. Si on regarde comme ça à brûle pourpoint c’est clair que si au bout de six mois rien n’arrive, on ne pourra pas les garder mais ce sera juste un problème financier, pas un problème de personne.

Ces trois joueuses n’auront pas beaucoup de temps pour s’acclimater, ce recrutement a été fait dans l’urgence.
Ca été fait dans l’urgence à partir du moment où l’on a n’a pas pu faire ce recrutement pendant les périodes règlementaires. Même si les premiers matches sont situés début janvier, nous ne sommes pas très inquiets au niveau de l’intégration car ce sont des pros, elles savent jouer au ballon et l’adaptation avec le groupe peut se faire très rapidement. Sur le match amical, je n’ai pas eu l’impression de voir des filles perdues. On verra…Mais la grosse question qu’on se posait au départ était celle-là : l’intégration. Elles son arrivées avec un décalage horaire, il faut qu’elles s’adaptent, c’est vrai, mais ça a l’air de très bien se passer.

"Les gens qui nous observent nous ont posé beaucoup de questions"

Vous avez dû être très sollicité pendant cette période…
Oui parce que c’est une sorte de révolution. Localement on ne perd pas nos valeurs mais les gens qui nous observent nous ont posé beaucoup de questions par rapport à ça. Et c’est pour ça que j’insiste : c’est le groupe qui compte avant tout parce que ça doit rester notre philosophie. On ne change pas nos valeurs, on est conscient qu’il faut faire quelque chose pour rester en D1 car y rester aujourd’hui, c’est beaucoup plus important qu’il y a cinq ans.

Un dernier mot sur le match de Vendenheim qui est déjà décisif ?
Il reste dix matches à jouer. Sur les dix, il faut en gagner la moitié et quand on enlève les équipes contre lesquelles on a très peu de chances de gagner, il n’en reste pas beaucoup. Il ne faut pas se rater car on ne doit pas oublier que l’on possède sept points de retard sur le premier relégable et ça ne va pas se rattraper comme ça. Mais si contre Vendenheim ça ne passe pas, on sera d’autant plus mal.

Recueillis par Thibault Simonnet

Son avis sur…

Rebecca Spencer
« C’est la gardienne de l’équipe nationale anglaise U23 en provenance d’Arsenal. Elle est arrivée lundi, s’est entraînée avec nous et sera présente pour notre première rencontre à Vendenheim. C’est une charmante jeune fille pleine d’envie, d’ambitions et qui manifeste déjà sa joie de vivre et sa joie d’être en Charente au club de Soyaux. Son arrivée est très positive. C’est, en plus, une excellente gardienne qui va pallier à la blessure de notre gardienne habituelle (Marine Lafon) touchée pour un bon bout de temps. Comme on dit : on a eu le nez de creux. »

Fiona O’Sullivan
« Elle est arrivée mardi et c’est une athlète, une vraie professionnelle. C’est aussi une grande et belle joueuse d’1 mètre 80 qui est très athlétique et que l’on a pu voir évoluer lors d’une opposition amicale contre une équipe de foot loisir mercredi. Ce n’était pas un cadeau pour elle car elle venait juste d’arriver et elle nous a montré ses capacités sur le terrain et ses capacités d’intégration. Elle peut jouer un rôle de leader car c’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience, elle est internationale irlandaise. On sent beaucoup de maîtrise et de professionnalisme chez elle. »

Kathleen Smith
« Elle n’arrive que ce week-end, c’est une Américaine qui a évolué dans le championnat islandais. C’est une fille athlétique, une grande pro qui jouera plutôt derrière. »

Vendredi 6 Janvier 2012

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