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D1 – Kenza DALI (PSG) : « A cœur d’aller là où ne nous attendait plus du tout »

PSG – Juvisy, c'est bien sûr le choc de cette 17e journée qui mettra aux prises deux concurrents directs pour la Ligue des Champions. Paris qui s'était incliné 1-0 à l'aller n'a pas le droit à l'erreur et dirait adieu à une qualification en Coupe d'Europe en cas de défaite dimanche. Juvisy, en plus de conserver sa seconde place, doit aussi ne pas laisser filer Lyon en tête du classement.



Kenza Dali lors du match de dimanche dernier face à Yzeure (photo LMP)
Kenza Dali lors du match de dimanche dernier face à Yzeure (photo LMP)
Kenza, est-ce que le PSG aborde ce match face à Juvisy différemment des autres ?
Non pas différemment. On est satisfaite de la victoire en Coupe de France. C’est important à la fois pour l’objectif que l’on s’est fixé dans cette compétition et pour partir avec un petit avantage psychologique sur Juvisy. Même si celui-ci ne jouera peut-être pas dimanche car c’est une autre compétition. Et puis de toute façon, un 0-0 ne nous conviendrait pas en championnat.
 
Juvisy-PSG, c’est toujours spécial. Pour vous, est-ce vraiment un derby ?
Oui et non…Pour moi le derby, c’est Lyon – Saint-Etienne plutôt que PSG – Juvisy. Juvisy est un concurrent direct à la deuxième place. On le voit plus dans cette optique là que comme un derby en Ile de France.

"La fin de saison risque d’être très « inintéressante » si on perd"

En cas de défaite, le PSG dirait adieu à la Ligue des Champions ?
Sur un plan comptable, oui. Pour accéder à la deuxième place, il nous faut six victoires lors des six derniers matches surtout qu’on est revenu à un point de Montpellier. Mais en cas de défaite, ce serait dur de rattraper le coup et la fin de saison risque d’être très « inintéressante » si on perd ce week-end. De toute façon, une défaite n’est pas envisageable.

Ça peut-être un tournant ?

Oui, c’est LE tournant de la saison. Si on gagne, ce sera une bonne chose de faite et un grand pas vers les objectifs fixés. On n’a pas encore gagné contre les équipes en tête du championnat. Une victoire dimanche est importante pour le groupe et pour aborder sereinement la fin de la saison même s’il reste Montpellier et Lyon à jouer. Une victoire nous relancerait définitivement. On a à cœur d’aller là où ne nous attendait plus du tout. On a grillé pas mal de joker notamment contre Yzeure, Guingamp ou Rodez voire au match aller contre Juvisy. Mais l’an dernier, le PSG s’est retrouvé dans la même situation. Il fallait gagner les six derniers matches pour aller en Champion’s League. Elles l’on fait. Alors pourquoi ne pas reproduire l’exploit ?

Vous n’avez pas encore battu de cadors cette année en championnat. Pour quelles raisons ?
On a beaucoup manqué d’efficacité offensive. Le ratio nombre de buts/occasions est très mauvais. La défaite contre Juvisy fait mal parce qu'on commet une seule erreur et on la paye cash. Contre les grosses équipes, ça se joue sur des détails. Les quatre équipes se valent et on a pêché sur ces petits détails.

Il y a aussi un manque de régularité sur la saison.
Oui, on n'a peut-être pas répondu au combat lors de certains matches. Contre Rodez, on s’est vraiment fait rentrer dedans, on n’a pas forcément répondu au duel physique et à Guingamp, ce fut pareil. A un moment donné dans la saison, on n'a pas été performante dans ce domaine et on est revenu avec des nuls, des défaites. Et puis il y a ce manque de régularité offensive et défensive.

Contre Juvisy, ce sera ça la clé : le combat ?

Oui, ce sera avant tout un combat physique dans le bon sens du terme. Il faudra vraiment répondre au duel que va nous imposer Juvisy. Les deux équipes ont à cœur de gagner, le staff prépare ce genre de matches durant toute une saison.

"La même vision du football que le coach, le staff"

Sur un plan personnel, vous avez déclarez faire votre « meilleure saison » (Le Parisien). Pourquoi cette première saison à Paris est une réussite ?
C’est avant tout un épanouissement qui se traduit sur le terrain. Je me sens bien dans cette équipe. J’ai été très vite intégrée et l’équipe me correspond bien. Je partage la même vision du football que le coach. Cet épanouissement en dehors du terrain et au quotidien se traduit le week-end en match. J’ai dit que c’était ma meilleure saison car je n'ai jamais marqué autant de buts en D1. C’est un accomplissement et une petite réussite personnelle pour cette année. Mais je n’ai rien prouvé et j’ai encore beaucoup de progrès çà faire.

Meilleure buteuse du PSG (11 buts au total), vous vous attendiez à connaître ça dès votre première saison ?
Non je ne m'attendais pas à ça. Quand j’ai signé à Paris, je n'avais rien prouvé dans le football. Le coach m'a clairement dit que je ne venais pas dans la peau d'une titulaire. C'était à moi de lui prouver que j'avais ma place dans le onze de départ, il m’a lancé ce défi personnel mais après je ne suis pas non plus « dans un fauteuil ». Il reste six matches pour accrocher deuxième place et ma saison ne sera vraiment réussie que si j'atteins l’objectif collectif.

Vous avez franchi un cap cette saison ?
Oui, c’est le fruit d’un travail acharné à Lyon en sport étude puis à Rodez. Et puis des filles comme Elise Bussaglia ou Laure Boulleau nous apportent beaucoup au quotidien. Je suis l’une des plus jeunes du groupe, j’apprends beaucoup. Et si j’ai signé ici, c’était aussi pour apprendre de ces joueuses.

La suite logique, c’est l’équipe de France ?
Oui c’est un aboutissement pour toute joueuse. Après ce sont des groupes de dix-huit, les places sont très chères, je suis jeune je n'ai que vingt ans. Je me laisse du temps. Mais bien sûr, l'équipe de France est un objectif à moyen terme.

T.S.


Vendredi 23 Mars 2012

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