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D1 - Patrice LAIR (Olympique Lyonnais) :« Les filles m’ont donné envie de rester »

C'est le choc de cette fin de saison. Le deuxième contre le premier et un championnat qui pourrait être un peu relancé en cas de victoire du PSG. Mais Lyon, en ne perdant pas samedi soir, assurerait quasiment à 100% son septième titre de champion de France d'affilée. Patrice Lair en est conscient. "En cas de victoire, on ferait un grand pas", confie celui qui a prolongé à Lyon pour deux ans supplémentaire, il y a deux mois. Il explique son choix.



En cas de succès, Patrice Lair et ses filles fileront vers le titre (photo Alex Ortega)
En cas de succès, Patrice Lair et ses filles fileront vers le titre (photo Alex Ortega)
OL - PSG : un choc ?
Oui, c’est un choc au regard du positionnement des deux équipes. Maintenant il reste encore pas mal de matches à disputer avant la fin de la saison. Nous avons un match en retard à jouer à Vendenheim j’espère qu’on profitera de ce joker supplémentaire. Aujourd’hui, on a trois points d’avance, ça nous laisse une certaine marge. Il faudrait commettre trois faux pas pour ne pas être champion. Mais on ne sait jamais, il faut rester humble et lucide. On a un mois de mars important que ce soit en championnat, en Coupe de France ou en Ligue des Champions. Si on avait la bonne idée de gagner samedi soir, on ferait un grand pas vers le titre. Même avec un match nul, si tu gagnes ensuite à Vendenheim, ça fait six points et je pense que ce sera difficile d’aller nous chercher après. Pour relancer un peu les équipes de derrière, il faudrait donc que Paris gagne chez nous. Et comme, sur un match, tout est possible, on va rester vigilants mais on a l’intention de rester dans une dynamique de résultat positif. Pour l’instant, on arrive assez bien à gérer notre avance. Espérons qu’on la garde pour ramener un septième titre et égaler le record des garçons.»

Garder de l’énergie
« La saison dernière, on a attendu le dernier match pour être champion, j’aimerai que cette année ressemble à notre saison d’il y a deux ans où l’on avait été champion plus tôt. Cela nous libèrerait ensuite pour la Champion’s League et la Coupe de France qui sera présente entre les deux matches de Coupe d’Europe. On affronte en plus Soyaux qui fait un bon championnat de D2, je pense d’ailleurs que le club retrouvera la D1. Il faut donc toujours rester vigilant. »

Le PSG en mode « illimité »
« Oui je pense que ce sera encore plus difficile. Le PSG a recruté, a plus d’automatismes, s’améliore et puis c’est une équipe qui a un gros avantage sur tout le monde. Même sur Lyon. Car, aujourd’hui, elle a un potentiel illimité. Mais, personnellement, j’aimerais bien qu’il y ait plusieurs clubs qataris dans le championnat, ça donnerait une valeur supplémentaire et ça donnerait les moyens aussi aux clubs. Je sais que pour beaucoup, c’est très difficile et ils seraient tellement contents d’avoir une petite manne financière pour se renforcer, se structurer. Mais il faut que d’autres équipes s’y mettent. C’est important que le championnat élève son niveau si on veut que ce foot féminin dure et qu’il continue à obtenir des titres sur le plan national et international. »

Patrice Lair avait eu des garanties avant de prolonger son contrat en décembre dernier. Rapinoe et Ohno en faisaient certainement partie. (Photo Alexandre Ortega)
Patrice Lair avait eu des garanties avant de prolonger son contrat en décembre dernier. Rapinoe et Ohno en faisaient certainement partie. (Photo Alexandre Ortega)
« Je ne pourrais pas m’aligner »
« On a effectué le recrutement un petit peu en avance parce que je sais très bien que si j’arrive au mois de mai-juin et que je discute avec certaines joueuses qui hésitent entre Paris et Lyon, je ne pourrais pas m’aligner parce que Paris c’est désormais une autre planète. Comme chez les garçons. Ce que je pourrais proposer à une joueuse, Paris pourra proposer trois ou quatre fois plus ! Avec M.Aulas, on a anticipé par rapport à Ohno et certaines joueuses qui ont ressigné (Tonazzi, Abily). Mais on sait très bien que pour attirer une joueuse de haut niveau, ce sera de plus en plus difficile. On espère que les garçons se qualifieront pour la Ligue des Champions et que le grand stade arrivera rapidement pour donner un second souffle à l’OL. »

« Quand je serai lassé, j’arrêterai »
« Je ne m’inscris jamais dans la durée en étant entraîneur .Tout est beau depuis deux ans et demi (ndlr : Patrice Lair est à l’OL depuis juin 2010 et a signé une prolongation de contrat jusqu’en 2015 en décembre dernier) mais ça peut se ternir rapidement. Et même si je suis sous contrat, le jour où je ne me sens plus utile ou que je sens que je perds mon temps, je partirais de moi-même. J’aime bien changer, avoir d’autres challenges, mais c’est surtout les filles qui m’ont donné envie de rester. J’ai toujours eu cette part d’affectif, j’ai souvent gardé de bons rapports avec mes joueurs ou joueuses mais c’est vrai qu’aujourd’hui je me plais bien à Lyon et j’aime certains défis. Mais, pour moi, un entraîneur qui reste deux ou trois saisons dans un club, c’est largement suffisant. Pour un groupe, il faut changer de méthode, entendre un autre discours. Même si, nous, on essaye d’évoluer, de changer certaines choses, la façon principale de travailler reste la même. Je ne veux surtout pas ressentir de lassitude et si, à un moment donné, je la ressens, je quitterai mon poste de moi-même. »

Redevable par rapport à ses joueueses
« Déjà parce que ma fille se plait bien à Lyon et puis j’ai de bonnes relations avec le président Aulas. Même si ce n’est pas toujours facile, son côté ambitieux et arrogant de temps en temps me plait bien. Et puis vu les résultats, les titres qu’on a eu je voulais être redevable par rapport à mes joueuses. Car, si aujourd’hui j’ai ce palmarès dans le foot féminin, je le dois à mes joueuses. Les quitter comme ça…Même si comme tout entraineur je ne plais pas à tout le monde, je devais rester un petit moment. »

Thibault Simonnet

Le groupe : Thomis, Tonazzi incertaines, retour de Bussaglia ?

« Il y a par contre quelques petits bobos. Laëtitia Tonazzi a une petite entorse et Elodie Thomis une petite douleur derrière la cuisse. Elles sont incertaines, Elodie Thomis a trottiné aujourd’hui (ndlr : mercredi), et Laetitia Tonazzi ne s’est pas entraîné. Je verrai vendredi comment ça se passe », a confié Patrice Lair. Sonia Bompastor poursuit son retour et, après avoir disputé 60 minutes le week-end dernier, elle jouera encore en réserve ce week-end face à Caluire. Elise Bussaglia peut, elle, prétendre à une place dans le groupe des 18.

Jeudi 28 Février 2013
Sebastien Duret

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